Demata !
Je me permets de vous soumettre un petit texte que je viens de rédiger. N'hésitez pas à faire vos commentaires. Bonne lecture.
La silhouette de la Marqueuse du Tuath des Sangliers était penchée sur le corps robuste d’un imposant guerrier. Venu aux aurores, il avait réveillé la Vieille ; il lui avait conté les évènements aventureux qu’il avait vécus durant les mois précédents. Gravement, elle avait hoché la tête, attentive jusqu’à ce qu’il ait fini. Alors, tranquillement elle avait sorti ses aiguilles et ses pigments, s’apprêtant à officier selon les rituels ancestraux de la tribu. Le Gaiscedach avait ôté sa cape en peau de loup et son gilet de cuir doublé de laine. Il s’était allongé sur la couche, là où tous les braves venaient faire marquer leur peau des symboles de leur nouvelle notoriété. Ces marques indélébiles perpétrant leur renommée. Celles que l’on perçoit au premier coup d’œil.
La Vieille avait travaillé sans relâche depuis le matin et la lune venait de se lever. Ni la lumière tremblotante de la lampe à huile éclairant ses gestes précis, ni la fatigue ne semblaient perturber ses vieux doigts dans leur ouvrage méticuleux. Elle n’avait pas parlé de la journée ; L’immense Northlander non plus. Les muscles de ses mâchoires se contractaient spasmodiquement et il transpirait à grosses gouttes.
Ce n’était rien comparé à la fièvre. Celle dont les rêves troubles accompagnent inévitablement l’infection causée par l’encre et les aiguilles. Elle ne manquerait pas de l’emporter dans ses méandres sinueux, déplaisante sensation de n’être que l’esclave de son esprit ; vaporeux, languide… Onirique expression des entrelacs tracés sur sa peau. Ce sont les risques. Mais pour l’instant, il n’y songeait pas. Seule la perception de ces pointes perçant sans fin son épiderme le tenait éveillé.
Lorsque la Marqueuse avait commencé à piquer le cou et le visage, elle avait sans un bruit tendu un morceau de cuir épais au guerrier pour qu’il y plante ses dents ; il avait refusé et avait fermé les yeux en priant ses dieux que le supplice ne dure pas trop longtemps...
La souffrance qu'un brave est à même de supporter pour son honneur ne se limite pas aux blessures qu'il peut subir lors du combat, elle est une lutte de chaque instant. Même lorsqu'il est en paix le Gaiscedach continue de souffrir. Mais la douleur n'est que peu de chose comparée au regard ampli de fierté des frères, à celui des femmes libres... Elle est oubliée bien vite et tellement jouissive lorsque l'on voit la terreur qu'inspirent les marques du courage dans les yeux de l'adversaire. Quand il sait qu'il va périr, que chaque goutte de son sang viendra imprimer un nouveau symbole victorieux sur la peau du vainqueur.
L'honneur est douleur !
19 juillet 2005
L'honneur est douleur
Auteur Helgui le Gris à 13:27
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2 commentaires:
Je me suis retourné un ongle en montant le lit pliant de ma nièce, ça compte? ;) :p
Plus sérieusement,voilà un texte d'ambiance sympa pour un blog très suivi.
Bravo! :)
Merci beaucoup Schmill !
Ben disons que ce petit blog, retranscrit à peine la passion que j'ai pour Nemedia. Je n'ai pas la chance d'avoir encore un site alors je mets souvent à jour ma petite page perso. Si cela permet à certains de découvrir Nemedia et leur donne envie d'en savoir plus et bien ça sera déjà une belle réussite.
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