30 juin 2005

Grand concours de scénarios Nemedia !!!

Entendez-vous fiers Gaiscedachs le son des trompes de guerre, les notes divines des harpes de nos bardes. Est-ce que les roulements de tambour et le pas saccadé des troupes en marche arrivent jusqu'à vos oreilles ?

Assurez vos boucliers et sortez vos glaives, rameutez vos dogues et
cachez vos fières compagnes libres, l'heure arrive, la confrontation
est bientôt là. Le destin du Northland est entre vos mains, ou plus
exactement au bout de vos plumes, car c'est vous qui allez l'écrire !

Et oui le grand concours de scénarios de Némédia commence dés demain, le kit d'informations sur les Northlanders est à votre disposition et le sujet de cette épreuve druidique aussi. Une seule règle, soyez originaux et étonnez-nous. Attention le nombre de pages est défini, toutefois l'insertion d'une courte nouvelle d'introduction n'est pas exclue si vous le souhaitez. Donnez-nous des tripes, de la passion et de la poésie, attention les concurrents sont des plus imprévus !!!

Bonne chance à vous et que Dagda guide vos pas sur les sentiers de la création.

Rendez-vous demain donc sur le site de la Bap pour les détails de ce concours, le téléchargement du kit d'information sur les Northlander et..............le sujet !

> http://bap.portail-jdr.com/

L'art de l'illustrateur

Demata !

Aujourd'hui j'ai envie de vous parler de l'équipe d'illustrateurs qui a contribué à la première version de Nemedia, le jeu de rôles. En effet que serait un jeu de rôle quel qu’il soit ou même une œuvre spécifique sans un visuel accrocheur ?

L’illustration, art difficile et porteur, est un élément incontournable de la réalisation et de la finalisation d’un projet que l’on veut attrayant. Combien de personnes vont reposer un livre sans même avoir cherché à l’ouvrir ne serait-ce qu’au vu de sa couverture qui n’a pas la petite touche qui aidera à accrocher, intéresser et attiser la curiosité ? J’en fais partie, je vous le concède.

J’ai personnellement participé à l’illustration de Nemedia car je savais ce que je désirais. Cependant rien ne vaudra jamais le coup de crayon d’un « pro » à même de retranscrire avec sa sensibilité une inspiration totalement en adéquation avec les textes. Donc j’ai pris mon temps, j’ai passé beaucoup de temps à farfouiller et contacter des artistes qui selon moi « sentiraient » la substantifique mœlle de mes textes. Il ne faut pas oublier que la magie ne s’effectue que s’il y a une réelle symbiose entre l’auteur et les illustrateurs.

Je voyais Nemedia grand, il fallait taper dans les meilleurs. Armé de patience et de courage j’ai tapé à de nombreuses portes et pas des moindres, qui ne risque rien n’obtient rien.

Mon premier artiste qui est devenu un de mes meilleurs amis, ce fut Yohann Lelay, découvert pas loin de chez moi, en train de peindre une gigantesque et magnifique fresque celte sur la devanture d’une crêperie. J’ai stoppé la voiture et directement, je lui ai exposé mon projet. Enchanté il a immédiatement accepté. Il est l’auteur de la couverture de la « Geste des Fianna », de la délicieuse carte de Nemedia et d’un paquet de dessins époustouflants.

Où trouver des illustrateurs ? Et bien l’outil internet m’a été très utile. C’est en allant sur des sites d’illustration que j’ai découvert les œuvres de Pascal Izac, un petit Frazetta en puissance. Et Pascal, ce n’est pas non plus « monsieur tout le monde », en effet il est illustrateur pour Khimaira. Je l’ai contacté et lui ai fait ma proposition de coopération dans le cadre de la création d’un jeu de rôles, tout simplement car les objectifs étaient clairs et définis, il a accepté.




Idem pour la manière dont j’ai contacté Goulven (il travaille maintenant chez Rackham) et Gildas.




Fafa était un très bon pote de Goulven, breton celtisant, il a été tout de suite sous le charme du projet et il nous a rejoint immédiatement. Anne-Lyse était une amie de Yohann, j’aimais ce qu’elle dessinait et je l’ai sollicitée, ainsi elle a rejoint l’équipe à son tour. Conclusion, les artistes connaissent d’autres artistes, si le projet que vous avez tient la route et qu’ils sentent la passion et bien ils travailleront à vos côtés, soyez confiants.

A ce jour, bien d’autres illustrateurs ont rejoint nos rangs. D’autres sont partis, c’est le risque. Le plus gros problème réside dans le fait que tenir la barre très haut peut décourager les moins expérimentés, les moins passionnés. Et puis il y a aussi le cas des gens qui sont volontaires mais n’ont pas un niveau en adéquation avec le niveau requis. Là c’est assez gênant car ils sont pleins de bonne volonté mais ne correspondent pas à la « qualité graphique » du projet. La diplomatie est de mise dans ces situations embarrassantes. Il ne s’agit pas de blesser mais d’expliquer.

A ce jour, en vue du projet « Nemedia, la voie d’OGMA », toute l’équipe est prête, crayons aiguisés et pinceaux dégainés. Tel une équipe de mercenaires artistes, tous sont prêts à poursuivre l’aventure, les dieux sont bons, nous avons de grands desseins.

29 juin 2005

Orage est mon honneur

Demata voyageur égaré ou ami de passage !

Lug et la fureur guerrière ont transcendé le poête guerrier Groumphillator. L'orage prend ici une amplitude poétique que seule est à même d'égaler la passion du conteur. C'est un bien beau présent que notre compère vient de nous offrir, un don du ciel, déchaînement des éléments en une sarabande à la gloire de Nemedia.

J'ai été ému et j'ai pleuré de l'intérieur. Des larmes de bonheur, car mes compagnons sont imprégnés de ce monde beau et cruel. Que dis-je, ces contrées sont à jamais marquées de leur empreinte. Groumphillator et Harald par leur amour sans concession des mots et du travail dans lequel ils se sont impliqués, ont su gagner leur Pierre du Foyer.

Je vous laisse juger.

ORAGE EST MON HONNEUR
A Véro.

Il hurle. Je l’entends. Mes yeux l’observent pendant son arrivée. Mélange de pourpre, de gris, de noir et de fureur. Son odeur humide me remonte jusqu'à la gorge tandis que la vallée couve le grondement du tonnerre. Une ombre immense et funeste prend possession de cette terre. Ma terre. Aujourd’hui, je vais mourir pour elle, puisse l’orage qui gronde m’accompagner dans les ténèbres.

Le vent souffle si férocement qu’il déchire ma peau. Il est omniprésent. L’ombre des nuages avance sous le ciel avec une telle audace, un tel affront, véritable défi au ciel lui-même. Il sera privé du spectacle de ma mort par le grondement de la pluie.
Ma mort. Elle sera belle et enivrante, ainsi que le chante les bardes dans mon dos, ainsi que le clament les tambours et les harpes, ainsi que le hurle les quelques centaines d’hommes à mes cotés.
Ils mourront tous sous l’orage. Ils tomberont sous la pluie.

De l’autre coté de la vallée, l’armée des Romiants attend, impassible, savourant sa victoire.
Ils sont discipline lorsque nous hurlons et sagesse lorsque nous brandissons nos armes en ultime prière. Je sens la tension grandir alors que je ferme les yeux.

« Ô Lug sois mon guide. Puisses-tu diriger ma lame vers mes ennemis, puisses-tu m’en faire emmener un grand nombre avec moi dans ma fureur. Mon Honneur sera sauf. Aujourd’hui je vais mourir l’arme à la main. »

L'ombre grandit ainsi que la haine qui s’accroît dans mes entrailles. Elle occupe toute la place, occulte la raison, passe entre mes cotes, entre les arbres. Aujourd’hui le sang va couler tel la pluie tombant du ciel. Les hurlements s’intensifient alors que le grondement sourd de l’orage prend de la puissance. Plus fort, toujours plus fort. J’ouvre les yeux. L’humidité est palpable. Elle s’insinue dans mes membres et mon épée pèse à présent une tonne. L’ombre recouvre tout, la rage m’étouffe, elle me remonte dans la poitrine, m’enserre le torse. Je ne peux plus respirer. Les grondements se font encore plus assourdissants et le spectacle tonitruant de l’orage conquiert à présent toute la vallée. Comme dernier réconfort, je rugis ma haine et mon honneur dans un cri déchirant, couvert par le tonnerre et les éclairs.

Et puis… C’est la charge. Les hurlements des fiers guerriers sont couverts par les grondements sourds de l’orage. Le clash énorme qui s’ensuit est accompagné par le tonnerre. La pluie s’abat sur nous alors que le sang coule enfin, récompense attendue pour l’honneur de tous les Gaiscedachs du Tuath. Mon épée ruisselante d’eau et de sang fauche la vie au hasard, tranchant des bras, des jambes, perforant parfois des poumons, arrachant les yeux de mes adversaires.

Le sol n’est plus naturel. Il est différent. Il est autre. Mélange de sang et de boue, il accepte, bien malgré lui, le conflit et la torture infligés par le millier d’homme le piétinant. Le tonnerre gronde, hurle, accompagné par le fracas des armes, les supplications des hommes agonisants. Tel une énorme fourrure noire qui recouvre les deux armées pour les perdre dans les ténèbres, le nuage obscurcit toujours le lieu de la bataille. Je me rends compte que je souris atrocement, ivre de violence et de sang. Le craquement des os de mes adversaires, le tonnerre et la férocité de l’orage deviennent une tendre mélodie à mes oreilles.

L’orage prend place dans la bataille, il devient une troisième armée. Bruyant, il handicape tous les combattants, les éclairs qu’il lance illuminent les champs de bataille d’une pâleur mortelle et dans ces moments là on peut voir le massacre, l’œuvre horrible de la mort. Faucheuse sans répit, main dans la main avec Morrigan, anéantissant au hasard les corps.
Ce soir, elles seules festoieront.

La pluie est si drue qu’il est difficile de discerner ses adversaires. Je ne vois plus mon épée, mes compagnons ou même le sol. Le nuage, lui, est partout, il gronde, crache des éclairs de tous cotés. La pluie m’inonde complètement alors que je prend conscience que je suis a terre. Les hurlements continuent au loin, presque étouffés. La bataille ne cesse pas pour me voir expirer mais par Lug, peu m’importe. Comment peut-on ne pas admirer le ciel ? Ce nuage est si merveilleux, sa beauté me transcende et ses éclairs me percent de toutes part. Finalement, il me semble qu’après ce nuage plus rien n’existera.

Plus rien.

27 juin 2005

Humilité

Aujourd'hui je vous soumets un petit texte. N'allez pas chercher de la grande littérature car c'est en fait une nouvelle d'introduction que j'ai écrite hier soir pour le premier supplément de Némédia qui sera sur la Sigolie. Nous travaillons déjà dessus depuis plusieur mois.

Ledit supplément sera composé d'un écran de jeu pliable en quatre volets contenant tous les tableaux de jeu nécessaires au "Meneur". La face illustrée est bien entendu réalisée par Yo. Le livret qui se trouvera avec l'écran est composé de textes qui détaillent un peu plus les mystérieuses contrées du peuple nomade des chariots. Une nouvelle très violente, de Groumphillator, "Haine pure", deux très gros scénarios, "l'éventreur de Otvar" également imaginé et réalisé par Groumphillator. Un document sur les esclaves et us et coutumes, quatre nouvelles créatures au bestiaire, une carte détaillant les vastes territoires qu'arpentent les Sigoles des terres hyperboréales jusqu'aux "Monts venteux" en limite des marches "Banadh gnuisi" du Northland. Les illustrateurs sont en effervescences et nous devrions être à même de présenter aux joueur un exemple édifiant de ce que peut procurer une coopération ardue et passionnée.

Donc pour l'instant je vous propose de lire "Humilité, n'hésitez pas si le coeur vous en dit, libre à vous de laisser quelques commentaires en passant. Merci.

***

HUMILITE

En l’enceinte sacrée du Vindo Gorsedd, le plus fameux sanctuaire druidique de Sigolie, deux jeunes garçons suivant l’enseignement des Scribes en vinrent un jour à se battre. Le motif était bien futile, tout ce qu’il y a d’enfantin, une querelle pour un petit objet gagné par l’un et que l’autre voulait s’approprier. Amargenos, Scribe vénéré et aimé parmi les siens pour la sagesse et la portée de ses préceptes, saisit cette opportunité pour illustrer une notion bien difficile à appréhender pour ses jeunes condisciples : l’humilité.

Séparant les deux garçonnets, Amargenos rassembla l’ensemble des jeunes étudiants. Le silence enfin revenu, après que chacun se soit installé, tous étaient prêts à boire avec délectation les paroles symboliques et lourdes de signification du vieil homme. Le Scribe fit quelques pas l’air songeur, observa un point invisible dans les sphères imperceptibles de son esprit d’érudit puis scruta l’assemblée l’œil brillant, un sourire réjoui aux lèvre.

« Enfants, quelle est selon vous la plus grande richesse d’un homme ? » Amargenos n’attend pas la réponse à la question qu’il vient de poser. Il se tourne vers l’un des bambins et le pointant de l’index ajoute : « Si des guerriers qui boivent de la bière s’abandonnaient à l’injure, que ferais-tu ? ». Là encore le Scribe n’attend pas la réplique, mais tous le savent. Enfin, une troisième fois, l’homme tout de blanc vêtu lance une devinette : « Quelle est la seule chose au monde qui vaille la peine de risquer sa vie ? Tous vous connaissez la réponse, sa signification est double, tribu et honneur… » Les enfants sont hypnotisés, ils souhaitent patiemment le récit qui va suivre, car Armagenos pose toujours de pertinentes questions qui mènent les jeunes sur la voie de la réflexion avant d’entamer un conte, de commencer une diatribe ou de caricaturer un comportement ; c’est la base de ses enseignements.

Sans que personne dans l’assemblée ne comprenne ce qui se passe, tous médusés regardent le vieil homme passer au milieu des rangs puis s’asseoir à même le sol en croisant négligemment les jambes dans une attitude totalement inhabituelle mais absolument détachée. D’une voix claire et chantante, Armagenos entame son histoire, il parle fort et articule chacune de ses syllabes pour que chacun l’entende et comprenne ce qu’il dit.

« Autrefois dans un Tuath dont nous aurions tous pu entendre parler, un roi de grande valeur et de grand renom festoyait avec ses Gaiscedachs et alliés pour célébrer une quelconque victoire. Les chefs de clans, les maîtres d’arme, Scribes, femmes libres et enfants étaient présents. Des Mendjis dansaient pour le plaisir des yeux des guerriers, les mets étaient variés et nombreux et l’alcool était versé à profusion. Le roi savait régaler et honorer les braves comme il se doit. Tous riaient, mangeaient et louaient cet hôte avec la vertu de rigueur en telle situation, point de vaine flatterie, juste l’expression d’un franc respect. Un peu plus enivré que les autres Nerins, un jeune et valeureux guerrier qui avait loué son épée au roi commence à railler ce dernier. Ce n’est pas son souverain, juste un employeur occasionnel, c’est un mercenaire. Il est moqueur et le vin lui délie la langue, ses propos sont pleins de rancœur et ses mots charrient le venin de la jalousie. La fougue de la jeunesse est en lui. Il se lève et sans retenue demande à son royal interlocuteur le prix qui lui revient de droit pour sa valeur au combat, il exige la plus belle Mendji. Devant tant d’insolence les Gaiscedachs sont outragés, les mains glissent vers les épées, et plusieurs se dressent pour défendre l’honneur de ce chef tant aimé. Lui, reste assis à manger et leur fait signe de s’asseoir, à peine inquiété, pas même courroucé. Le jeune guerrier est encore plus irrité, il s’emporte et fait état de sa bravoure, il se vante même d’avoir rapporté plus de trente têtes prélevées sur les ennemis qu’il a vaincus seul. Il demande le prix du sang et défie le monarque en duel. Le roi sourit, il a l’air amusé. Sans haine, il invite le brave à quitter la salle et à reprendre ses esprits, il lui propose même de songer à faire une offre pour l’esclave de plaisir convoitée. L’insolent dit qu’il ne reviendra pas sur le défi lancé et quitte la salle.

Le lendemain, le bravache revient auprès du roi et l’apostrophe à nouveau il argumente par le sarcasme et tente de pousser son interlocuteur sur la voie de la colère. Le roi attend poliment que le flot bileux de paroles cesse et fait part de sa décision devant tous.

« Je t’offre ma plus rapide monture, choisis-la toi-même. Prends le harnachement et la sellerie qui te conviendront. Ensuite va voir mon forgeron, sur ses conseils, apprécie et éprouve les plus belles lames qu’il m’a réservées et prends celle que tu estimes la plus admirable. Va voir mon Barde et demande lui de composer ton lai. Après tu pourras rentrer en paix chez les tiens.

Si tu désires toujours cette Mendji, voici son prix. Apporte moi le sourire de cent femmes libres et de cent enfants sur quelques cordes. Ou bien si ce prix te semble irraisonné, apporte-moi ta Pierre du foyer.

Si ces prix te paraissent indigne de ce trophée que selon tes propos tu mérites, alors par mon torque royal, tu auras ce duel que tu réclames, un duel à mort, sans concession. »

Trop heureux d’avoir obtenu raison, le guerrier choisit évidemment l’option du duel, telle confrontation est inespérée et sa vanité n’attend qu’une victoire facile à remporter sur un vieillard pour entrer dans la légende. Le roi acquiesce, il donne même la possibilité à son offenseur de réfléchir, il ne sera nullement offusqué si le Gaiscedach revient sur sa décision.

Le guerrier sort et l’épée à la main attend le roi sur la place du Tuath, il a la certitude absolue qu’il sera le vainqueur de cette joute et que la tête de son adversaire ornera sa ceinture d’ici quelques instants. La Mendji, objet de ce conflit sort à son tour, c’est elle qui combattra l’impudent. Il regarde la foule qui s’est amassée tout autour et comprend que son propre piège s’est refermé mais qu’il en est la victime. S’il veut l’esclave de plaisir il devra la combattre, s’il l’affronte il doit lui ôter la vie. S’il ne lui fait pas face elle le tuera, mourir de la main d’une Mendji sera la pire des fins qu’un Gaiscedach de sa trempe puisse imaginer. Une fin sans honneur. La rage monte au cœur de cet inconnu venu d’ailleurs et il entame sa danse de mort. Ses passes d’arme sont rapides, ses coups sont précis et sa lame siffle en décrivant de redoutables entrelacs meurtriers. La Mendji est touchée et son sang vient se mêler à la poussière. Elle recule, feint puis frappe. Une botte digne d’un vétéran. Le sot est contraint à son tour de parer puis de virevolter afin d’atteindre les parties vitales de l’esclave. Une seconde d’inattention et c’en est fini. Il est au sol, la Mendji appuie sa lame sur sa gorge. Il la regarde plein d’incompréhension, il pleure, il sait que c’est fini. Morrigan a parlé.

Une fois son rôle accompli, la Mendji retourne auprès de son maître, elle s’agenouille à ses pieds et sans se soucier de ses plaies entonne un air du Tuath, une complainte à la gloire du roi, sage, avisé et aimé de tous. C’est un suzerain estimé. Il est redoutable dans ses colères et juste dans ses jugements. C’est un guerrier chevronné et un maître bon. Un roi que l’on se doit d’encenser.

Le roi fait signe à l’un de ses Gaiscedachs et à son barde. Il prie le premier de préparer le corps du défunt pour le renvoyer chez les siens, avec tous les honneurs dus au guerrier, toutefois il ordonne que sa langue soit tranchée. Au poète il demande de composer l’élégie du trépassé. Il lui demande d’omettre les circonstances de cette mort sans gloire, de ne faire état que des hauts faits.
Le vieil homme s’arrête de parler. Il est satisfait. Les deux bambins qui s’étaient disputés se lèvent d’un même mouvement et vont relever leur, précepteur, ils l’accompagnent jusqu’à son banc. Un troisième enfant répond à la première question que le Scribe avait lancée « Maître Armagenos, la réponse est « sa Pierre du foyer » car elle représente le fait qu’il existe en tant qu’homme libre, qu’il est maître de sa destinée et libre de ses choix ». Le vieux acquiesce, c’est absolument exact. Un petit garçon râblé et grêlé de taches de rousseur se lève à son tour et apporte la solution de la seconde interrogation : « Sage Armagenos, si des guerriers boivent de la bière et s’abandonnent à l’injure, il ne faut pas se quereller avec ces ivrognes, tu viens de nous enseigner que l’alcool ôte la raison à plus d’un ». Un sourire sur le visage parcheminé du Sigole indique qu’il est satisfait de cette réponse. Enfin un quatrième garçonnet à peine âgé de onze ans se met à son tour debout et sans hésiter dit : « Maître, la seule chose qui vaille que l’on risque sa vie au monde c’est son Tuath. Le roi en est le cœur et le défenseur. Les Gaiscedachs, le sang, sans un bon roi ils sont livrés au doute et à la jalousie, certainement comme ce guerrier vaniteux. Ainsi que vous nous l’avez appris, l’orgueil et la suffisance, ralentissent l’ascension de l’homme d’un poids inutile. Si le brave avait réfléchi un instant, il aurait compris que le roi était bon quand le soir où il a été insultant, sa vie ne lui a pas été prise. Il aurait du comprendre le lendemain que malgré ses mots blessants, le roi lui tendait encore la main car en lui offrant sa plus belle monture, sa plus belle lame et le lai du barde, il lui faisait un plus beau présent qu’une Mendji. Il lui donnait la possibilité de revoir les siens, libre, maître de son destin et enrichi de l’amitié d’un suzerain et des dons dignes du plus grand héro. Il a tenté de lui faire comprendre que la colère l’aveuglait et qu’un monarque ne se bat pas contre un guerrier en faisant mention de son torque. Le roi a prouvé sa sagesse car il n’a engagé aucun Gaiscedach dans ce duel, pas même son héro. Enfin il a été impitoyable car il a opposé la Mendji au sot. Il lui a ainsi démontré que le fruit de sa convoitise serait aussi sa fin, car il n’y a pas d’honneur à combattre un esclave en duel. Il a fait trancher la langue de l’homme pour que dans le Sidhe il n’aille pas encore proférer des sottises si la leçon ici bas n’avait pas été suffisante ».

Armagenos applaudit alors ses petits condisciples, le message est passé une fois de plus la vivacité de leurs esprits a répondu à ses attentes. Le vieux Scribes est fier, mais il pose une dernière question. « Et vous quel aurait été votre choix, si le lendemain vous étiez revenus voir ce bon roi ? ».

Tous ensemble les enfants rient et d’une même voix ils crient de leur petits poumons : « Le sourire de cent femmes libres et de cent enfants sur quelques cordes ! Le chant d’un barde !!! »

23 juin 2005

Le reflet du Créateur

Demata !

Et bien c'est encore une bien belle journée. Aujourd'hui après tant de temps passé à tenter de monter et mettre un site en ligne pour Nemedia et tout son univers Chimérique Celtique, je vois l'aube d'un époque nouvelle se profiler.

En effet, un de mes amis, Toth s'est proposé de réaliser la tâche ardue et pour laquelle je suis totalement incompétent, le site de Nemedia, contrée Onirique s'il en est. Grâce à un autre ami très cher nous serons hébergés sur la toile internet avec sympathie et sans arrière pensée mercantile, merci Niko !

Bien d'autres nouvelles à suivre mais une qui me touche particulièrement, Bruno Geneste, mon ancien éditeur pour "la Geste des Fianna" a été particulièrement sensible au travail qu'effectue "Branche Rouge". Aussi ce célèbre poête Breton et néanmoins ami très cher, va contribuer en ajoutant la touche Lyrique celtique qui nous est si chère, au texte de mon Ami Harald en retouchant uniquement le lai de Taliesin qui illustre son Ô combien magnifique récit sur Conchobar Mac Nessa. Chapeau bas Harald, Gaiscedach du Tuath des Brumes. Ce trophée sera tien devant OGMA, j'en fais serment, tes mots seront encensés jusqu'au Sidhe !

Pour le reste , je vous prierai de patienter un petit peu encore mais d'aucun seront surpris et beaucoup comprendront que la passion sans arrière pensée paye toujours !

21 juin 2005

Deux avis...éclairés

Je viens de feuilleter une fois de plus mon exemplaire de travail, la maquette finale qui servit à l'édition de Nemedia le Jeu Chimérique Celtique. En première page, souvenir du salon que nous avions organisé ici même à Moëlan-sur-Mer avec mon fidèle compagnon Loïc Lenezet(les "Ballades Oniriques"), deux petits mots sympathiques et qui pour moi valent n'importe quelle récompense, celui de Gilles Servat (Est-il nécessaire de le présenter, Barde rebelle chaleureux et ô combien amical) et celui de André Lecossois (Là encore une grande figure de nos talentueux auteurs et maîtres à penser en Bretagne !) http://www.celt-fiction.net/accueil.php

Plus que de longs bavardages insipides, je préfère vous les offrir, pour le plaisir des yeux et le partage de la joie qu'ils m'ont apporté.

Vent hyperboréal

J'observais l'océan, assis, près d'une pierre levée
Et sans prévenir, il est arrivé.

Vent hyperboréal, vent glacé,
Des paroles de Morrigan, ma déesse adorée,
La complainte était chargée.

O Dagda, Dieu rieur bon et protecteur,
Gaiscedach sans pitié.
Toujours san relâche, j'ai été,
Pour de mon Tuath, la pierre du foyer.

Vent hyperboréal, vent glacé,
De nouvelles, des attentes inespérées,
La complainte était chargée.

O Dana Déesse aimante et au visage rieur,
Gaiscedach fidèle en amitié,
Sans jamais férir, j'ai guerroyé,
Pour toujours chérir la liberté.

Vent hyperboréal, vent glacé,
De ton souffle la vérité,
La complainte était chargée.

O Ogma Dieu poête et inspirateur,
Gaiscedach d'émoi animé,
Aujourd'hui tu m'as bien flatté,
Pour enfin m'offrir ce trophée.

Vent hyperboréal, vent glacé,
D'une chaleur bien inesperée,
La complainte était chargée.

O Némédia terre des dieux rêveurs,
Gaiscedach aguerri et souvent blessé,
A jamais tu m'as comblé
Et jusqu'au Sidhe ma joie est montée.

17 juin 2005

Un nouveau tournant à l'aventure

Aujourd'hui de grandes décisions ont été prises !

Avec l'aide de Harald (http://www.cirquedesbrumes.blogspot.com) de Noirmouton (http://3chants.maraem.com/index.php) et de Groumphillator ( http://membres.lycos.fr/metacreatures/), nous avons décidé de prendre une nouvelle direction avec Nemedia. Notre petite équipe est constituée et nous allons travailler sur une nouvelle mouture du jeu afin de lui donner ses lettres de noblesse. J'ai créé une nouvelle mailing list sur Yahoo : Branche Rouge. Pourquoi Branche Rouge et bien en l'honneur des Fianna, vaillants et valeureux guerriers défenseurs de Erin, l'actuelle Irlande.

DoncBranche rouge va être notre atelier particulier de travail sur le projet ultra créatif que nous avons envisagé. A priori je ne commettrai pas l'erreur de la mailing list de Nemedia ( http://fr.groups.yahoo.com/group/Nemedia/), à savoir, mêler joueurs, créateurs, auteurs et illustrateurs. Sur Branche Rouge nous ne serons que nous quatre afin de ne pas nous disperser. Nous concentrerons nos efforts sur un seul projet.

Dans le détail :

- le système OGMA créé par Harald et que nous allons développer ici.
- la nouvelle mouture de Nemedia avec ce système OGMA
- la gamme Trois chants créée par Noirmouton et adaptée aux caractéristiques citées plus haut
- la mise en forme et la finalisation du projet par une édition différente de la précédente avec le soutien de Iceberg Editions.

J'ai bon espoir car je sais que mes compères sont aussi passionnés que je le suis, ce sont des personnes sérieuses et volontaires. Et honnêtes qui plus est !!!
La passion nous anime, nous croyons en notre quête, les dieux nous souriront certainement dans cette tâche.

16 juin 2005

Nemedia naquit...

Némédia naquit des rêves du Créateur…

Le Créateur n’était malheureusement qu’un homme. Ses songes n’étaient pas peuplés que de délices et de douceurs…



Quêtes héroïques, armes fantastiques, héros légendaires et mondes fabuleux sont quelques un des ingrédients qui composent les récits de la tradition Celtique. Les voyages fascinaient les conteurs celtes qui relataient d’étranges aventures dans des contrées lointaines, celles notamment de l’autre monde.

Avec les Chroniques de Némédia, c’est un peu de ces voyages fabuleux où héros avec leurs qualités et leurs faiblesses rencontrent créatures et monstres effroyables, sages et immortels, et combattent pour un idéal commun et cher à tout guerrier : la liberté. Le dénominateur commun à tous ces récits est le rêve. Ici le rêve est le mien. Il a pris vie et a donné naissance à Némédia (que je pourrai traduire par terre médiane, terre du rêve), un des multiples aspects de ces royaumes invisibles à la fois attirants et effrayants.

Vous trouverez certainement des parallèles avec les contes de nos ancêtres mais n’allez pas chercher à comparer tel personnage à tel héros, telle contrée à telle région, laissez vous porter et découvrez ce qu’aurait pu être un de ces merveilleux récits dans un monde à la fois si proche et si lointain du notre qu’il existe certainement, parce que j’y crois.

Je n’ai pas cherché à usurper les contes de nos bardes en écrivant ces textes, loin de moi cette idée, il m’a tout juste semblé possible de renouer avec cette tradition qui m’est si chère en contant à mon tour les aventures d’une poignée de guerriers qui peut être ont (ou n’ont pas) existé et sont au cœur d’une épopée digne de celles dans lesquelles les héros d’antan auraient trouvé leur place. Les Chroniques de Némédia ne sont que des textes que j’ai voulu écrire pour réunir amateurs de légendes celtiques et lecteurs d’héroic-fantasy sous la bannière du style que j’aime à nommer « Chimérique Celtique ».

Alors bienvenus à vous visiteurs égarés ou voyageurs invétérés ! Délaissez un moment les chemins battus et suivez-moi dans les contrées Némédiantes à la découverte du monde tel que je l'ai rêvé, tel que je le chéris et l'aime.

Une aventure bien peu commune

Comme vous l'aurez compris, ces quelques pages sont dédiées à Nemedia, l'univers que j'ai rêvé et créé. Il me semble normal de vous donner quelques informatuions nécessaires à la compréhension de ce qu'est Nemedia.

Passionné de lecture, j'ai du lire Bilbo le Hobbit à 12 ans. C'était le point de départ de mon engouement pour le médiéval fantastique en général. J'ai lu tout ce qu'avait écrit Tolkien, à l'époque en 1982 c'était plutôt pas commun comme style, pas comme de nos jours...

De Tolkien, je suis passé à Robert Howard, le créateur de Conan mais aussi un auteur prolifique au style sombre et imagé assez violent. Howard, Lovecraft, ça va de soi ! Moorcorck, Leiber, Vance, Poul Anderson mais la liste serait trop longue pour l'énumérer ici...

De cette passion pour l'heroic fantasy m'est venu le goût du jeu de rôles grâce auquel il était possible d'incarner enfin tous les héros qui m'avaient fait rêver. Ainsi j'entamais ma carrière de rôliste grâce à Tunnels&Trolls puis Donjons&Dragons pour passer à l'appel de Chtulhu et enfin découvrir Stormbringer.

Les années passèrent et parallèlement je développais un amour sans borne pour les légendes celtiques et tout ce qui touchait à la civilisation et aux croyances de mes ancêtres. J'ai d'ailleurs fini par venir m'installer en Cornouailles où je vis actuellement. Des légendes au jeu de rôles, j'ai découvert le jeu mythique "Légendes" qui permettait d'incarner les membres de peuplades celtes à l'époque où les dieux marchaient encore parmi les hommes.

Cela ne m'a pas suffit. Je me suis mis à créer, créer, écrire, dessiner et finalement Nemedia est né. Mon jeu de rôles a mis plus de dix ans à se peaufiner et il est encore en cours d'élaboration. Il est édité et référencé, si vous êtes curieux allez jeter un oeil par ici : http://www.roliste.com/jeu.jsp?id=2405

Mais ce n'était pas encore suffisant ! Du coup, je me suis mis derrière ma machine et j'ai encore écrit. De ce laborieux travail est sorti mon premier roman : la "Geste des Fianna", premier opus des "Chroniques de Nemedia".

J'ai eu la chance après trois essais infructueux d'intéresser un éditeur Breton, "Blanc Silex" pour le nommer. Mon contrat en poche, j'étais radieux, j'allais enfin pouvoir faire partager ma passion à d'autres lecteurs qui peut-être seraient intéressés. Plop, le monde de l'édition étant ce qu'il est, aujourd'hui, près de deux ans après la signature de mon contrat, me voilà obligé de demander une annulation de ce dernier car je ne vois toujours pas le fruit de mon labeur en vitrine alors qu'il est annoncé sur alapage.com, la Fnac ou bien même Amazon. Décevant me direz-vous. Et bien non car à ce jour je l'ai encore travaillé et amélioré. Le manuscrit est actuellement entre les mains d'une éditrice et j'ai bon espoir. Pas d'inquiétude je vous tiendrai informés.

Voilà donc où nous en sommes en ce mois de juin 2005.