19 décembre 2006

Fin d'année, début d'année...

Demata !

Bien le bonjour,
J'en vois déjà qui commencent à causer, les infos sont de moins en moins fréquentes, le blog vit au ralenti, il ne tardera pas à disparaître... Comme le monde et un autre viendra après.
Mais ne soyez donc pas si pessimistes ! Si je n'écris pas sur le blog c'est que je suis occupé à autre chose. Notamment l'écriture de plusieurs nouvelles de fantaisie barbare avec mon nouveau héros (hum héros ????? mouai à voir) et aussi d'autres prévues pour des anthologies d'heroic fantasy à suivre d'ici quelques mois.
Nouveau héros me répéterez-vous ? Oui ma bonne dame ! Un bon gros barbare de derrière les fagots, un enfant d'Erin, un Gaël qui sent bon le sang chaud et la tripaille bien fraîche, un manieur de glaive hors pair dont vous me direz des nouvelles. Son nom : Slaine Mac Turlogh ! Slaine Mac Turlogh ? Ma qué cé qué cé qué cé drole de nom !!! Et bien oui, un hommage à deux personnages de l'heroic fantasy traditionnelle : Turlogh O brien qui naquit sous la plume de Robert E. Howard et Slaine Mac Roth, le célèbre avatar de Cuchulainn mis en action par Pat Mills et vraiment popularisé par le trait de Simon Bisley.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, Slaine Mac Turlogh c'est du condensé d'adrénaline, du pur jus de Sword & sorcery, de l'acide survitaminé d'acier arracheur de têtes ! Oui un bon vieux personnage qui cartonne et qui hache en jurant comme un salopard, un guerrier un peu déjanté (pour ne pas dire complètement parce que le politiquement correct me l'interdit) Bref je me suis lâché dans un truc qui me faisait vraiment vibrer. De même j'ai renoué avec les novellas comme celles qu'écrivait Howard, des histoires qui peuvent s'enchaîner mais qu'on lit séparément, des récit d'une trentaine de pages.
Slaine Mac Turlogh est un prince Ulaid (d'Ulster donc !) un contemporain de Cuchulainn dont il fréquente les mêmes connaissances et erre dans les mêmes lieux, sans pourtant le rencontrer. Ils sont liés mais ne se croiseront peut-être jamais dans mes aventures, là n'est pas le but. Slaine le fils de Turlogh est un écorché vif, au sens propre plus qu'au sens figuré d'ailleurs ! C'est un psychopathe qui ne s'embarasse pas des convenances ni de l'étiquette, il mord dans la vie (surtout celle des autres) et n'hésite pas à éventrer, décapiter, démembrer, menacer, c'est un damné dont la folie est un bouclier contre les horreurs du quotidien. Renégat qui a vomi les dieux il se trace un chemin à la pointe de l'épée d'un Z qui signifie "Ze vous aurai tous bande d'ordures !" Mais point trop il ne faut dire, peut-être que je si je suis bien luné je vous offrirai un extrait, voire même un épisode inédit complet rien que pour vos yeux globuleux et rougis par les écrans.
Actuellement deux aventures complètes : "Slaine Mac Turlogh", sorte d'épisode pilote qui place le contexte autour de ce sordide individu, puis "Par-delà les brumes", récit épique et mystique qui aurait certainement plu au sieur Howard (j'en suis certain !)
Donc en attendant la prochaine édition du blog de Helgui le Gris, et bien bonnes fêtes de fin d'année, et grosses bises à tous , kenavo !

18 novembre 2006

Légende de l'Ulster


Demata,

Et bien oui cela faisait un petit moment que je n'avais pas mis cette page à jour. Ce n'est pas pour autant que je n'ai rien fait. Tout d'abord j'ai pris des vacances et pour tout dire c'était mes congés d'été, en octobre ce n'est pas si ml non ?

Et oui, Samain est passé, mais bon je n'allais pas vous refaire le même article que l'année précédente c'aurait été plutôt absurde... Surtout que j'étais à Stonehenge. Et oui, c'était sur le chemin pour aller dans le Devon où je me rendais avec mon épouse dans la famille alors on en a profité.

* "Les enfants de Conan* a pris un peu de retard mais peu importe il sortira très bientôt, probablement même cette semaine car Eons éditions l'a en définitive annoncé pour le 23 novembre. Ca y est d'ailleurs le contenu de l'ouvrage est dévoilé par l'éditeur et ça promet d'être bien sympa. Au passage j'en profite pour vous signaler que ma copine Elie Darco a également écrit une petite nouvelle qui s'intitule "l'innommée" et c'est bon ! Si vous voulez un avant goût, voici un extrait de Lochlain des Ulaid par votre serviteur.

* Signalons au passage aussi la sortie du webzine de l'imaginaire "Outremonde". C'est le troisième numéro et j'ai participé humblement par une chronique des quatre premiers albums de Slaine. Ah oui ce troisième numéro est consacré aux celtes, à voir donc... Très facile pour le télécharger, on clique dans la marge à droite sur la jolie bannière Outremonde, ok ?

* "Légende de l'Ulster", encore un coup d'éclat par Eons qui sort ce superbe album illustré par mon ami Michel Borderie. Donc 72 pages en couleur avec des illustrations superbes, ça sort le 6 décembre et je crois que ça pourra faire un superbe cadeau de Noël pour ceux qui ne savent pas quoi offrir à leurs proches. Ceci dit, très prochainement je vous écrirai un article sur le dogue de Culhan, oui Cuchulainn !

Légende de l’Ulster
Michel Borderie, Vignac

Moi, Cuchulainn, qui ai vu mon royaume d’Ulster se détruire, mon rêve se perd aujourd’hui dans les cendres de l’inconnu… Mais de ce chaos, je le jure, je ferai une source d’éveil… Un pouvoir que ni les hommes ni les dieux ne pourront jamais usurper !
On a voulu me réduire à néant. En vérité, ma Légende ne fait que commencer…

Une œuvre d’art de l’un de nos plus grands illustrateurs.
72 pages en couleurs de pure beauté, au format 24x32cm sous couverture rigide.
Un must pour les amateurs de Fantasy et de culture celtique !
Sans plus attendre, offrez-vous la Légende !


accès à un extrait du livre avec quelques illustrations intérieures :

08 septembre 2006

Lochlain des Ulaid et autres contes de fantasy barbare

Demata !

Comme je l'annonçais il y a peu de temps, j'ai recentré mon travail sur l'écriture, j'accentue le côté épique et barbare de mes univers par l'outil le plus approprié à cette tâche : le récit.

Mon travail, on apprécie ou on n'aime pas, avouons que j'ai un style un peu spécial qui n'est pas du goût de tous les lecteurs. Le genre que j'écris n'est pas non plus un des mieux connus ni des plus considérés en France. Il est vrai que l'on préfère largement les histoires à l'eau de rose avec de petits elfes, des nains barbus et des magiciens aux chapeaux pointus qui trainent leurs ribambelles de semi-hommes aux pieds poilus à des récits virils et féroces où les personnages sont des hommes et des femmes forgés dans la primitivité la plus absolue. Désolé je n'y peux rien ! J'aime la fureur des combats où s'affrontent des guerriers qui savent ce qu'est la souffrance, des personnages humains bien plus proches de nous que des petites créatures qui se régénèrent à coup de sortilèges et disparaissent sous les plis de leurs manteaux d'invisibilité...

Oui c'est bien la différence entre la Light Fantasy et la Sword & sorcery dont je veux parler. Oui c'est vrai je préfère Fritz Leiber et Robert Howard à Tolkien et Terry Brooks (là je me gausse, excusez-moi quelques minutes je reviens dés que mon fou rire sera passé !), un Vazkor de Tanith Lee et un Tarl Cabot de John Norman me parlent bien plus qu'un Gimli ou un Bilbo (même si j'ai pris plaisir à lire ces ouvrages, ne le nions pas !)

Ah Robert Howard, le père de la fantasy moderne ! Combien de fois n'ai-je pas lu et relu ses ouvrages : Solomon Kane le puritain, Bran Mak Morn le Pict indomptable, Cormac Mac Art le Gaël au visage couturé de cicatrices avec sa cotte de mailles noire comme la nuit et son casque à cimier en crin de cheval, Conan le Barbare... J'en passe et des meilleurs, et c'est sans compter sur les récits fantastiques dont il me serait impossible de faire le récapitulatif tant ils sont nombreux.

Il y a peu, les éditions Eons http://www.eons.fr ont publié deux volumes qui participent à une trilogie dont Emmanuel Collot est l'auteur. Le premier tome "le Celte mélancolique" est une biographie romancée, un livre plein de sentiments, de couleurs, d'images qui s'imposent à vous en vous conduisant dans des décors fabuleux où se déroulent des scènes d'autres vies... On découvre Howard sous un autre jour, sa vie romancée, son Amérique qui n'était certainement pas celle des années vingt ni celle que l'on connait, mais une Amérique de tous les possibles avec des connections avec des univers flamboyants par le biais de dimensions parallèles et spirituelles que "Two Gun Bob" était l'un des rares à percevoir. Etonnant comme je me suis senti proche de ce Howard qui, par bien des aspects me rappelle ma schyzophrénie, mes coups de folie et avec lequel je partage des visions communes ou du moins très semblables de ces passés vécus...

Le deuxième volume, "Corps barbares", est une étude de l'oeuvre de Howard. Son travail est passé au crible par Emanuel Collot qui détaille les sources, les inspirations, un savoir faire et un état d'esprit, des états d'âme particuliers et difficilement compréhensibles pour certains. Nous trouvons également un descriptif des personnages principaux qu'a faits vivre Howard dans la trame de son oeuvre prolifique mais trop courte, durant quinze ans d'écriture...

Puis arrive très bientôt le troisième volume "les enfants de Conan". Et là, je dois remercier Emmanuel Collot car il m'a contacté et m'a proposé de participer à cet ouvrage par le biais d'un de mes récits. Je ne vous en dis pas plus, allez si, je vais quand même vous dire le titre, ça ne mange pas de pain : "Lochlain des Ulaid". Et puis voici la couverture et le 4ème de couverture.




Une belle guerrière, reine des voleuses, s’amourache du plus puissant barbare connu.
Un jeune guerrier shem, l’espace d’une torsion parallèle, croise une légende pour servir de relais à la grande histoire.
Un barbare vomi par les laves sulfurées d’un désert sans nom devient le serviteur d’une dame… son seul remède à une existence devenue brève.
La geste prend des allures d’épopée quand la route se sanctifie en légende, quand une équipée vengeresse finit en massacre et que deux puissants guerriers défont le clan des Sangliers Rieurs.

Vous déplorez que le genre soit trop violent ? Qu’à cela ne tienne !

Pour vous, Khonan, Péronnik, Dame Aspartame, Péron et Grouhmu le Hald terrasseront vaillamment toute prétention au sérieux – puissamment aidés, il est vrai, par des rats, cramains, margouilles, mulots, et autres araignées vampires…

Ce recueil est la plus belle surprise éditoriale depuis l’engloutissement del’Atlantide !
Solomon K.

La descendance de Conan ? Je me posais la question, maintenant je sais ! Si une partie pourrait l’emplir de fierté, et paraît avoir été contée par Howard lui-même, les autres expliquent que nul ne l’a revu depuis l’Âge hyborien !
Bran M. M.

Découvrez dans ce recueil ce qu’il est advenu des puissants barbares nés de la plume noire d’un Texan, revisités par de grands auteurs contemporains. Suivez ces héros sans mesure autre que la légende…

21 août 2006

Par-delà les brumes...

Demata !

Si le mois d'août est synonyme de vacances pour nombre de personnes, pour moi il n'en est rien. Après le revers qui nous a touché avec la publication annulée de Nemedia, bien que Yo et Gildas bossent sur un kit de présentation pour le public, j'ai relégué ce dossier au second plan de mes activités. Je ne dis pas que Nemedia est à l'abandon, n'allez pas croire cela !

Ainsi, sans perdre de temps à me lamenter sur un échec momentané, je me suis remis au clavier et, participant avec joie à un vaste projet plus lié à l'écriture en tant qu'auteur de récits et autres nouvelles, me voici occupé pour un petit bout de temps. Que puis-je vous dire qui ne me fasse pas trahir la parole donnée quant à la confidentialité de cet audacieux projet ?

Hum, mystère quand tu nous tiens et nous couvre les épaules de tes vastes et sombres ailes nébuleuses... Bon, je peux dire que ce travail passionnant est lié à mon amour de l'écriture, qu'il touche au vaste domaine littéraire de l'heroic fantasy et plus particulièrement à celui que je vénère plus que tout autre : la sword & sorcery.

N'étant pas l'instigateur de cette entreprise démente mais juste un auteur associé, je ne peux pas risquer de trop en dire. Toutefois, si vous avez été bercés dans votre jeunesse par les récits barbares et épiques des grands auteurs qui forgèrent le style de leur plume d'airain et de leur encre aussi sombre que les ténèbres qui noient les gouffres du fond des âges, alors vous devriez apprécier. Combats héroïques et sauvages qui voient s'affronter peuplades primitives et barbares féroces aux lames d'acier bleuis dans les forges de contrées mystérieuses et mythiques seront au rendez-vous. Par-delà les brumes incertaines qui séparent les sphères, dans des univers où la loi du plus fort et du plus rusé s'opposent à la tyranie des souverains félons et des druides maudits aux incantations maléfiques, vous pourrez retrouver, je l'espère, des récits qui réveilleront en vous l'appétit des grands espaces, l'âme du guerrier qui sommeille en vous.

Donc voilà quelques mots précédant une annonce que je vous ferai très bientôt quant à cette grande nouvelle qui me réjouit le coeur. Ceux qui attendent Nemedia avec impatience y trouveront également leur compte, croyez-moi !

21 juillet 2006

Manannàn Mac Lir

Demata !

J'avais décidé de vous parler de celui que l'on nomme le Posséidon Celte, le dieu des mers qui chevauche sans fin les plaines ondoyantes de l'océan avec son équipage dont les chevaux sont de vagues et d'écume. Erwan Seure Le Bihan qui justement venait de présenter son illustration inédite et ô combien magnifique m'a devancé, aussi je préfère laisser parler l'artiste en vous laissant découvrir sa passion légendaire. N'hésitez pas à laisser vos commentaires ou aà vous exprimer sur le Forum de Nemedia. Merci Erwan de cette passion que tu nous fais partager au travers de tes oeuvres et par le biais de tes mots, Ogma est à coup sûr penché sur toi.


Cliquer sur l'image pour l'agrandir. Propriété de Erwan Seure Le Bihan.

Salut tout le monde, je suis venu faire des petits commentaires sur mon dessin de Manannàn Mac Lir.

Avant de parler du personnage je vais parler de l'illustration en elle-même.

Il faut d'abord dire que ce n'est pas un "scan" mais une photo numérique de l'original (ce dessin est sur le format raisin c'est à dire 50x65cm en arrondissant), de plus la luminosité n'était pas parfaite. Du coup certaines couleurs passent inaperçues: quelques nuances sur Manannàn, ainsi que sur la falaise. Je voulais au départ faire la falaise totalement en contre jour et donc ne voir plus aucunes nuances, mis à part un léger dégradé du à l'éloignement, à la lumière et à l'humidité. J'ai opté finalement pour quelque chose de pas totalement uniforme, est-ce le bon choix???? Ne c'hwui on ket!!! Je sais pas!!!

Je me suis trouvé devant un autre problème, Manannàn ne ressortait pas assez du reste de l'image. il fallait bien sur qu'il reste dans les mêmes tonalités puisque c'est le dieu de la mer. J'aurais pu le traiter de la même manière que les chevaux mais alors la (selon moi) il se serait encore plus confondu avec le reste des éléments qui composent l'image. A ce stade je n'avais pas encore traité le torque et l'épée. Une fois fait le personnage ressortait suffisamment.
Voilà rapidement ce qui concerne le dessin. Passons au sujet en lui-même.

Les difficultés de représenter Mannanàn sont multiples.
Il est le détenteur du cheval primordial ou plutôt le seul cheval divin, que seul Lugh a le droit de chevaucher car il est le fils d'adoption de Manannàn. Mais ce cheval est particulier car il est sauvage, au contraire d'Epona qui représente le cheval dompté, mais les deux sont souvent vus ensemble car ils sont totalement complémentaires. On le voit bien dans le mythe gallois Rhiannon et Manawyddan.
Mannanàn chevauche la mer, dans "la maladie de Cuchulain", il apparaît à son épouse Fand qu'il avait délaissée et elle improvise un chant.

"je vois ici sur la mer,
ne le voit pas quiconque est fou
un cavalier sur la mer écumante"

Mannanàn possède un char qui glisse sur l'eau dont l'écume représente aussi les chevaux. Dans le voyage de Bran les héros croisent Manannàn, sur son char à deux roues, parcourant la plaine liquide. Il a aussi un rapport étroit avec les îles, d'où l'origine même du nom de Manannàn (île de Man). Mais ce nom est sans doute assez récent. Il a du changer au moyen age, son nom originel selon certains spécialistes, serait Nechtan. Il est fils de Lir c'est a dire de la mer elle même.

Il est créateur de sources et de lacs, il est donc aussi en relation avec les eaux douces et les eaux marines (pour les amateurs de Tolkien, ça ne vous rappelle rien???)

Il est maître des ordalies. les indo européens pratiquaient les ordalies par l'eau, les grecs en ont hérité.

C'est un navigateur et un météorologue. Dans le texte, le glossaire de Cormac, Sanas Cormaic, il est précisé : "Mannanàn Mac Lir était un merveilleux négociant qui vivait dans l'île de Man. C'était le meilleur pilote qu'il y ait eu a l'ouest du monde. Par sa connaissance du ciel, c'est a dire en regardant l'aspect du ciel, c'est a dire de l'air, il savait le moment où il y aurait du beau temps et du mauvais temps et quand il y aurait changement de l'un et de l'autre.

C'est un nourricier puisqu'il est le nourricier de Lugh, il possède 2 vaches qui fournissent toujours du lait et un chaudron (et oui lui aussi), et Mannawyddan (la version britonne) est un très bon cultivateur.

C'est un médecin.

C'est un grand guerrier, il possède une épée qui, rien qu'a sa vue, fait frémir tous les guerriers et qui tue dés qu'elle blesse. Lugh lui a aussi emprunté son armure. L'un des noms de Manannàn est Gaer, sans doute "lance". Dans une histoire il joue le rôle d'un chef de guerre qui va combattre et vaincre sur le champ de bataille.

C'est un artisan.

C'est un grand druide, on le voit dans un récit particulier faire de la théologie.

C'est un roi. Apres la victoire des fils de Mil, on appelle Mannanàn à la Grande Puissance qui disperse les Tùatha Dé dans les Sidhes, plaines et collines. Il apparaît donc comme le dernier roi des Tùatha Dé Dànnan.

C'est un dieux coureur de jupon.

C'st un éducateur.

C'est un constructeur. Mannawyddan construit une forteresse.

C'est un maître de l'outre monde.

C'est un amateur de banquet.

Il fait des enfants nés adultes.

Bref voilà grosso modo qui est Mannanàn fils de la mer. Donc maintenant vous mixez tout ça et vous en faites une illustration qui respecte totalement le personnage, enfin si vous voulez.
Je tenais a préciser toutes ses choses pour vous montrer comment je travaille, je procède et ce qui est acteur de ma passion.

Erwan Seure Le Bihan

08 juillet 2006

La Morrigan par Erwan Seure Le Bihan

Demata !

Je me permets de vous offrir en avant première l'une des illustrations de Nemedia. Celle-ci me touche particulièrement car c'est Erwan Seure Le Bihan (lien dans la marge de droite) qui l'a réalisée avec tout son talent, à titre amical.




Erwan est bien connu en Bretagne pour sa passion des mythes celtes et ses illustrations sont particulièrement sublimes. Vous pouvez retrouver son travail dans des ouvrages tels que le "Légendaire Celtique" aux éditions Coop Breizh, ou bien dernièrement dans un livre superbe : "Légende des pays Celtiques"

03 juillet 2006

Le Chêne de Vérité

A tous ceux que j'ai blessés... Merci Péricles.

Allongé à l'ombre d'un chêne plusieurs fois centenaire, la brise m'a soufflé ses vérités. Les paroles qu'elle n'a pas dites, le vieil arbre me les a faites comprendre, juste de son immobile majesté.

Son tronc, énorme, aux courbes toutes nouées m'a ouvert les yeux. Je suis aveugle et pourtant ce géant au feuillage hirsute m'a fait voir ses trésors cachés. Il n'est pas arrivé du jour au lendemain. D'un gland, fruit de la connaissance qui aurait pu nourrir une laie ou trois sangliers, il est apparu, puis lentement s'est extirpé.

Le souffle coléreux du vent, les flots ravageurs de mille pluies n'en sont pas venus à bout. Patiemment, pouce après pouce, il s'est développé. Il a grandi et après chaque saison, plus profondément, a enfoncé ses racines. Chacune d'entre elle a plongé dans cette terre que ses feuilles ont nourri de leur automnale putréfaction. Tous les jours, siècles après années, ces petits tentacules végétaux se sont étendus, asseyant un peu plus l'arbre dans sa splendeur. Les pièges que les pierres tendaient ont été déjoués, contournés avec une patience toute sylvestre.

Les branchages se sont déployés, révélant leur manteau d'émeraude à la parure sans égale, couvrant le sol d'une ombre bienfaitrice. Chaque ramure a pris le temps de s'étendre, un peu plus loin sur les côtés, un peu plus haut vers le ciel, offrant leur solidité aux pies, leur amitié aux pigeons et aux corneilles.

Le tronc est tordu, d'un diamètre admirable, veiné de myriades de sillons qui content l'histoire du monde. Combien de générations sont passées devant ce magistral titan ? Combien de couples se sont aimés sous ses bras accueillants et protecteurs ? Combien de cerfs et leurs compagnes au pelage si doux sont venus s'y frotter ?

Je ne le sais, je ne saurai l'imaginer. Ce que je sais c'est que ce vénérable vieillard m'a parlé. Il ne m'a rien dit, il m'a juste fait comprendre. Il est là, il est beau et fort, robuste comme un menhir de bois qui chante sa douce complainte sous la lune, les étoiles, et subit la caresse du soleil. Maintenant je sais que ma vanité fait de moi un être misérable, sa splendeur est là pour me le rappeler. J'ai compris quelle créature méprisable je suis, couvert d'orgueil alors que lui est une parure divine sans lest de suffisance inutile. Merci à toi l'arbre, merci à toi, ô Chêne de Vérité.

Oui, c'est bien vrai, cet arbre est sacré, les Druides y ont cueilli le gui, les assassins et les brigands y ont été pendus après que les rois, à ses pieds, aient rendu justice. Aujourd'hui je fais amende honorable, je suis coupable. A tous veuillez excuser la bêtise et la méchanceté, j'étais aveugle, j'étais sourd. Maintenant, agenouillé devant ce souverain à la couronne de jade, sans attendre de pitié, j'implore votre pardon.

Nemedia, la force d'une équipe.

Demata !

Tout d'abord merci à tous ceux qui nous ont contacté par le biais de ce blog, sur le forum ou par e-mail pour nous faire part de leur soutien. A vous tous, le message de l'équipe de Nemedia est le suivant : Nous ferons tout ce qui est humainement possible pour vous satisfaire et produire cette seconde version de Nemedia pour laquelle nous avons travaillé sans jamais douter du résultat. Il est temps de tourner une page et grâce à vous cela se fait avec la joie et la bonne humeur.



Illustration : Manannan Mac Lir Par Yo

Tel Manannan Mac Lir émergeant des flots de ses plaines ondoyantes, nous regardons vers l'avenir et nous sommes déjà à pied d'oeuvre pour bientôt vous présenter un petit kit d'information en pdf pour vous dévoiler quelques pages de la seconde version de Nemedia. Illustrateurs, auteurs, testeurs et correcteurs, tous ensemble nous aiguisons nos armes et faisons reluire nos parrures guerrières, la Compagnie Libre a subi une défaite mais ce n'est que pour mieux gagner ce combat que nous avons entamé pour vous livrer un jeu épique qui devrait, nous l'espérons, vous ravir.

Auteurs : Groumphillator et Pyromago pour les règles et scénarios
Geoff pour le backround

Illustrateurs et maquettistes : Gildas Javelle, Yohann Lelay et N@r
Spécial feat : Erwan Seure LeBihan Illustration à titre amical de Morrigan pour soutenir le projet

Correcteurs, relecteurs : Dulkera, Aede, Arius et Jujube de la revue OutreMonde et bien entendu Pak de Zoubaoum le blog ludique

24 juin 2006

Finalité de Nemedia

Demata !

Chers amis, c'est avec beaucoup d'amertume que je vous annonce la nouvelle suivante. Nemedia est à ce jour pratiquement achevé après six mois de travail intense d'une équipe merveilleuse aux talents multiples et indéniables.Toutefois Nemedia ne verra pas le jour chez Iceberg, cette société rencontrant des problèmes financiers, elle n'est plus à même de pourvoir aux besoins liés à la publication de notre projet, ni même de poursuivre son activité "jeu de rôles".

Qu'à cela ne tienne, très bientôt, l'équipe complète de Nemedia sera en mesure de vous annoncer de bonnes nouvelles. Les échecs ne sont que des pierres dont on bâtit les solides murs de l'expérience, la qualité de notre travail étant professionnelle, nous ne doutons pas de trouver un autre éditeur, même si cela doit prendre du temps. Bien évidemment si vous avez des propositions à faire, n'hésitez pas à me contacter par e-mail via le bouton dans la marge de droite

A ceux qui rient, je leur dis merci, car c'est grâce au sarcasme que nous renforçons nos convictions.

A Iceberg, je crois que j'ai tout dit, je ne souhaite pas de polémique, qu'ils tracent leur chemin et que les auspices leurs soient favorables, un jour peut-être tireront-ils les enseignement de leurs erreurs, on ne peut que les inviter à apprendre ce qu'est le respect d'autrui...

A tous nos contributeurs et amis, nous renouvellons notre amitié pour leur fidélité.

Helgui, Ard Ri de Cornouaille qui sait que c'est lors des combats les plus désespérés qu'il faut se montrer le plus vaillant.

06 avril 2006

Diancecht, dieu de la médecine.


Demata !

Après avoir parlé de Morrigan, Lugh, Oghma, je vais traiter aujourd'hui d'un dieu celte qui n'est pas assez évoqué à mon sens. Personnifiant l'habileté et l'ingéniosité, Diancecht est le dieu de la médecine, dieu guérisseur, dieu de la vie.

Diancecht est un des membres de la tribu de Dana, un Tuatha De Danann. Sa connaissance de la médecine est si importante qu'il est capable de redonner la vie aux défunts après avoir plongé leurs corps dans un puits de guérison, sorte de fontaine aux propriétés magiques que l'on pourrait comparer au Chaudron du Dagda. Ce puits de guérison est d'ailleurs mentionné à plusieurs reprises dans les récits concernant la bataille de la Moy Tura. Il est dit que les morts y étaient baignés et que le lendemain, les troupes Tuatha De Danann étaient toujours aussi nombreuses et les guerriers les composant, vifs et en aussi bonne santé que s'ils n'avaient jamais été blessés. A cet aspect particulier de la médecine, il est bien évidemment impossible de ne pas associer la magie. Toutefois, c'est aussi une image de l'efficience absolue des médecins Celtes, ils connaissent des remèdes et des potions dont les propriétés curatives sont si efficaces que le commun des mortels les encense au point de les déifier.

Notons que la virtuosité de Diancecht est principalement mise en avant grâce à la prothèse en argent qu’il réalise pour remplacer le bras de Nuada. Encore un aspect important de la médecine chez les Celtes, là il n’est pas question de plantes et de potions, il s’agit de chirurgie et de la mise en place d’une prothèse !

Diancecht a plusieurs enfants : Cian, le père de Lugh, Oirmiach, une fille Airmed et un troisième fils, Miach. Ce dernier va se montrer plus habile que son père et greffer un bras à Nuada. Jaloux de cette réussite prodigieuse, Diancecht va tuer Miach de trois coups d’épée dans la tête. Sur la tombe de Miach pousseront ensuite 365 plantes que sa sœur Airmed classera et répertoriera.

Un autre récit, bien moins connu, fait aussi mention de l’intervention de Diancecht, et pas dans la moindre des conditions, car le dieu de la médecine sauve l’Irlande. Morrigan donna naissance à un enfant qui était si horrible que Diancecht décida qu’il valait mieux le tuer que de le laisser en vie. L’enfant fut tué et Diancecht trouva dans son cœur trois serpents. Les trois créatures, si elles avaient vécu, auraient détruit l’Irlande aussi Diancecht les détruisit et les brûla. Leurs cendres furent jetées dans la Boyne dont les flots entrèrent aussitôt en ébullition.

26 mars 2006

Au sujet des "Chauves" créatures Ombreuses

Demata !

Aujourd'hui, un court extrait provenant du bestiaire. Une de mes créatures favorites : le Chauve. Drôle de nom pour une saloperie qui l'est nettement moins, vous pouvez me faire confiance.

Des Chauves
La chose dont je vais traiter ici est une abomination sans nom, une horreur surgie des cauchemars les plus sombres qui soient. C’est avec peine que je consigne les informations relatives à cette aberration dont il faut pourtant que les frères de notre confrérie soient instruits. Il est des secrets que nous conservons et dont l’importance est telle que si le commun des mortels devait un jour en apprendre la nature, le chaos le plus total viendrait à régner sur nos contrées. S’il n’est pas permis de parler de cette entité que nous nommons l’Ombre, il convient toutefois que je la cite ici, car la chose dont il est question en est directement issue. La raison était sur le point de me quitter lorsque je fus confronté à ce que j’ai appelé « Chauves », en raison de leur pilosité inexistante et l’aspect extrêmement glabre de leur crâne. Je parle d’eux au pluriel, car j’ai obtenu des informations comme quoi la créature que j’ai croisée n’est par malheur pas unique en son genre. Je faisais route vers notre commanderie de Rumengol, après un séjour d’étude chez les Otrybes du sud de la Cornouaille lorsque ma monture fit preuve d’une terreur irraisonnée et incontrôlable. Je songeais à cet instant que l’odeur d’un fauve quelconque pouvait en être à l’origine, et je n’étais pas loin de la réalité. L’odeur abominable de corps en décomposition qui se dégageait à ce moment précis ressemblait à s’y méprendre à celle d’un charnier putrescent. Emergeant d’une mare boueuse sans que l’on eusse pu imaginer qu’il était tapi sous la surface de l’eau, cet être horrible s’est jeté sur mon cheval avec une vitesse fabuleuse. Sa vivacité était celle d’un félin alors que sa taille n’aurait jamais du lui permettre une telle rapidité de mouvement. Ce spécimen mesurait environ dans les quatre mètres de haut avec une carrure aussi imposante que celle d’un Troll. Le détail qui m’a tout de suite fait frémir était lié au silence de mort accompagnant chacun de ses mouvements. Aucun grognement, aucun rugissement, pas un signe d’avertissement… J’ai pu constater que cet être, bien qu’il ressemble à l’humain car son corps est constitué comme le nôtre, n’avait pas de visage, aucun trait faciaux ; seulement un ensemble de protubérances osseuses et d’orifices écoeurants. De même ses bras sont prodigieusement allongés, et ses jambes bien que courtes sont puissamment musclées. C’est un instinct de dévastation époustouflant qui anime le Chauve. Nous avons pu lui échapper avec chance mais sa volonté de nous détruire l’a fait nous poursuivre pendant plusieurs instants. Je lui ai asséné plusieurs coups d’épée de toutes mes forces, sans résultat. J’avais plus l’impression de frapper un roc qu’un être vivant. En effet leur peau et leurs chairs sont aussi dures que la pierre dont elles ont aussi l’aspect. Quand je parle d’être vivant, je peux avancer qu’ils n’en sont pas. Bien que cela soit inconcevable, ces créatures sont des cadavres animés, les dépouilles mortelles d’êtres vivants trépassés et ramenés à la vie par je ne sais quel moyens. Je ne me permettrai pas d’énoncer un tel argument si je n’avais pas noté un fait indiscutable prouvant ceci. Il apparaît que lors de ma tentative désespérée pour me défendre de cet être, j’ai été suffisamment proche pour voir que ce qui avait autrefois été le cou de la pauvre créature, portait, bien profondément enserré dans les replis de sa chair corrompue, les reliquats d’un collier d’esclave. C’est une certitude incontestable, ce qui avait été un humain autrefois avait du subir une croissance effroyable et inexplicable qui enchâssât le métal du collier dans sa peau, le recouvrant et l’absorbant par endroit.
La chance a fait que mon cheval m’a sorti de ce mauvais pas. Intrigué par si effrayante créature, j’ai axé mes recherches dans le but d’en apprendre plus à son sujet. Ainsi, des Aes Dana Otrybes ont répondu à mes attentes en me dévoilant des informations surprenantes. Cet être comme je l’ai précisé, n’est pas unique en son genre ! Il y a eu des précédents, et selon mes sources je peux en dénombrer au moins une douzaine. Il semble qu’aucune arme ne puisse les blesser et les Otrybes ont recours à la ruse pour les combattre. De grandes fosses très profondes sont creusées et recouvertes de branchages. Une fois le Chauve tombé dans ce piège, il ne peut plus ressortir et généralement, les forestiers les engluent dans de grosses quantités de sève d’Estaurus puis les recouvrent de terre. Jusqu’à une certaine époque pas si lointaine, les prisonniers de guerre leur étaient offerts en sacrifice afin de calmer leur fureur dévastatrice.
Le plus grand péril lié à la rencontre avec les Chauves réside dans le fait qu’ils sont silencieux et peuvent rester immobiles des heures durant, à tel point que l’on pourrait les prendre pour des rochers. Leur peau rugueuse au grain irrégulier a la texture de la pierre et la couleur de la craie, elle résiste à tout type d’armes conventionnelles, hormis peut-être certaines qui furent forgées lors de la Grande Désolation. Ils ne craignent pas le feu et n’ont pas besoin de respirer, ni de se nourrir ; preuve que l’Ombre les manipule ! Leurs corps difformes sont monstrueusement disproportionnés et leurs bras distendus terminés par des mains suffisamment larges pour saisir et écraser un être humain. Je crois bien que cette odeur pestilentielle de cadavre en décomposition est bel et bien le seul moyen de savoir qu’ils sont proches. Même s’il n’a pas d’yeux, le Chauve a des sens extrêmement développés ce qui fait de lui un adversaire qu’il ne faut pas prendre à la légère. Nul ne connaît d’habitat à ces êtres, pas plus que leurs motivations si ce n’est semer la terreur et le cauchemar où qu’ils aillent. Encore un point qui me fait dire que l’Ombre est derrière eux. S’il existe une arme à même de les détruire, il semble que nous ne la possédions pas dans nos commanderies, et à ce jour, aucun texte n’en fait mention.

16 mars 2006

Les Geis, interdits sacrés

Demata !

Comme vous avez pu le remarquer si vous visitez régulièrement les Contrées Chimériques Celtiques, depuis quelques temps je n'avais pas posté de nouvel article. Je tiens à m'en excuser, car je sais que vous êtes nombreux à passer, et j'aime vous proposer textes et articles de façon soutenue. Pas d'excuse valable si ce n'est le fait que j'étais en la perfide Albion pour affaires personnelles en compagnie de ma tendre et chère Joanne. Ceci dit j'ai fait quelques emplettes dans les échoppes de livres d'occasion locales et j'ai ramené quelques petits trésors qui viendront se greffer à mes inspirations pour Nemedia, mais ceci je vous en reparlerai dans un article spécial...

Aujourd'hui pour reprendre l'activité de ce blog, je vous propose un petit article sur les Geis, des interdits sacrés que prononçaient les Druides à la naissance d'individus pressentis pour un destin hors du commun... Bonne lecture.

Qu’est ce qu’un Geis ?
Le Geis est un serment lié à la parole. Il désigne un interdit qui peut être négatif, sens d’interdiction, ou positif, sens d’obligation. Le Geis a force de loi. Il s’adresse principalement au roi et aux membres de la classe guerrière et recouvre l’ensemble des activités de la vie quotidienne. Cependant les membres des autres castes peuvent aussi recevoir un Geis à leur naissance. Lorsqu’un Nemediant s’en voit attribuer un à la naissance, c’est généralement qu’il a été pressenti par un Aes Dana au cours d’une divination pour accomplir une prophétie ou une mission particulière.

L’obligation ou l’interdiction vise à éloigner l’élu de la cause qui l’amènerait à ne pas réaliser la prophétie dont il a fait l’objet. C’est en quelque sorte une protection contre un motif possible d’échec à l’accomplissement du destin qu’ont décidé les dieux pour lui. Il est perçu par la majorité des celtes comme un charme ou une menace, un défi qu’on ne peut transgresser sous peine de danger mortel tant pour l’individu que pour l’ensemble de la communauté.

Le Geis permet aussi à la Caste des Aes Dana d’affirmer sa puissance sur les autres castes. Mais le Geis contribue principalement à enseigner l’humilité. Se conformer à un interdit, c’est montrer sa force de caractère en toute circonstance même si la décision prise n’est pas comprise de tous. Paradoxalement, bien que ce soit les Aes Dana qui soient garants de la désignation et du respect des Geis, ce sont usuellement les Sagesses du Tuath qui se chargent de les lancer aux nouveaux nés.Hormis à quelques exceptions, l’ensemble des élus ayant reçu un Geis à leur naissance, le respectent et l’accomplissent de peur de s’attirer des malédictions dont l’aboutissement contribuerait à conduire tout droit leurs âmes en Cythrault sans autre forme de procès. La civilisation Nemediante étant régie par l’honneur, le fait d’accomplir ses Geis sans tenter de s’y soustraire apporte de la Notoriété. Cette notoriété est aussitôt traduite par les Marqueurs qui officient sur le corps des Gaiscedachs, chacun usant de la méthode rituelle de son peuple.

28 février 2006

Océan impitoyable

Demata !

Aujourd'hui je vous offre un petit texte d'ambiance qui m'est venu à l'esprit et que j'ai rédigé pendant l'heure du déjeuner. Il fait suite aux textes que j'écrivais pour le background du peuple Gaël, j'espère qu'il vous plaira.

Les doigts invisibles et acérés des dieux sauvages de l’est lointain et glacial passent dans ma chevelure, leur force persistante gonfle les voiles de notre fier navire, avec fougue et entrain. Ils portent le message d’une victoire que nous arracherons à nos ennemis avec fureur, toute notre détermination enflant à mesure que les vagues coléreuses nous portent vers les des cieux nouveaux. Les embruns fouettent ma peau à la façon de mille lanières mordantes que Manannan lancerait d’un bras animé par la désinvolture méprisante d’un dieu se riant des faibles. Je suis pris de frissonnements, les griffes acérées et fugaces de mon ardeur guerrière sont autant de signes de cette impatience haïe et pourtant si naturelle chez nous les loups de Tyr Bam Radon. Je n’ai pas froid et pourtant je grelotte, mes dents s’entrechoquent comme mon instinct primitif refait surface. Mon corps vibre comme la corde tendue d’un arc, à la perspective du pillage, perspective d’un combat foudroyant qui ne durera qu’un instant, à peine le temps d’un orage en pleine mer. Le sang bouillonne dans mes veines à la façon de mille torrents de lave, répandant la haine de centaines de générations de Gaëls qu’aucun adversaire aussi puissant soit-il, n’a jamais pu stopper. Mes compagnons de toujours, ma horde aux lames noires et coupantes tel le blizzard d’Hyperborée, trépignent, ils n’en peuvent plus de cette attente insupportable. Les ondulations de cette chevelure d’azur et d’écume rageuse nous secouent rudement, tentant en une mutinerie ingérable de nous faire passer par-dessus bord, de nous happer de ses défenses liquides et gourmandes. Elle nous incite à plus de prudence, annonçant le tourbillon rougeoyant de la tourmente à venir, nous rappelle que le fil qui nous retient sur cette terre mouvante peut être sectionné en un battement de paupière. Le vent souffle ses bourrasques rageuses, chassant les nuées qui masquent l’horizon, la mer s’enfle en une plaine émeraude animée de la vigueur d’innombrables destriers écumant, et dont le grondement des sabots de tonnerre me déchire les tympans. Je serre un peu plus mon glaive, d’une poigne affermie par la joie simple de savoir que bientôt il tranchera et fendra les chairs de mes ennemis, comme la proue effilée de notre serpent des mers à l’assaut des flots. Ca y est, je les vois ! Ils sont à quelques cordes devant nous, minuscules et impuissants, je sens déjà que la brise froide m’apporte l’odeur de la peur qui leur noue le ventre. J’imagine l’effroi qui les envahit à mesure que notre dragon des océans fond sur leur coque offerte. L’offrande aux dieux oubliés des plaines ondoyantes va encenser l’honneur de mes frères, et nous assurer une place de choix, à leurs côtés, lorsque le moment sera venu de chevaucher tous ensemble, telle une meute de loups, dans la vallée sans fin de la jeunesse éternelle.




Les cordes sont lancées, les grappins enfoncent leurs serres de métal dans la chair de bois tendre de l’esquif adverse. Nos coques se heurtent, nos muscles tendus et douloureux nous catapultent de leur puissance féline sur le pont de cette proie que nous avons traquée depuis tant de lunes. Ma gorge me fait mal tant je hurle ma fureur, en inondant ce navire de toute ma rage. Mon hurlement est lame qui fouaille, acier qui pénètre et tranche, il est sauvagerie primitive du lion qui sait qu’il n’a rien à perdre. Le combat fait rage, je croise des yeux où se reflète mon image, en un tourbillon virevoltant de métal et de sang. Les os craquent, les membres amputés, tels des oiseaux sans perchoirs, volent dans des gerbes purpurines aux reflets scintillants. Mon glaive chante sa joie effroyable, en dansant comme un démon qui tue, et reprend sa mélopée en sifflant, sans cesse. Un voile carmin se glisse devant mes yeux, ma gorge est sèche et pourtant je sens la salive qui s’écoule en flots tièdes dans ma barbe tressée, cascadant sur mon torse vibrant. Nous sommes cinquante à entamer cette sarabande infernale dont les draps de satin vermillon recouvrent le sol que nos pieds foulent avec la légèreté de la plume. Frères de mort et de carnage, nos haches et nos épées se fraient une voie royale vers un butin que nous désirons à n’importe quel prix. La compagnie sombre des faucheurs de vies moissonne et taillade en entonnant la mélopée funeste des dieux sauvages qui nous ont engendré. Ni casque, ni cuirasse ne peuvent stopper notre acier déchaîné en un torrent de colère, explosant avec la vivacité et la force de dix ouragans. Il n’y a pas de pitié dans nos regards, gris comme les nuages des basses terres Gaëlles, seulement la folie et l’amour de la victoire, la victoire qui dans nos cœurs brille tel un joyau noir de désir insensé. Cet amour, nous le vivons à l’unisson, virils conquérants sans peur des contrées inconnues ou oubliées. Je saute et virevolte, ouragan dévorant de mes injures et de mes rires incontrôlés, l’acier des mailles impuissantes à protéger ces corps que je déshonore de taille et d’estoc. Je sens la morsure du fer sur mon flanc, la sève qui s’écoule de cette plaie dont je n’ai cure, et encore plus de brutalité dans les coups que j’assène. La mort m’entoure, elle est partout, amante insensible de ce pont où elle enlace des ses ailes chaudes et grises les victimes de notre rage. La mort plane, plonge, prend le rythme du mouvement des vagues, de nos haches et de nos glaives, elle hurle, jubile, prend son tribut, puis dans un regret sans remord repart vers les cieux en un souffle glacé. Le bois du pont est glissant de cette pulpe cramoisie et gluante qui enserre aussi nos mains et nos bras de sa viscosité chaude, telle une seconde peau, épiderme rouge mêlant nos sangs ennemis. Les braves tombent, mon crâne saigne, les autres supplient en pleurant, et d’une foi mal appropriée prient leurs dieux absents de cet océan nébuleux. Puis le calme revient. Le roulis est là, qui nous berce comme une mère attendrie et émerveillée de tant de combativité. Le tangage lent et grinçant de la nef de sang nous ramène à la réalité d’une quiétude qui domine de sa grâce divine tous les champs de batailles. Ca y est, tous sont morts, les râles d’agonie remplacent les cris de terreur que nourrissait le feu de notre acier insatiable. Des frères sont morts, d’autres ne vont pas tarder à les rejoindre, pour finalement embrasser en une étreinte funeste et sans concession nos valeureux ancêtres. Ensemble ils boiront l’hydromel qui coule en de doux flots ensoleillés, dans la verte prairie du Sidhe, attablés au festin des héros, avec tous les braves de notre race. L’heure est venue de quitter ce navire brillant de sang et brûlant des flammes vigoureuses que nous offrons en un hommage respectueux aux défunts. Les plaines ondoyantes nous attendent, notre vie n’est que carnage, pillage et aventure au creux des vagues, les oiseaux marins nous remercient pour le tribut que nous leur laissons, flottant dans une aura vermillon indiquant que la vie est un combat sans fin.

Les doigts invisibles et acérés des dieux sauvages de l’est lointain et glacial passent dans ma chevelure, leur force persistante gonfle les voiles de notre fier navire, avec fougue et entrain. Ils portent le message d’une victoire que nous avons arrachée à nos ennemis avec fureur, avec gloire et sans remords.

19 février 2006

Un aperçu de la mégalomanie Elcmariane

Demata !

Nous avons vu que Nemedia est un monde barbare, tant par ses peuples aux coutumes tribales d'un autre âge, que par la violence qui semble régir toute relation. Six peuples humains, dont les fondateurs ne sont autres que les Fils de Nemed, le Premier Homme, sont établis sur tous les territoires connus des terres médianes : Les Gaëls, les Cornics, les Sigoles, Les Northlanders, les Otrybes et les Elcmarians.

Les Elcmarians sont certainement les individus dont la civilisation est la plus avancée, et la société la plus étonnante par son développement. Toutefois, le confort de la civilisation, et la situation géographique les séparant du continent et de du combat pour survivre au quotidien ont amené les Elcmarians, au cours des siècles, à se détacher des réalités. Prisonnier d'une civilisation où la luxure est omniprésente, ce peuple se considérant comme la race supérieure a dérivé dans les brumes des paradis artificiels. Le culte de l'Empereur divinisé est le fondement même de la politique et de la religion régissant la vie des cruels Elcmarians, bercés par les rêves de conquêtes, afin d'assouvir leurs plus vils instincts sur ceux qui par malheurs seront asservis par leurs troupes.

" Depuis longtemps déjà, l'état de paix paraissait insupportable aux Elcmarians. Ils devaient se contenter de leurs ressources propres, alors qu'ils étaient accoutumés à vivre aux dépens d'autrui et que leurs besoins devenaient considérables. La cause en était cette avidité naturelle dont ils étaient les esclaves, celle qui les faisait vivre continuellement comme des fauves en quête d'une proie, ne reconnaissant personne comme ami, considérant tout le monde comme ennemi. "

Ce petit extrait devrait déjà vous donner une idée de la mégalomanie excessive du peuple d'Elcmar. Cependant, un petit descriptif de la salle du trône, sise dans la capitale Ouranos, devrait vous éclairer un peu plus quant à la fantasmagorie régnant en cette île maudite.

"La salle du trône atteste encore de la mégalomanie évidente des Elcmarians. Afin d’affirmer davantage encore l’esprit divin censé l’habiter, Elcmar fit ériger une statue de bronze à son effigie. L’idole est assise en tailleur, ses coudes sont appuyés sur ses cuisses. Les mains reposent solennellement l’une sur l’autre, paumes ouvertes tournées vers le ciel. Elle est haute d’une corde et s’étale sur presque autant en largeur. Mais si cette représentation massive de l’Empereur te semble disproportionnée, ce n’est rien quand tu sais qu’il s’agit en fait de son trône ; une place est aménagée dans la paume de ses mains, pour qu’il s’asseye et domine ainsi l’assemblée de toute sa hauteur.

D’ingénieux conduits sont disposés face à ce siège d’airain pour que les paroles de l’Empereur s’amplifient et sortent de la bouche de la statue. Je te laisse imaginer un instant quelles sensations devaient éprouver les interlocuteurs du suzerain lorsque ce dernier s’exprimait, sa voix gonflée plus de dix fois en un écho repris par les voûtes de la salle. Un système dissimulé de rails et de poulies entraînées par des rouages complexes permet, lorsque l’Empereur le désire, que la statue se déplace. Ainsi, actionné par près de cinq cents esclaves, ce mécanisme meut l’idole impériale qui peut traverser la salle du trône pour s’ériger, impérieuse, devant la foule amassée sur le parvis extérieur. Elle peut également bifurquer sur la droite, et en passant de l’autre côté d’un pan de mur amovible, prendre place dans une tribune dominant la nef du temple.

Sur les flancs de cette salle du trône aux proportions insensées, sont encastrées des dizaines de cages dans lesquelles sont exposés les trophées vivants de l’Empereur. Oui tu m’as bien entendu, des trophées vivants ! Pour la plupart, ce sont des Mendjis, souvent des nobles Elcmarianes que l’Empereur a asservies pour son bon plaisir et aussi pour assouvir son instinct pervers de domination. Mais il y a aussi des prisonniers de guerre que les officiers des légions impériales ont ramenés et offerts à leur monarque, tribut humain prouvant leur dévotion ineffable. La plupart sont les chefs de clan ou les héros de Tuaths écrasés par l’armée, lors de leurs incursions sur le continent.


Selon son humeur, le suzerain s’amuse avec ces jouets de chair, les humiliant ou, si l’envie lui en prend, les torturant. La salle du trône a été agencée à la façon d’une gigantesque clairière vallonnée dont les parties distinctes sont composées d’éléments naturels. Ainsi, plusieurs tonnes de terre ont été apportées et répandues à même le sol afin de donner du relief. Rocs et arbustes ont été plantés à la convenance de l’Empereur, en un jardin paradisiaque et mystérieux. Les plantes grimpantes serpentent en entrelacs verdoyants le long des colonnes de marbre. Les glycines et les lotus cascadent en rideaux ravissants et frais, répandant de délicates effluves qui se mêlent aux senteurs épicées de l’encens brûlant dans des vasques en airain. Pour parfaire l’illusion, plusieurs variétés d’animaux vivent en ce jardin fascinant, et y évoluent en toute liberté. En cela, vois le paradoxe si cher aux Elcmarian, le raffinement et la beauté dans un lieu où les pires atrocités sont commises. Ainsi, mon jeune ami, tu peux te figurer les suppliques et les hurlements des victimes soumises aux tortures au milieu de cette ambiance bucolique égayée du chant des oiseaux voletant d’arches en corniches…"

16 février 2006

Le forum de Nemedia

Demata !

Et bien, après m'être taté pour savoir si j'arrêtais le forum de Nemedia qui n'est plus guère fréquenté, j'ai en fait opté pour lui changer de tête.

Pour ceux qui ne savaient pas qu'un forum existait, il suffit de cliquer dans la marge de droite sur la petite bannière orangée "Nemedia", sinon pour plus de facilité, cliquez sur le lien suivant :

http://nemedia.forumactif.com/index.forum

C'est avec plaisir que je vous y retrouverai, ainsi que les membres de la dream team Nemedia, pour répondre à vos questions ou juste délirer.

09 février 2006

Croquis Northlanders

Demata !

Allez juste deux croquis d'étude qui ont été réalisés il y a quelques mois de cela pour le peuple Northlander.

Donc une petite guerrière, pour la parité des sexes et car en Nemedia les femmes prennent les armes pour défendre leur Tuath comme les hommes. En gros, méfiez-vous de ne pas trop vous frotter à ces redoutables créatures !


Et si la fumelle ne vous fait pas fuir, ou si vous avez eu la chance d'échapper à l'esclavage, alors méditez cinq minutes sur l'effet que ça peut faire de se trouver à une compagnie de mercenaires Northlanders ivres de fureur et de bière !

06 février 2006

Esclaves de plaisir

Demata !

Nemedia est un univers à l'ambiance barbare mais aussi aux plaisirs raffinés. Les Mendjis, esclaves de plaisir, en sont un élément omniprésent, tout guerrier peut être amené à en posséder, à en capturer ; elles sont la fierté d'un homme. Je vous livre un petit texte d'ambiance qui devrait vous donner un aperçu des possibilités offertes à celui qui sait mettre à l'oeuvre ses esclaves, pour servir ses intérêts...

Ce texte ne convient pas aux mineurs !

Deux silhouettes encapuchonnées avançaient d’un pas léger et rapide. Elles suivaient un homme qui portait le collier des esclaves, traversant une succession de salles luxueuses au mobilier somptueux, ignorant les colonnades et les riches tentures. Quelques fenêtres ornées de rideaux carmin donnaient sur les quartiers populeux de Ménémarzin. De ce point de vue, on pouvait embrasser du regard les différentes terrasses marquant les nombreux niveaux sur lesquelles s’échelonnaient les quartiers de la cité Cornique. On voyait les flots paresseux de l’Elorn aussi, scintillants d’une myriade de reflets mouvants. A l’horizon, plus loin que le mur de la première enceinte, embrasant la forêt de lueurs rougeoyantes, le soleil n’allait pas tarder à disparaître, pour laisser place aux astres nocturnes. L’esclave avait dû être un guerrier, à en juger par les nombreuses estafilades qui barraient son corps musculeux. Toute sa fierté n’avait pas été anéantie par les années d’asservissement et son port altier n’en avait été que peu affecté, à peine gommé.

Après avoir franchi une porte au chambranle voûté, gravé de délicats entrelacs d’un autre âge, il invita les deux visiteurs à attendre un instant, le temps d’aller avertir son maître de leur arrivée. Le spectacle qui s’offrait aux nouveaux venus était à la hauteur de la réputation de leur hôte. Au centre de la pièce, allongé sur le flanc, sur une couche recouverte de précieuses fourrures, Findaël Mac Roth, l’un des Négociants les plus réputés de Cornouaille buvait du vin de Cabidos. Sa tête était renversée en arrière et une esclave vêtue de chaînettes en argent laisser couler le nectar d’une coupe finement ciselée jusque dans sa bouche. Calé contre une montagne de coussins et de poufs aux couleurs chatoyantes, Findaël laissait courir ses mains couvertes de bagues sur le corps allongé d’une autre femme à la plastique parfaite. Celle-ci léchait avec délectation le vin coulant sur le torse de son maître. Son corps sublime était huilé et brillait à la lueur des nombreux candélabres, rehaussant d’un éclat flamboyant, les courbes sensuelles de ses hanches et de ses seins lourds ornés de fines coupelles d’or. Ses mains délicates et expertes exploraient le torse et le bas ventre du marchand, excitant tous ses sens. Une délicate musique tirée d’une harpe et d’un flûtiau était ponctuée du langoureux tempo d’un bodran, réchauffant encore un peu plus l’ambiance de la scène. D’autres femmes voluptueuses, que seuls quelques voiles arachnéens habillaient, s’enlaçaient, se couvrant de baisers et de caresses, laissant échapper quelques éclats de rires et des soupirs évocateurs, leurs longues chevelures cascadant le long de leurs poitrines offertes. Un jeune homme imberbe au corps athlétique faisait langoureusement l’amour à une Mendji rousse à la peau immaculée, adaptant le mouvement de ses reins au regard lubrique et concupiscent de Findaël qui s’en délectait en grognant tel un fauve en rut.

La tête baissée, l’échine courbée, l’esclave se rendit auprès de son maître, enjambant les corps enlacés et luisant de sueur. Il se pencha et glissa quelques mots, indiquant du doigt les deux visiteurs. Les yeux du Négociant s’illuminèrent et il fit signe aux nouveaux venus de s’approcher, tout en chassant son serviteur qui s’en fut sans bruit, par où il était arrivé. Findaël repoussa l’esclave qui léchait le vin sur sa peau, agacé, puis il frappa dans ses mains, par trois fois. Le rythme de la musique changea, devenant plus bestial, résonnant comme les mélopées Otrybes au fin fond de la forêt. Alors les deux silhouettes encapuchonnées se rapprochèrent, d’un pas léger et aérien. Elles stoppèrent à quelques mètres de Findaël et de sa compagnie débauchée. Irréelles et évanescentes, elles se tinrent une seconde, droites et immobiles, entourées des volutes lourdes et paresseuses des effluves de l’encens. Créatures d’un autre monde noyées dans les strates en suspens d’une fumée bleue diaphane et entêtante.

Les manteaux glissèrent après que leurs fibules aient été ôtées, laissant apparaître deux sculpturales créatures, encore plus magnifiques que les félines déesses asservies qui occupaient la salle. Findaël retint son souffle, la bouche entrouverte, l’air béat, stupéfait par tant de perfection. Il ne savait laquelle était la plus belle, la rousse au yeux verts et aux hanches majestueuses, ou la brune aux bras tatoués dont les seins aux tétons agressifs pointaient menaçants… Puis, au son des instruments, les deux jeunes femmes se mirent à danser, mettant encore plus en valeur leur fabuleuse anatomie, comme il leur avait été enseigné lors de leur éducation de Mendji, avec volupté, grâce et sauvagerie. Les danseuses entamèrent un ballet démoniaque où se mêlaient arabesques et pirouettes exquises, baisers et caresses, circonvolutions et déhanchements endiablés. Elles mimèrent la scène de l’asservissement, à genou, les reins cambrés, les poignets croisés, gorges et poitrines tendues à l’extrême, s’offrant au maître triomphant et dominateur. Leurs lèvres brillaient, découvrant l’ivoire pur de leurs dents parfaites, leurs yeux étincelaient d’une lueur soutenue par les flammes des candélabres. Leurs corps avaient éveillé le désir, leur gestuelle amoureuse explicite, la concupiscence. Le couple faisant l’amour s’était arrêté, intrigué et attiré par tant de grâce et de volupté. Findaël était au bord de l’apoplexie, toutes les veines de son cou et de son front ressortaient, vibrant au rythme des battements emballés de son cœur. Son désir était au comble. Son sexe turgescent ne demandait qu’à explorer les voluptueux et humides replis des deux créatures carnassières…

La rousse s’approcha d’une démarche chaloupée, en souriant vicieusement, passant sa langue sur ses lèvres humides. Ses mains caressaient langoureusement les courbes chaudes et pulpeuses de son corps brillant de transpiration. Délicatement, sans précipitation, mesurant chacun de ses gestes, elle esquiva tous les corps haletants qui la séparaient de Findaël. Nonchalante, outrageuse, sa compagne brune commença à se caresser, s’avançant imperceptiblement dans un mouvement de hanches et d’épaules alangui et provocateur. Enfin, lorsque les deux Mendji arrivèrent à la hauteur du Négociant, elles mêlèrent leurs langues, en une complicité coquine, puis glissèrent lentement vers le bas, frottant leur épiderme nu sur son corps transpirant et moite. Findaël tenta de saisir les deux femmes pour plaquer sa bouche sur leurs seins et glisser ses doigts tremblants au creux de leur intimité. Sans brutalité, elles le repoussèrent puis, tandis que la brune tatouée prit fermement les poignets de l’homme, la rousse ondula lentement afin de l’exciter encore un peu plus. Se laissant glisser vers le sol couvert de coussins, elle mit ses mains derrière sa tête et s’arqua, ses fesses fermes appuyées sur ses talons, les cuisses écartées, observant à quel point il était subjugué. L’instant d’après, elle se lova contre lui, serpentant en une suite d’ondulations savantes et osées, s’arrêtant pour ne reprendre que d’une détermination encore plus appuyée par des soupirs languides. Enfin, lorsque ses lèvres ne se trouvèrent plus qu’à quelques centimètres du visage de Findaël, elle plongea son regard émeraude dans les yeux de l’homme au souffle court et haletant. Elle ne le quitta pas des yeux et sourit encore un peu plus, dévoilant des canines acérées. Lentement, au son de la musique, ses mains défirent sa chevelure qui était attachée sur le haut de son crâne. La crinière fauve retomba sur ses délicates épaules en une cascade orangée et parfumée emplissant le Négociant d’un peu plus de ce désir qui le rongeait désespérément. Il tendit le cou pour mordre la rouquine, la prise de la brune aux bras tatoué se raffermit, l’immobilisant, impuissant dans son aspiration.

Sans qu’il comprenne ce qui lui arrivait, Findaël poussa un glapissement rauque et humide, écœurant. Ses yeux s’embuèrent et sa bouche cracha un flot bulleux de sang chaud au goût de cuivre. Il sentit sa semence partir en un jet incontrôlé, jouissant sans l’avoir voulu… Il se convulsa en de nombreux spasmes tandis que la pièce s’emplissait des cris et des hurlements de terreur de l’assemblée dépravée qui s’égaillait à la vue de la scène d’horreur en cours. Les deux Mendjis avaient été éclaboussées du liquide purpurin et liquoreux giclant de la gorge du Négociant, là où la rousse avait planté les délicates tiges de bronze qui retenaient sa coiffure. Elle avait frappé deux fois pour être sûre que Findaël ne survivrait pas… Puis avant qu’il n’ait rendu son dernier soupir, elle lui avait délivré le message de son maître, celui pour le compte duquel elle et sa compagne avaient œuvré. Personne ne l’avait entendu, seul le destinataire en avait pris connaissance, il l’emportait avec lui dans la mort. Alors, telles deux louves, couvertes de sang, les Mendjis ramassèrent leurs manteaux puis prirent la fuite, par où elles étaient arrivées. Leur maître serait satisfait, c’est tout ce qui leur importait.

04 février 2006

Imbolc : le renouveau

Demata !

Nous avons vu que l'année chez les Celtes est ponctuée par quatre grandes fêtes, Samain, Imbolc, Beltaine et Lugnasad. Nous sommes en février et si pour les chrétiens c'est la chandeleur, il reste que c'est Imbolc, qui en est à l'origine. Imbolc symbole de renouveau, de fécondité et fin de la période difficile pour le peuple.

En effet avec Samain, commençait la période des frimats, la période sombre où il est difficile de nourrir les clans. Imbolc symbolise le début de la lactation, le moment où après avoir souffert les rigueurs de l'hiver, les hommes vont pouvoir à nouveau bénéficier des bienfaits des vaches et des brebis.

C'est Brigit qui est à l'honneur. La déesse Tuatha De Danann gardienne de la Mémoire et de la Connaissance. Elle encourage à la production de la terre et donne le savoir et la sagesse pour la protéger.


Imbolc c'est aussi la fête du feu, pas par rapport à la châleur qu'il dispense, mais pour la lumière qu'il procure. Car en effet, avec Imbolc on voit les jours rallonger.
Cette lumière est purificatrice et chasse les sombres idées qu'avait charrié l'hiver, c'est une purification spirituelle. Mais ne l'oublions pas, Brigit est aussi l'inspiratrice des Poëtes, la gardienne des Forgerons et la protectrices des puits de guérisons. Encore un symbole, en cela il faut comprendre, la libération de tout ce qui était emprisonné, ici le dégel délivrant les aux des sources et des rivières du sol.

Avec Imbolc, je vous annonce donc par la même occasion, les grandes avancées de "Nemedia, les Chemins d'Avallac'h" ! Voici le verso d'un petit dépliant que vous pourrez bientôt trouver, au salon du jeu à Cannes, mais aussi dans vos magasins de jeu de rôles préférés. Le recto est un poster couleur que vous pourrez garder, mais cela, vous ne le verrez que lorsque Iceberg éditions le distribuera...

Cliquez sur l'image pour la voir dans le détail et lire le contenu

28 janvier 2006

Et pendant que je parle...



L'illustration au dessus est une réalisation de Gildas Javelle, alias JAVA. C'est une peinture sur toile à l'acrylique de 60 cm sur 40cm. (Cliquez sur l'image pour la voir dans le détail)Le logo Nemedia a été dessiné par moi-même et réalisé par Yohan Lelay.

Beaucoup de personnes m'ont demandé s'il s'agissait de la nouvelle couverture de l'édition à venir de Nemedia. J'en profite donc pour remettre les choses à leur place.

Non, ce n'est pas la nouvelle couverture, il s'agit d'une illustration réalisée pour les flyers de présentation du jeu qui aura lieu lors du salon du jeu à Cannes en février 2006.

Par contre le logo sera celui que nous utiliserons pour la nouvelle édition et les couvertures du livre de règles et des supplément à suivre. Dans cette version et dans d'autres que je vous révèlerai très bientôt.

Je tiens à remercier Gildas, Yo et N@r pour leurs superbes réalisations.

Aventures en société


Demata !

Aujourd’hui, je vais vous donner un bref aperçu de ce qu’est la société Nemediante. Outre le fait que les aventures vécues par les personnages peuvent couvrir de nombreux domaines que l’on connaît déjà dans d’autres jeux et univers, il est important de voir que la société Nemediante, de par sa structure et les règles qui la régissent, peut être un puits d’inspiration sans fond. Comprenez par là, que le panel des possibilités scénaristiques offert ne se limite pas aux traditionnelles aventures où l’on combat des adversaires surnaturels, lors de quêtes héroïques. La politique et la religion, les alliances, complots et intrigues, la succession d’un chef, le vol d’une Pierre du Foyer, la réparation de l’honneur par l’accomplissement d’une vengeance, la capture d’esclave, le vol de bétail ou l’espionnage peuvent être autant de cas intéressants à développer pour évoluer dans un monde à l’ambiance sombre et mystique.

Tout d’abord nous avons le pays qui est constitué de nations. Chacune d’entre elle est elle-même formée par les tribus qui se divisent en clans, ensemble de familles. Un clan vit dans un Tuath où on retrouve quatre catégories d'hommes divisées en Castes. Ces Castes sont réparties en sous castes.

Chaque caste découle d’une fonction.


La fonction sacerdotale (le sacré, le religieux, le mystique et le magique)

La fonction guerrière (chevaliers, guerriers, mercenaires)

La fonction nourricière (les artisans, agriculteur et toutes activités productrices)

Chaque caste est régie par des codes (Cf. Article précédent sur le code des Gaiscedachs http://nemedia.blogspot.com/2006/01/le-code-de-conduite-des-guerriers.html )

Mais n’oublions pas que chaque individu est lié à sa caste par l’honneur. L’honneur est une valeur Nemediante omniprésente, au même titre que la foi. Ainsi il est facilement compréhensible que certaines castes sont liées à d’autres et généralement les intrigues peuvent se baser sur les liens et serments qui rendent indissociables les acteurs de la société.

Vous comprendrez aisément toutes les combinaisons qui sont possibles. Surtout si vous mettez à contribution votre inspiration et votre imagination en conciliant plusieurs éléments tels que des factions rivales au sein de la caste des Guerriers, ou de celle des Druides. En teintant le tout d’une aura mystérieuse qui prendrait racine dans une prophétie basée sur les légendes de ces peuples. En basant toute l’aventure dans un lieu chargé d’histoire et avec des personnages hauts en couleur, je pense que vous devriez pouvoir développer un bon scénario qui pourquoi pas découlerait sur une campagne au long cours.

21 janvier 2006

Le code de conduite des guerriers

Demata !

Je vous ai bien souvent parlé de l'honneur qui est l'une des principales valeurs de tout individu en Nemedia. Il va de soi que même s'il s'agit de l'un des piliers de la société Nemediante, tous ne suivent pas les préceptes établis, et comme partout il y a des traîtres, des lâches et des parias.

Les règles qui régissent les peuples sont très proches dans toutes les contrées. Pour la plupart, elles ont été édictées selon des principes tirés des enseignements prônés par les Fils de Nemed, dont chacun est le père fondateur d'une nation bien distinctes. Ce sont les Aes Dana, par le biais de la tradition orale qui les ont transmises et faites appliquer de génération en génration. Parmis ces règles, on peut noter celles qui sont les bases même de la conduite de la caste rouge : le code des Gaiscedachs. Je vous les livre en partie ici. Ainsi, peut-être aurez-vous une idée du respect et de la crainte qui sont témoignés aux guerriers sur les terres médianes...


« La seule réponse honorable à un défi est de l'accepter promptement. Les guerriers ne refusent pas les défis. Ils font face à de telles situations avec courage. »

« Ne laisse pas dire du mal de la caste rouge sans réagir. Les guerriers se doivent de défendre l’honneur des leurs sans haine, seulement car c’est juste. »

« Celui avec lequel tu as échangé ton sang est ton frère d'arme, à moins que tu nies formellement le sang sur ton arme. Cela fait partie des liens partagés par les Gaiscedachs et ces liens dépassent les barrières imposées par l’appartenance à une cité ou à un Tuath. C'est une relation entre les membres de la même caste. C’est l’allégeance et le respect pour ceux qui appartiennent à cette caste. »

« Les Gaiscedachs ne brisent pas leurs serments. »

« La seule mort adaptée pour un Gaiscedach est dans la bataille. »

« Si un Gaiscedach veut l'esclave d'une autre personne, il doit la défier et la combattre avec l'arme qu'elle choisira. Cette règle est également connue comme appel au droit de l’épée. »

« Les Gaiscedachs ne se donnent pas la mort par le suicide. Ils ne facilitent pas à d'autres cette manière de mourir. Le suicide n'est pas une option pour un guerrier. »

« Lorsque le Gaiscedach sauve la vie d’un inconnu, celui ci doit lui offrir sa vie et entrer à son service. »

« Le Gaiscedach peut décider de rendre la liberté à celui qui la lui a donnée. Mieux vaut un ennemi reconnaissant, qu’un esclave sournois.»

« Si le Gaiscedach perd un duel, il doit mettre genou en terre et offrir sa liberté au vainqueur. C’est une question d’honneur. Les codes ne tolèrent pas le manquement à l’honneur. »

« Si un Gaiscedach doit fuir devant l’adversaire, ce ne sera que dans l’esprit de revenir se venger. Il ne pourra vivre de façon honorifique tant que sa vengeance ne sera accomplie. »

« La vengeance d’un Gaiscedach lui appartient, nul n’a le droit de la lui voler. Si tel est le cas le guerrier a le droit et le devoir d’assouvir sa colère sur le responsable. »

« Si un Gaiscedach peut faire autrement que d’ôter la vie à un adversaire, il doit choisir cette option. Un adversaire vivant est un allié de valeur, mort, il ne peut répéter les exploits de celui qui l’a vaincu. »

« Quand les femmes se mettent à genoux, qu’elles lèvent les mains vers le haut avec les poignets croisés, et ainsi se soumettent à un Gaiscedach, la coutume exige qu'il accepte la soumission ou massacre la captive. »

« Si un Gaiscedach accepte une femme comme esclave, il lui est imposé, au moins pendant un certain temps, à sa discrétion, qu’elle soit épargnée. Mais si elle montre une attitude insoumise, elle peut être immédiatement tuée. »

« En période de crise, un chef de guerre, ou Ubar, est appelé à régner sans contrôle jusqu'à ce qu'il décide que la crise soit passée. La fidélité d'épée du Gaiscedach est une allégeance à l’Ubar. On ne lui jure pas fidélité à la légère. »

« Quand un Ubar est incapable d’agir dans l’intérêt d’une cité ou d’un Tuath, la fidélité d'épée est déshonorée et l'Ubar peut être abandonné par ses propres Guerriers. »

« Le Gaiscedach ne doit pas la fidélité d’épée à ceux qui ne quittent pas leurs fonctions d’Ubar. S’il reste au service de l'Ubar, il devient complice du tyran. »

« Les Gaiscedachs ont une Pierre du foyer commune. Son nom est bataille. »

« Les Gaiscedachs ne doivent pas proférer d’injures ni lancer de défi dans la maison de ceux qui leur offrent l’hospitalité. »

« Si quelqu’un vient à salir l’honneur de l’hôte qui le reçoit en sa maison, le Gaiscedach se doit de laver l’injure pour que son image ne soit pas ternie. »

« Si le Gaiscedach peut éviter un combat qui coûtera la vie à nombre de ses frères, il peut, sans perdre la face, se plier aux lois de la diplomatie. Il n’en ressortira que plus grand aux yeux de ses frères et à ceux de ses adversaires. »

« Le Gaiscedach est brave, en aucun cas il ne devra passer son chemin en ignorant un combat où il pourra s’illustrer. »

« Le Gaiscedach lorsqu’il a combattu jusqu’à la mort doit couper la tête de son adversaire pour montrer à tous qu’il est ampli d’honneur. Ne pas couper la têt d’un adversaire qui s’est battu bravement est une preuve d’irrespect. »

« Le Gaiscedach doit respecter la sépulture de ses frères. Il ne doit pas se conduire de façon déshonorante avec les morts. »

« Si un Gaiscedach que tu ne connais pas, est dans une situation difficile à laquelle il ne peut faire face seul, l’honneur veut que tu lui portes assistance. »

« Si un Gaiscedach est blessé et qu’il ne peut mener un combat de façon honorifique, ne lève pas ton arme contre lui. Car il n’y a pas d’honneur à défaire un homme affaibli. »

« L'esclave est une joie et une convenance pour le Gaiscedach. La capture des esclaves est non seulement autorisée, elle est encouragée. »

« Si vous levez une arme contre un Gaiscedach, il est autorisé par ses codes à vous tuer. Ne dégainez pas une arme contre un Gaiscedach à moins que vous soyez disposés au combat. »

« Il n'y a rien dans les codes qui exige explicitement la résistance aux brigands. C’est le choix du Gaiscedach. »

« L'acier empoisonné est contre les codes. »

« Tu dois respecter la femme libre. Tu ne lui passeras le collier des esclaves que si la nécessité s’en fait ressentir. »

« Si par erreur le Gaiscedach tue un innocent, l’honneur veut qu’il subvienne aux besoin de sa famille. »

« Si des Gaiscedachs ont été capturés par traîtrise, il est de ton devoir de réparer cette injustice en les libérant pour que ton honneur soit sauf. »

« Si tu es fait prisonnier de façon honorable et conformément aux codes, tu ne devras pas chercher à te soustraire à la captivité. »

« Si tu es fait prisonnier de manière traîtresse, tu devras chercher à recouvrer ta liberté par tous les moyens à ta disposition. Car tu dois être libre pour assouvir ta vengeance et laver ainsi ton honneur. »

« Si un Gaiscedach rendant son dernier souffle te demande d’accomplir sa vengeance, celle-ci devient tienne, car l’honneur ne souffre pas de refuser les dernières volontés d’un frère de ta caste. »

« Le serment du désavouement est une cérémonie irréversible. Lorsqu’un Gaiscedach est désavoué par les membres de sa caste, il perd sa famille et doit vivre comme un paria. »

« Trente-septième Aphorisme des codes des Gaiscedachs: " Qu’est-ce qui est invisible mais plus beau que des diamants ?" La réponse est " honneur." D'autres réponses pourraient inclure " Qu’est-ce qui est silencieux mais dont la colère résonne plus que le tonnerre " et " Qu’est-ce qui n'enfonce aucune balance mais est plus lourd que l'or." »

« A tout jamais Gaiscedach. Parfois pour le plaisir de combattre, pour leur subsistance, inlassablement pour les Pierres du Foyer de leur Tuath. »

« Si tu reconnais un Gaiscedach qui ne revêt pas les attributs de ta caste, il a probablement des raisons que tu n’entends pas. Il n’est pas de ton ressort de le dévoiler à la face de ceux qui t’entourent, car son honneur est peut être en jeu. »

« Si la Pierre du Foyer de ton Tuath a été dérobée, l’honneur des Gaiscedachs veut que tu mettes en œuvres tout ce qui est humainement possible pour la retrouver. »

« Si ton Tuath est détruit, même si tu es le seul survivant, l’honneur veut que tu assures la vengeance des tiens jusqu’à la mort de tous les coupables. »

« Si tu es le seul Gaiscedach survivant de ton Tuath, l’honneur veut que tu préserves la Pierre du Foyer et que tu reformes ce qui a été détruit. »

15 janvier 2006

Peut-être reste t'il une chance

Aucune miséricorde divine ne viendra soulager la peine des hommes. La terre médiane est un lieu où seuls les plus forts peuvent espérer survivre. Car l’homme est un prédateur pour l’homme… Car les dieux dédaignent les faibles… Seuls l’acier et la fureur offrent un espoir à ceux qui ne renoncent pas. Les contrées Nemediantes sont bien cruelles pour celui qui ne sait imposer sa loi. L’âge sombre des hommes a succédé à l’ère des Tuatha De Danann. Les enfants bénis du Créateurs ont préféré l’exil. Ils ont rejoint la quiétude fabuleuse du Sidhe, là où subsiste encore le bonheur des jours anciens. En ces terres magnifiques où le son cristallin des harpes fait place au fracas des armes… Havre de paix où l’hydromel coule à flots, pour toujours ravir le palais des enfants de l’aurore qui festoient dans une ambiance paisible.

Oui, les dieux ont délaissé les hommes, les laissant en proie à la férocité des bêtes sauvages et à l’appétit de créatures bien plus effroyables… Car les fils de Nemed ont apporté le malheur. Car ils sont orgueil et vanité, envie et jalousie. Nemed lui-même l’avait prédit, lorsqu’à Brug Na Boyne il est sorti du chaudron. Né d’une larme de Dana portant en elle toute la tristesse qui l’habitait… Avec la venue du temps, les hommes ont défié les interdits. Avec le temps les hommes ont oublié que les dieux existaient. Ils ne sont plus que les esclaves de leur haine… Ils ont découvert la barbarie, livrés à la sauvagerie de leurs instincts primordiaux. Ils ont perdu la foi, oublié le régal qu’était pour eux la compagnie des enfants de Dana. Pauvres fous qui vivent dans les brumes persistantes de la peur… Ils nourrissent le cauchemar dont ils sont issus. L’Ombre se propage et asservit leurs cœurs, dévorant peu à peu leurs âmes. Bientôt s’ils continuent, ils s’entre dévoreront comme des bêtes enragées.

O, Morrigan, donne nous la force de poursuivre notre combat.
O, Lugh, affûte nos sens et guide nos pas.
O, Ogma, aiguise nos paroles et apporte nous l’inspiration.
O, dieux bien-aimés, emplissez nous du courage nécessaire à accomplir notre mission.
O, mes frères, honorons nos ancêtres pour ne pas sombrer dans la folie.

Veillons à transmettre le savoir secret des Nagirs. Poursuivons notre quête, inlassablement, sans haine… Juste car tel est notre destin, notre malédiction. Peut-être reste t il encore une chance ?

12 janvier 2006

5000 visiteurs !

Demata !

Et bien ce matin, c'est avec un grand plaisir que j'ai vu le compteur du blog de Nemedia afficher les 5000 visites.

Ce compteur avait été mis en place début août, ce qui indique une fréquentation de presque mille visiteurs par mois à ce jour. Pour vous ça ne représente peut être pas grand chose, mais c'est bien au delà de mes espérances et je vous avoue être très satisfait.

Satisfait oui, car par le biais de ce blog, je peux partager ma passion de cet univers que j'ai mis en place en presque 15 ans. Satisfait car des super potes collaborent à ce projet qui aboutira sur une nouvelle version du jeu qui sera édité par Iceberg courant 2006. Satisfait quand je vois, grâce aux statistiques, une fréquentation de plus ou moins 40 visiteurs chaque jour et provenant de sites aussi nombreux que divers, rôlistes ou non. Citons pour exemple, la Vouivre, le Grog, Iceberg éditions, Krysalid éditions, la BAP, le webring jdra, la FFJDR, Portail jdr, Indie RPG, la scénariothèque, mais aussi les sites où Nemedia est en lien : Pascal Izac, Gil Formosa, un Troll à Paris, Breizhoux annuaire, blogger et encore tous ceux que j'oublie...

Je remercie aussi les personnes qui prennent le temps de laisser un commentaire, pour donner leur avis ou poser des questions. Elles sont peu nombreuses mais au moins leurs commentaires ont le mérite de prouver qu'elles ont lu les articles publiés.

Donc merci à tous, espérons que ça va continuer.

07 janvier 2006

Celui qui frappe avec fureur

Demata !


Après avoir parlé de nombreuses personnalités divines
et humaines de la mythologie celtique, il semble important
de nous intéresser à un personnage ô combien
incontournable : Lugh.


Bien des noms le caractérisent :
Lugh à la Longue Lance, Lugh à la Longue Main,
Lugh à la Main Blanche, Lugh à la Main d’Eclair,
Celui qui frappe avec fureur,
Lugh au visage de Soleil, le Lumineux,
le Rayonnant, l’Eclairé…

Bien des noms pour un dieu à la puissance inégalable
qui souvent est symbolisé par le Grand Corbeau,
ou représenté comme le Dieu-à-la-Roue.

Lugh est un dieu métis, il est issu du mariage
entre le monde de l'esprit (fils de Cian) et
le monde de la matière (fils d'Ethnée).
Fils de la lumière et des ténèbres... Il est l'union entre
le ciel et la terre, la vie et la mort...

En effet il est des deux races qui se disputent le
monde, celle « de la lumière, du devenir social et humain »
la race des Tuatha De Danann. Et celle »des ténèbres,
souterraine, de l’inconscient, de l’aspect sombre de la
communauté humaine » la race des Formoirés.

Comme beaucoup de divinités celtiques,
Lugh couvre les 3 fonctions (sacerdotale, car il est
magicien et poète, guerrière, car il est chef d’armée
et productive car il est artisan multiple), mais il est
le plus important de toutes. Il est le dieu des arts,
dieu de création, d’échange et de communication, de
méditation et d’esthétique ; Lugh réalise l’union de
ce qui est en bas et de ce qui est en haut : l’esprit de
la matière, vie et mort, pensée et action.

Son arme symbolique est la lance, il est musicien et
sa harpe magique peut jouer tous les airs, il maîtrise
toutes les techniques, il acquiert la plénitude de son
rôle en gagnant une partie du jeu d'échec contre
Nuada, il prend alors possession des destinées du royaume
et de l'univers.

Lug est le dieu lumineux, celui qui resplendit au coeur
de l'été, sa fête est "l'assemblée de Lug", Lugnasad.
Grand rassemblement du peuple, où se déroulaient
des épreuves sportives. Associé au sud, au lumineux, à
la récolte, au coeur de la période lumineuse, la
période où la guerre est possible.

C’est d’ailleurs à la guerre qu’il s’illustre, lorsque lors
de la seconde bataille de Moy Tura, grâce à l’aide de
Dagda et Ogma il triomphe de son propre grand père,
le terrible Formoiré Balor-à-l’œil-unique. Triomphe de
la lumière sur les ténèbres chtoniennes.