25 août 2005

La rencontre de Streng et de Breas

Demata !

Le respect des guerriers, même de camps adverses a toujours été mis en avant chez les Celtes. Une fois encore, c'est l'honneur qui parle. Ainsi Breas le beau, fils d'Elathan l'immortel fut envoyé par Dagda afin de s'enquérir des raisons de la venue de Streng des Fir Bolg après que les Tuatha De Danaan mette le pied en Erin.

"Breas s'avança, armé de ses deux grandes lances aux pointes mortelles, de son épée à deux manches et de son boucier de bronze bosselé, il portait un casque frappé aux armes du dragon et le soleil de midi illuminait sa chevelure cendrée. Prudemment les deux héros s'approchèrent l'un de l'autre. Streng inquiet à la vue des longues lances, posa son écu sur le sol de manière à protéger corps et visage. Breas restait silencieux, lui aussi abrité derrière son bouclier.



Enfin le Tuatha De prit la parole. Il raconta au Fir Bolg la venue de son peuple. Quand Streng entendit que l'étranger parlait la même langue que ses pères, il s'adressa ainsi à lui, le coeur et l'esprit allégé :

- Je te salue comme un frère car nous sommes tous les deux de la race de Nemed. Souviens-toi de cela lorsque tu retourneras à ton roi et dis-lui que nous sommes du même sang noble. Ne laissons ni la fierté ni l'avidité jeter l'ombre sur notre amitié et détruire la fine fleur de notre race.

"Ecarte ton bouclier" demanda Breas "pour que je puisse mieux te voir et, plus tard, te décrire à mon peuple en toute vérité."

Les deux hommes parlèrent alors librement et en confiance, sans crainte d'aucune fourberie de la part de l'autre. Ils discutèrent chacun de leurs peuples et aussi de la volonté des Tuatha De Danaan de s'installer en Erin, que ces derniers désiraient la moitié du territoire... Une fois le message passé, les deux braves qui s'étaient assis comme deux amis de longue date se séparèrent, pour retourner dans leur camp respectif.

"Adieu valeureux guerrier, nous nous sommes rencontrés dans la méfiance et nous nous quittons dans la paix. De ce jour, nous sommes liés comme des frères." Ainsi se quittèrent Streng et Breas qui chacun retournèrent à leur peuple après s'être jurés fraternité et amitié.

Les deux Gaiscedachs racontèrent respectivement à Eochai et au Dagda comme la bravoure et la fougue de leur ennemi ne ménerait qu'à un une confrontation redoutable et inutile qui ne ferait que faire couler le sang de deux peuples issus du même ancêtre.

La crainte et la méfiance ne firent pas entendre raison aux deux suzerains et quelques temps plus tard, Fir Bolg et Tuatha De Danaan s'affrontèrent sur les plaines de Mag Nia qui pour l'occasion seraient rebaptisées plaines de la Moy Tura...




Le sang des frères coula et imbiba le sol d'une terre que le temps les amèneraient à partager, mais deux hommes étaient devenus frères d'épée.

21 août 2005

La naissance de Cernunnos

Demata !

De toutes les divinités celtes, Cernunnos est certainement la plus intéressante. Probablement antérieur aux mégalithes, Cernunnos - souvent représenté assis en tailleur, le torque de la royauté au cou et une assemblée d'animaux autour de lui - symbolise la force fécondante et le cycle des renouvellements. Il est souvent accompagné du serpent à tête de bélier, divinité chtonienne, ce qui donne une alliance de la "fougue et de la ruse". Possédant la puissance sexuelle du Grand Cerf dont il porte les bois sur son crâne, il incarne l'individualisme et et la fierté. Bien présent chez les celtes, le "bel encorné" est une sorte de charnière et à la fois de synthèse entre les populations celtiques et celles plus primitives qui les précédaient. En cela il incarne la "pensée primordiale". Bien plus tard, les chrétiens ont fait de ce magnifique personnage l'incarnation du mal même et lui ont donné le nom de diable (SIC)...

Toutes ces informations m'ont toujours beaucoup inspiré et c'est pour cela que je me devais d'inclure ce mystérieux personnage dans Nemedia. Bien entendu comme pour la plupart des mythes celtiques, j'ai réécrit les textes à ma convenance. Je vous livre donc un extrait de mes récits concernant la "naissance de Cernunnos".



Balor aimait à admirer l’océan et restait souvent sur la grève balayée par le vent à rêvasser à ce qu’il pouvait y avoir au-delà de cette immensité aquatique. Morrigan de tout le Tuathan, était certainement la plus proche de Balor. Elle aimait à le rejoindre sur les rives de ce que les enfants du Créateur appelaient « le Bord du Monde ». La complicité qui les unissait se transforma en passion. La passion se mua en amour. Cernunnos aux bois de cerf naquit de cette union. Tout comme son père, étrangement, Cernunnos était atteint d’une malformation inexplicable que Morrigan perçut comme un présage de mauvais augure. Bien que la fibre maternelle de Morrigan soit forte, elle ne supportait pas de voir son fils muni des attributs de l’Animalité.

Elle partit dans le plus grand secret au fin fond de la sylve primordiale, là même où les rayons du soleil ne venaient jamais caresser le sol, puis abandonna le fruit de ses amours avec Balor. Soucieuse de ne pas blesser Balor pour qui cet enfant était la plus grande joie de sa vie, elle lui dit que l’océan l’avait emporté. Fou de douleur, Balor vola la plus magnifique embarcation que son frère Luchte venait d’exécuter pour le compte de Dagda. Les flots qu’il aimait tant le portèrent si loin que tout le Tuathan, pour qui la raison de ses agissements restait incompréhensible, le crut perdu à jamais. Morrigan consciente que son mensonge lui avait fait perdre l’être qu’elle aimait le plus au monde sombra dans une mélancolie telle qu’elle n’avait plus goût à aucun des plaisirs qui autrefois l’enchantaient. Diancecht fort érudit dans les arcanes de la médecine était fort attaché à sa sœur. Mettant toutes ses connaissances à contribution, il créa un philtre d’oubli pour que Morrigan ne pense plus à Balor. Le philtre n’eut pas les effets escomptés et Morrigan dont les affres de la douleur avaient trop profondément affaibli la volonté sombra dans le cauchemar oubliant peu à peu toutes les joies que Némédia procuraient au Tuathan.

15 août 2005

Pourquoi les mythes celtes ?

Demata !

Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de mon engouement pour les mythes celtes et pourquoi avoir choisi cette thématique pour un jeu de rôles plutôt qu'une autre.

Et bien j'avouerai à la base que je suis un véritable fan de toute la littérature médiéval fantastique avec les trésors qu'elle propose. Le problème en jeu de rôles c'est qu'on a beau vouloir faire original, on retombe souvent dans les sempiternels redites d'univers clonés où elfes, nains et orcs cottoient magiciens, gobelins et dragons. Sérieusement, c'est un style tellement vu et revu que je trouve ça pénible et inintéressant. Bon en effet on peut toujours apporter sa touche personnelle et créer ses propres races, lois universelles, panthéons etc. Et bien voilà, c'est ce que j'ai fait avec Nemedia ! Sauf que je n'aime pas l'appellation "médiéval fantastique", car dans un premier temps ça ne se passe pas au moyen âge et qu'ensuite cette étiquette apporte tout de suite une image qui vous fait penser aux clichés que j'ai énuméré plus haut.

Non, Nemedia c'est vraiment autre chose. Nemedia c'est une base mythologique que j'ai retravaillée pour y apporter un tas d'éléments que je souhaitais dans un jeu de rôles et que je ne trouvais pas ailleur. Même les légendes d'origine, je les ai réécrites afin de leur donner une dimension totalement à part.

Ce qui m'intéressait le plus, c'est cette base celtique. Un monde qui est en fait le nôtre avec des repères qui sont les nôtres. Mais qu'on ne s'y trompe pas, c'est une une époque trouble, sombre et violente. Les critères ludiques sont nombreux ! Tout d'abord l'honneur des guerriers. La fierté d'être le membre d'un Tuath, de se battre pour son village, respecter les codes, honorer ses ancêtres et vénérer ses dieux. On veut prouver sa bravoure, rien de plus simple une petite expédition pour aller enlever une femme libre et en faire son esclave. Rien que ça c'est sujet à un scénario complet ! La stratégie, la ruse, un peu de combat, quelques palabres et hop le tour est joué. Sans compter qu'avec les alliances et inimitiés entre tribus, il y a moyen de corser l'affaire.



C'est ainsi que j'ai plus basé mes peuples sur la variété des civilisations humaines. Aussi il y a six peuples humains principaux avec chacun des critères ethniques différents. Chaque peuple est ensuite divisé en tribus avec chacune ses croyances et moeurs bien particulières, dont aucune n'est semblable aux autres. Mais pas de clichés ! Rien que du pur jus travaillé et étudié avec minutie pour donner quelque chose de vraiment différent...

Pour ceux qui ne sont pas tentés, il y a toujours mille autres possibilités. On veut un peu plus de magie, pas de problème, Nemedia propose aussi cet aspect aux joueurs. N'oublions pas que les personnages sont des êtres doués de facultés spécifiques qui leur sont concédées par l'âme des guerriers et des entités "fabuleuses" issues de la source même de l'univers. Bon il est vrai qu'à la création les pouvoirs ne sont pas très développés, c'est un peu volontaire, il ne faut pas des aventuriers surpuissants, le charme en serait gâché. Et puis où serait le plaisir de ne pas voir son personnage évoluer ?

Dans les mythes celtes, il n'était pas rare que les héros croisent les dieux et partagent leurs festins ou leurs aventures d'égal à égal. En Nemedia c'est tout à fait possible. La frontière entre le monde des humains et celui des dieux ou peuples fabuleux n'est pas si épaisse. Par contre ne vous attendez pas à voir des fées et des créatures étranges à toutes les croisées de chemins. Ces créatures tout comme les monstres existent, bien entendu, cependant l'intérêt de leur côté fabuleux c'est que lorsqu'ils apparaissent, on a vraiment l'impression que c'est inhabituel.



Pour les fans d'exploration, là encore il y a à faire. Pratiquement 80% de Nemedia est inconnu et recouvert de forêts antédiluviennes masquant les restes d'anciennes civilisations aussi étranges que variées. Bien entendu il y a aussi le côté obscur de Nemedia avec ses peuples voués aux divinités maléfiques et infernales. Autres peuples, autres coutumes... Et puis pour les amoureux des intrigues de palais et complots en tous genres il y a aussi quelques cités dont celles de l'Empire Romiant. Là encore je pense que chacun y trouvera son content d'aventures, il y a tant à dire et tant à faire...

11 août 2005

Druide et Guerrier

Demata !

Bien souvent on pense à tort que les Druides, n'étaient que des individus en charge de la fonction sacerdotale. En quelque sorte de braves prêtres bien gentillets et bien rangés. On est loin d'imaginer que ces hommes très savants étaient aussi de rudes guerriers qui, tout comme les héros des sagas vivaient eux aussi des aventures extraordinaires. Les Druides, hommes ou femmes, occupaient un rang élevé dans la société celte. Ils faisaient office de conseillers, juges, enseignants et ambassadeurs. Dans une assemblée, un roi ne pouvait pas prendre la parole avant son Druide. Afin d'illustrer mon propos, je vous ai réalisé un petit résumé de la vie mouvementée de Cathbad, parfait exemple du Druide aventurier et batailleur.



Cathbad, dans la mythologie irlandaise, était un prophète un Druide et un chef de guerre, père de Findchoem (épouse d'Amorgen) de Conchobar Mac Nessa, roi d'Ulster, et du Druide Genann Gruadhsolus, son nom signifie " le Tueur au Combat ".

Cathbad le Druide prophétisa qu'une femme "aux boucles blondes, aux superbes yeux gris-bleu, aux joues pourpres comme la digitale, aux dents de neige d'hiver" naîtrait, mais pour elle, les hommes se battront, des meurtres auront lieu parmi les guerriers Ulates (peuple del'Ulster), et que le malheur s'abattra sur l'Ulster à cause d'elle". Cette femme est Deirdre dont le nom signifie "danger"... Il prédit aussi que la vie du héros Cuchulain, dont il est le précepteur, serait glorieuse mais brève. Lorsque Conchobar Mac Nessa se fit cruel, Cathbad maudit le roi et sa forteresse d'Emain Macha. Cathbad eut trois filles Dechtire, mère de Cuchulain, Elba, mère de Naoise et Findchoem, mère de Conall Maceach.

Il tua les douze tuteurs de Ness, fille du roi Eochaid Salbuide au Talon Jaune. Cette dernière constitua alors une troupe de guerriers. Mais un jour qu'elle se baignait, Cathbad survint, lui déroba ses vêtements et ses armes et, contre sa vie, l'obligea à trois promesses : sa sécurité, son amitié et l'assurance de l'épouser.

A la suite de cet épisode, Ness épousa donc Cathbad mais pas de façon définitive, c'était un mariage Celte, une union à l'essai pendant un an. Cathbad obligea Ness à boire une coupe contenant deux vers qui avaientt le pouvoir de la féconder. Elle tomba enceinte la nuit même puis accoucha de Conchobar qui naquit en brandissant un ver dans chaque main.



De nouveau célibataire, elle épousa pour un an le roi d'Ulster, Fergus Mac Roig, à la condition que son fils Conchobar règne à la place de Fergus pendant l'année. Au bout du contrat, le peuple Ulate, comblé par la sagesse du règne de Conchobar, le conserva comme souverain.

04 août 2005

Complainte du vieil homme

Ô Morrigan toute puissante,
Tout au long de mon existence, mon bras a servi ta grandeur,
Sans que jamais ma foi en toi ne sois défaillante.

J'ai tant voyagé, tant vu de choses, toujours si étonnantes,
Je me suis assis près des grands de ce monde, couvert d'honneur,
Toujours dans leur bienveillante hospitalité, si réconfortante.

Ma chair a été meurtrie par tant de plaies béantes,
Mais mes prières à Dana ont su apaiser ces nombreuses douleurs,
Et pourtant, j'aurai pu subir tellement de fins effrayantes.

Chevalier un jour, pauvre erre à la destinée vagabondante,
Maître de multitudes d'esclaves, toujours capturées sans peur,
J'aurai pu m'enorgueillir de toutes ces femmes opulentes.

J'ai préféré, en ton nom Dagda, garder une humilité décente,
Car je suis un guerrier et je suis si petit face à ta grandeur,
Alors toujours aux gens de peu, mes prises j'ai données sans aucune attente.



Ô forêts aux mille essences, aux feuillages et ramures si verdoyantes,
Combien de fois vos fûtaies épaisses m'ont caché des pisteurs,
Magnifique domaine de Cernunnos aux clairières si accueillantes.

Ô flots et rivages des mers Nemediantes,
J'ai si souvent vogué avec pour seuls compagnons vos oiseaux rieurs,
Tellement effrayé par cette immensité animée de vagues déferlantes.

En ton nom Ogma, j'ai usé de phrases chantantes,
Pour redonner aux femmes et aux enfants ces visages rieurs
Et c'était mon rôle et mon plaisir pendant mes brefs moments de détentes.

Aujourd'hui, je suis heureux, même si ma vie est partante,
Je sais que le temps m'est compté, le moment est venu que je meure,
Mais qu'importe, car j'ai vécu tant d'événements qui ont rendu ma vie si attrayante

Enfin je vais retrouver mes frères dans le Sidhe aux lueurs chatoyantes,
Je peux partir sans regrets rejoindre mes dieux, sans peur,
Désormais je sais que mes fils seront fiers, car mon âme sera toujours présente.

02 août 2005

La mythologie irlandaise

Demata !

Cette année, 35ème édition du festival interceltique de Lorient ! A l'honneur en 2005 l'Irlande ! Ah la verte Erin, la Guinness, le trèfle, les leaprauchauns, autant de clichés qui nous font imaginer comme ce pays est beau et merveilleux. Pas si différent de mon Finistère adoré (nous ne sommes pas cousins celtes pour rien), l'Irlande est toutefois le pays le plus chargé en mythes celtes, enfin tout du moins, c'est de là bas que la plupart de nos légendes sont venues, car la tradition orale si chère à nos ancêtres a su se perpétrer.

La civilisation Celte s'étendait de la mer du Nord jusqu'à la mer Caspienne. Et pourtant ses mythes ne nous ont été transmis que par un seul peuple, Celui d'Irlande.
La mythologie celtique, célébrée et transmise par la classe sacerdotale des conteurs-prophètes, bardes et filid, conseillers et panégéristes des aristocraties locales, a nourri la littérature gaélique, les débuts de la littérature bretonne, la renaissance irlandaise.

En Irlande et au Pays de Galles, les récits ont été couchés sur papier par de moines chrétiens. Pour la gaule, il convient de se contenter de témoignages souvent douteux, d'auteurs grecs ou romains. Malgré les difficultés de transmission, nous pouvons affirmer aujourd'hui que la mythologie celtique, en matière de symbolisme, de signification et de hauteur de vue, n'a rien a envier aux mythologies Grecques et romaines. Il en ressort une certitude concernant les vastes connaissances et la sagesse primordiale des druides, qui ne trouvent de comparaison à leur hauteur que chez les brahmanes de l'Inde.



Les seuls textes que l'on dispose pour l'étude de la mythologie Celtique sont l'œuvre de quelques rares écrivains tel que Pline l'ancien ou Strabon.
L'Irlande quant à elle, nous a transmis un certain nombre de textes de grands intérêt permettant l'analyse et la compréhension des conceptions mythologiques des Celtes Le Pays de Galles, nous a transmis lui, 4 contes qui cependant pour apporter le lumière sur la mythologie celte doivent être étudiés à la lumière des textes irlandais plus anciens. Le problème majeur , comme nous l'avons dit plus haut, est la transmission. En effet, les textes irlandais ainsi que les textes gallois furent transcrits à une époque tardive par des moines ou chrétiens lettrés. Le druides refusaient de consigner leur connaissances par écrit et les mythes ne faisaient pas exception à cette règle. Ceux-ci étaient transmis uniquement de façon orale.
Il convient en conséquence, même s'il est possible d'en tirer quelques informations , de ne pas oublier que ces textes ne sont pas arrivés jusqu'à nous par le biais de ceux qui en étaient les dépositaires initiaux.
Textes mythologiques Irlandais




Un des cycles les plus connus de cette mythologie évoque l'histoire des ancêtres des Irlandais. Parmi les premiers arrivants se trouvaient surtout des femmes, menées par Cessair. Ces conquérants accostèrent avant le grand Déluge, au cours duquel ils périrent tous, à l'exception de Fintan, qui, incarné en saumon, aigle ou faucon, vécut toutes les époques suivantes. Un deuxième groupe, conduit par Partholon, mourut de la peste. Nemed se trouvait à la tête d'un troisième groupe d'envahisseurs, qui se divisa en trois tribus. Deux d'entre elles, les Fir Bolg (“Hommes Foudre”) et les Tuatha Dê Danann (“tribu de la déesse Danann”), entrèrent en lutte pour la possession du territoire: après une bataille, à Mag Tured, ces tribus firent la paix et convinrent de vivre en harmonie.
L'Irlande est la région celtique qui aura laissé un grand nombre de textes mythologiques.

Ils sont regroupés dans divers manuscrits dont les principaux sont :
- le Lebor na hUidre, ou livre de la vache brune du XIIe siècle,
- le Lebar ne Nuachongbla, livre de la nouvelle fondation, plus connu sous le nom de livre du Leinster du XIIe siècle
- Le Livre jaune de Lecan datant du XIVe siècle, qui regroupe plusieurs manuscrits.
Ces différents manuscrits peuvent être scindés en plusieurs groupes :
- Le cycle mythologique
- Le cycle historique
- Le cycle d'Ulster : il retrace les exploits de Cúchulain, un homme brun, de petite taille, débordant de gaieté. Quand il est sur le champ de bataille, un changement spectaculaire s'opère en lui: il grandit et fait disparaître l'un de ses yeux de son visage, tandis que ses cheveux, à l'extrémité desquels perle une goutte de sang, se dressent sur sa tête. L'épopée montre Cúchulain aux prises avec ses geasa, sortes d'obligations personnelles qu'un individu ne saurait transgresser sans avoir à en assumer les conséquences désastreuses. Mortellement blessé au cours d'une bataille, Cúchulain, incarnation de l'orgueil et de l'indépendance de l'Irlande, est adossé et ligoté à un menhir, afin qu'il meure debout.
- Le cycle Ossianique.
Le cycle mythologique comprend le récit des origines mythiques de l'Irlande ainsi que les différentes aventures survenues aux dieux.
Les autres cycles appartiennent à l'épopée, même si les dieux et déesses interviennent souvent dans ces récits.
- Le Lebor Gabala Erenn ou livre des conquêtes d'Irlande est un ensemble de récits qui relatent l'histoire légendaire de l'Irlande en s'appuyant sur les 5 peuplements mythiques de l'Ile, qui eux renvoient à la théorie d'Hésiode concernant les quatre âges de l'humanité. Les conquérants successifs sont : Partholon - Nemed - Fir Bolg - Tuatha Dé Danann - Goidels, fils de Mil.
- La première bataille de Mag Tured (Cath Muige Tuired cunga). Cette bataille oppose les Fir Bolg aux Tuatha Dé Danann, dont les origines nous sont contées au début du récit. Leur arrivée sur l'Ile se fait dans des conditions emplies de magie.
- La mort tragique des enfants de Tuireann (Oidhe chloinne Tuireann). Ce récit se situe entre la première et la seconde bataille de Mag Tured, il nous plonge en pleine période de troubles, où le Fomoire qui règne sur l'Irlande y prélèvent de lourds impôts, où le Mannois défie les percepteurs, et Lug, son père et ses frères s'apprêtent à lutter.
- La seconde bataille de Mag Tured (Cath Maige Turedh). Ce récit explique comment Lug vaincra le Fomoire, grâce à une incantation magique prononcée avec un œil, un bras et une jambe.
- L'histoire de Tuan fils de Cairell raconée à Finnén de Mag Bile (scél tuain Maic cairill do Fhinnén Maige Bile inso sis) Tuan Mac Cairill raconte son arrivée dans l'Ile et comment se sont déroulées les différentes invasions. Il decrit également ses diverses métamorphoses animales, cerf, sanglier, faucon, saumon.
- La fondation du Domaine de Tara ( Suidigud tellaig Temra). Ce récit montre Trefuilgid, enseigner les raisons de la division de l'Irlande, et donc, par là même, du bien - fondé de la royauté de Tara.
- La veillée de Fingen (Airne Fingen). Rencontre de Fingen avec une fée un soir de Samain. Cette fée lui prédit beaucoup de choses, et notamment la naissance de Conn aux Cent Batailles, dont le destin est d'être un des meilleurs rois suprêmes d'Irlande.
- Le rêve d'Oengus (Aislinge Oengusso). Récit qui conte les amours quelques peu magiques de Oengus et de la belle Caer Ibormaeth, femme superbe pendant une année, puis cygne resplendissant l'année suivante.
- La courtise d'Etain (Tochmarc Etain) Ce récit nous conte les amours adultères du roi Eochaid Ollathair et celles de sa famille.