Demata !
Nemedia est un univers à l'ambiance barbare mais aussi aux plaisirs raffinés. Les Mendjis, esclaves de plaisir, en sont un élément omniprésent, tout guerrier peut être amené à en posséder, à en capturer ; elles sont la fierté d'un homme. Je vous livre un petit texte d'ambiance qui devrait vous donner un aperçu des possibilités offertes à celui qui sait mettre à l'oeuvre ses esclaves, pour servir ses intérêts...
Ce texte ne convient pas aux mineurs !
Deux silhouettes encapuchonnées avançaient d’un pas léger et rapide. Elles suivaient un homme qui portait le collier des esclaves, traversant une succession de salles luxueuses au mobilier somptueux, ignorant les colonnades et les riches tentures. Quelques fenêtres ornées de rideaux carmin donnaient sur les quartiers populeux de Ménémarzin. De ce point de vue, on pouvait embrasser du regard les différentes terrasses marquant les nombreux niveaux sur lesquelles s’échelonnaient les quartiers de la cité Cornique. On voyait les flots paresseux de l’Elorn aussi, scintillants d’une myriade de reflets mouvants. A l’horizon, plus loin que le mur de la première enceinte, embrasant la forêt de lueurs rougeoyantes, le soleil n’allait pas tarder à disparaître, pour laisser place aux astres nocturnes. L’esclave avait dû être un guerrier, à en juger par les nombreuses estafilades qui barraient son corps musculeux. Toute sa fierté n’avait pas été anéantie par les années d’asservissement et son port altier n’en avait été que peu affecté, à peine gommé.
Après avoir franchi une porte au chambranle voûté, gravé de délicats entrelacs d’un autre âge, il invita les deux visiteurs à attendre un instant, le temps d’aller avertir son maître de leur arrivée. Le spectacle qui s’offrait aux nouveaux venus était à la hauteur de la réputation de leur hôte. Au centre de la pièce, allongé sur le flanc, sur une couche recouverte de précieuses fourrures, Findaël Mac Roth, l’un des Négociants les plus réputés de Cornouaille buvait du vin de Cabidos. Sa tête était renversée en arrière et une esclave vêtue de chaînettes en argent laisser couler le nectar d’une coupe finement ciselée jusque dans sa bouche. Calé contre une montagne de coussins et de poufs aux couleurs chatoyantes, Findaël laissait courir ses mains couvertes de bagues sur le corps allongé d’une autre femme à la plastique parfaite. Celle-ci léchait avec délectation le vin coulant sur le torse de son maître. Son corps sublime était huilé et brillait à la lueur des nombreux candélabres, rehaussant d’un éclat flamboyant, les courbes sensuelles de ses hanches et de ses seins lourds ornés de fines coupelles d’or. Ses mains délicates et expertes exploraient le torse et le bas ventre du marchand, excitant tous ses sens. Une délicate musique tirée d’une harpe et d’un flûtiau était ponctuée du langoureux tempo d’un bodran, réchauffant encore un peu plus l’ambiance de la scène. D’autres femmes voluptueuses, que seuls quelques voiles arachnéens habillaient, s’enlaçaient, se couvrant de baisers et de caresses, laissant échapper quelques éclats de rires et des soupirs évocateurs, leurs longues chevelures cascadant le long de leurs poitrines offertes. Un jeune homme imberbe au corps athlétique faisait langoureusement l’amour à une Mendji rousse à la peau immaculée, adaptant le mouvement de ses reins au regard lubrique et concupiscent de Findaël qui s’en délectait en grognant tel un fauve en rut.
La tête baissée, l’échine courbée, l’esclave se rendit auprès de son maître, enjambant les corps enlacés et luisant de sueur. Il se pencha et glissa quelques mots, indiquant du doigt les deux visiteurs. Les yeux du Négociant s’illuminèrent et il fit signe aux nouveaux venus de s’approcher, tout en chassant son serviteur qui s’en fut sans bruit, par où il était arrivé. Findaël repoussa l’esclave qui léchait le vin sur sa peau, agacé, puis il frappa dans ses mains, par trois fois. Le rythme de la musique changea, devenant plus bestial, résonnant comme les mélopées Otrybes au fin fond de la forêt. Alors les deux silhouettes encapuchonnées se rapprochèrent, d’un pas léger et aérien. Elles stoppèrent à quelques mètres de Findaël et de sa compagnie débauchée. Irréelles et évanescentes, elles se tinrent une seconde, droites et immobiles, entourées des volutes lourdes et paresseuses des effluves de l’encens. Créatures d’un autre monde noyées dans les strates en suspens d’une fumée bleue diaphane et entêtante.
Les manteaux glissèrent après que leurs fibules aient été ôtées, laissant apparaître deux sculpturales créatures, encore plus magnifiques que les félines déesses asservies qui occupaient la salle. Findaël retint son souffle, la bouche entrouverte, l’air béat, stupéfait par tant de perfection. Il ne savait laquelle était la plus belle, la rousse au yeux verts et aux hanches majestueuses, ou la brune aux bras tatoués dont les seins aux tétons agressifs pointaient menaçants… Puis, au son des instruments, les deux jeunes femmes se mirent à danser, mettant encore plus en valeur leur fabuleuse anatomie, comme il leur avait été enseigné lors de leur éducation de Mendji, avec volupté, grâce et sauvagerie. Les danseuses entamèrent un ballet démoniaque où se mêlaient arabesques et pirouettes exquises, baisers et caresses, circonvolutions et déhanchements endiablés. Elles mimèrent la scène de l’asservissement, à genou, les reins cambrés, les poignets croisés, gorges et poitrines tendues à l’extrême, s’offrant au maître triomphant et dominateur. Leurs lèvres brillaient, découvrant l’ivoire pur de leurs dents parfaites, leurs yeux étincelaient d’une lueur soutenue par les flammes des candélabres. Leurs corps avaient éveillé le désir, leur gestuelle amoureuse explicite, la concupiscence. Le couple faisant l’amour s’était arrêté, intrigué et attiré par tant de grâce et de volupté. Findaël était au bord de l’apoplexie, toutes les veines de son cou et de son front ressortaient, vibrant au rythme des battements emballés de son cœur. Son désir était au comble. Son sexe turgescent ne demandait qu’à explorer les voluptueux et humides replis des deux créatures carnassières…
La rousse s’approcha d’une démarche chaloupée, en souriant vicieusement, passant sa langue sur ses lèvres humides. Ses mains caressaient langoureusement les courbes chaudes et pulpeuses de son corps brillant de transpiration. Délicatement, sans précipitation, mesurant chacun de ses gestes, elle esquiva tous les corps haletants qui la séparaient de Findaël. Nonchalante, outrageuse, sa compagne brune commença à se caresser, s’avançant imperceptiblement dans un mouvement de hanches et d’épaules alangui et provocateur. Enfin, lorsque les deux Mendji arrivèrent à la hauteur du Négociant, elles mêlèrent leurs langues, en une complicité coquine, puis glissèrent lentement vers le bas, frottant leur épiderme nu sur son corps transpirant et moite. Findaël tenta de saisir les deux femmes pour plaquer sa bouche sur leurs seins et glisser ses doigts tremblants au creux de leur intimité. Sans brutalité, elles le repoussèrent puis, tandis que la brune tatouée prit fermement les poignets de l’homme, la rousse ondula lentement afin de l’exciter encore un peu plus. Se laissant glisser vers le sol couvert de coussins, elle mit ses mains derrière sa tête et s’arqua, ses fesses fermes appuyées sur ses talons, les cuisses écartées, observant à quel point il était subjugué. L’instant d’après, elle se lova contre lui, serpentant en une suite d’ondulations savantes et osées, s’arrêtant pour ne reprendre que d’une détermination encore plus appuyée par des soupirs languides. Enfin, lorsque ses lèvres ne se trouvèrent plus qu’à quelques centimètres du visage de Findaël, elle plongea son regard émeraude dans les yeux de l’homme au souffle court et haletant. Elle ne le quitta pas des yeux et sourit encore un peu plus, dévoilant des canines acérées. Lentement, au son de la musique, ses mains défirent sa chevelure qui était attachée sur le haut de son crâne. La crinière fauve retomba sur ses délicates épaules en une cascade orangée et parfumée emplissant le Négociant d’un peu plus de ce désir qui le rongeait désespérément. Il tendit le cou pour mordre la rouquine, la prise de la brune aux bras tatoué se raffermit, l’immobilisant, impuissant dans son aspiration.
Sans qu’il comprenne ce qui lui arrivait, Findaël poussa un glapissement rauque et humide, écœurant. Ses yeux s’embuèrent et sa bouche cracha un flot bulleux de sang chaud au goût de cuivre. Il sentit sa semence partir en un jet incontrôlé, jouissant sans l’avoir voulu… Il se convulsa en de nombreux spasmes tandis que la pièce s’emplissait des cris et des hurlements de terreur de l’assemblée dépravée qui s’égaillait à la vue de la scène d’horreur en cours. Les deux Mendjis avaient été éclaboussées du liquide purpurin et liquoreux giclant de la gorge du Négociant, là où la rousse avait planté les délicates tiges de bronze qui retenaient sa coiffure. Elle avait frappé deux fois pour être sûre que Findaël ne survivrait pas… Puis avant qu’il n’ait rendu son dernier soupir, elle lui avait délivré le message de son maître, celui pour le compte duquel elle et sa compagne avaient œuvré. Personne ne l’avait entendu, seul le destinataire en avait pris connaissance, il l’emportait avec lui dans la mort. Alors, telles deux louves, couvertes de sang, les Mendjis ramassèrent leurs manteaux puis prirent la fuite, par où elles étaient arrivées. Leur maître serait satisfait, c’est tout ce qui leur importait.
06 février 2006
Esclaves de plaisir
Auteur Helgui le Gris à 16:06
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8 commentaires:
Trés sensuelle ce texte, c'est une ambiance trés bien mise en valeur, finalement ces esclaves féminins sont de trés bonnes assassins.
C'est une notion qui sera développé dans le jeu ?
Oui absolument, les esclaves quoique puissent en penser certains ne sont pas des personnages si inutiles et impuissants que cela. Il est très itéressant de pouvoir voir les possibilités offertes en terme de jeu.
Tout un chapître est d'ailleurs consacré à l'esclavage dans la société Nemediante. De la capture à l'éducation, aux fonctions et missions... Un morceau d'anthologie qui risque de faire changer d'opinion à pas mal.
Il ne manque que les illus! ;)
E.
voyons cneus vil coquin !
Bravo Helgui, ce texte est magnifiquement bien écrit ! Tout va très vite au moment ou Findael meurt... j'aime beaucoup ! On en lit de temps en temps en Littéraire des textes comme ça, mais celui là est le plus réussit que j'ai lu, et c'est sans hypocrisie, ni juste pour te faire plaisir !
A propos, les jeux sont vendus déjà ? et si oui, dans quels magasins je peux les trouver ?
Allons ma chère enfant,
ce ne sont là que choses de la vie...hé hé hé...je t'invites d'ailleurs à visiter un de nos etablissements romiants, à titer bien sûr culturelle (en un seul mot). :P
Pour ce qui est des livres de Némédia, tu as deux solutions: la première édition (2003), toujours disponible chez La BAP (http://www.labap.com) ou attendre la seconde édition qui devrait se préparer pour la rentrée 2006, si j'ai bien tout compris. Ce projet sera bien sûr plus abouti, même si la première édition est déjà une belle prouesse. L'ami Geoff t'en dira surement plus. :)
Je vois que le négociant Romiant a déjà fait son oeuvre hihihi
Mais la réponse est effectivement exact, la BAP a encore quelques exemplaires de la premiére version, qui est tout à fait correct et trés agréable à jouer.
La v2 devrait sortir à l'automne 2006 chez Iceberg Editions (www.iceberg-editions.com).
Cependant je rejoins Mon ami Cneus le cruel pour des illustrations de cette scéne disont...euh...particuliére...^_^
Zéphiriel.
Ne vous inquiétez pas braves gens, le texte est entre les mains de Gildas qui va nous sortir un petit chef d'oeuvre comme à son habitude. Puis pour coller à l'ambiance de Nemedia qu'il connait si bien depuis le tout début qu'on travaille ensemble, je lui ai dit de ne pas hésiter à se lâcher...
De temps à autres on vous mettra quelques croquis d'étude, histoire de vous donner un avant goût de la suite.
Merci de votre passage et de vos commentaires.
Je trouve ce texte superbe vraiment, l'ambiance est mise en valeur, ainsi que les 2 femmes centrales, vraiment superbe j'aime beaucoup!
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