07 janvier 2006

Celui qui frappe avec fureur

Demata !


Après avoir parlé de nombreuses personnalités divines
et humaines de la mythologie celtique, il semble important
de nous intéresser à un personnage ô combien
incontournable : Lugh.


Bien des noms le caractérisent :
Lugh à la Longue Lance, Lugh à la Longue Main,
Lugh à la Main Blanche, Lugh à la Main d’Eclair,
Celui qui frappe avec fureur,
Lugh au visage de Soleil, le Lumineux,
le Rayonnant, l’Eclairé…

Bien des noms pour un dieu à la puissance inégalable
qui souvent est symbolisé par le Grand Corbeau,
ou représenté comme le Dieu-à-la-Roue.

Lugh est un dieu métis, il est issu du mariage
entre le monde de l'esprit (fils de Cian) et
le monde de la matière (fils d'Ethnée).
Fils de la lumière et des ténèbres... Il est l'union entre
le ciel et la terre, la vie et la mort...

En effet il est des deux races qui se disputent le
monde, celle « de la lumière, du devenir social et humain »
la race des Tuatha De Danann. Et celle »des ténèbres,
souterraine, de l’inconscient, de l’aspect sombre de la
communauté humaine » la race des Formoirés.

Comme beaucoup de divinités celtiques,
Lugh couvre les 3 fonctions (sacerdotale, car il est
magicien et poète, guerrière, car il est chef d’armée
et productive car il est artisan multiple), mais il est
le plus important de toutes. Il est le dieu des arts,
dieu de création, d’échange et de communication, de
méditation et d’esthétique ; Lugh réalise l’union de
ce qui est en bas et de ce qui est en haut : l’esprit de
la matière, vie et mort, pensée et action.

Son arme symbolique est la lance, il est musicien et
sa harpe magique peut jouer tous les airs, il maîtrise
toutes les techniques, il acquiert la plénitude de son
rôle en gagnant une partie du jeu d'échec contre
Nuada, il prend alors possession des destinées du royaume
et de l'univers.

Lug est le dieu lumineux, celui qui resplendit au coeur
de l'été, sa fête est "l'assemblée de Lug", Lugnasad.
Grand rassemblement du peuple, où se déroulaient
des épreuves sportives. Associé au sud, au lumineux, à
la récolte, au coeur de la période lumineuse, la
période où la guerre est possible.

C’est d’ailleurs à la guerre qu’il s’illustre, lorsque lors
de la seconde bataille de Moy Tura, grâce à l’aide de
Dagda et Ogma il triomphe de son propre grand père,
le terrible Formoiré Balor-à-l’œil-unique. Triomphe de
la lumière sur les ténèbres chtoniennes.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Avec son origine double, son lien entre la terre et le ciel et son caractère global, Lugh et Merlinne sont'ils pas étroitement proches? Il me semble sur ces quelques lignes que leur profil sont très similaires.
On aura donc une description du panthéon dieu par dieu dans la v2?

Anonyme a dit…

Attention Lugh, dans la société tripartie celtique, est un cas unique! D'après les différentes analyses philologiques réalisées sur la société celtique et bien qu'il y ai de nombreuses divinités celtiques touchant à bien des domaines (mais généralement ne touchant à pas plus de deux fonctions), Lugh est le seul à explicitement englober l'ensemble de la tripartition soit, la classe sacerdotale, guerrière et productive, ce qui fait de lui un dieu tout à fait unique dans la société indo- européenne. Tout ceci est très bien démontré lors de son arrivée chez les Thuata Dé où le portier le questionne sur ses compétences et par la suite lorsque Lugh lui même intérroge les dieux sur leur compétence avant la seconde bataille de Moy Tura.
Pour plus de précision, je vous invite à lire sans modération les ouvrages de Georges Dumézil et de Christian J Guyonvarc'h.

Helgui le Gris a dit…

Demata "utilisateur anonyme",

Merci de ce commentaire fort avisé.

Toutefois je ne suis pas totalement de cet avis, je ne dénigre nullement les ouvrages de Dumézil ni même de Guyonvarc'h, ni même ceux de Françoise Le Roux ou de Jean-Paul Persigout...

Mais il apparait que la tripartition des dieux chez les celtes n'est pas représentées que chez Lugh. Pour exemple prenons le Dagda. Quels sont ses attributs ?

La Harpe : Fonction sacerdotale
La Massue : Fonction guerrière
Le Chaudron : Fonction nourricière

De plus si elle n'est pas spécifiquement écrite dans les livres, la tripartition est présente dans les actes des divinités: 1ère fonction, souveraineté juridique, politique ou magique. 2ème fonction force physique. 3ème fonction, fécondité, santé ou volupté.

Ceci dit, c'est toujours bon de le rappeler. Je n'ai pas la vocation à être historien, je suis auteur et je ne fais que de brèves références à des textes qui m'ont servi de base. Après, ils sont remaniés pour, avec des éléments de sword & sorcery donner un accent alternatif à l'univers Nemediant qui, rappelons le se situe dans les rêves d'un homme.

D'où le titre de ce blog, Nemedia contrée chimérique celtique.

Anonyme a dit…

Au niveau Du Dagda, comme l'explique C. Guyonvarc'h, il pense que ce dernier ne fait partie que de deux fonctions et non de trois. Certes, il fait partie de la classe sacerdotale (par le biais de la harpe que vous avez justement fort bien cité) et de sa présence en tant que guerrier sur les champs de bataille. mais au niveau du chaudron, c'est là que vos points de vue divergent.
Pour Guyonvarc'h, chaque fonction a un rôle déterminant sur la fonction qui la succède et un droit de regard. Pour être plus précis, le symbole du chaudron chez le Dagda est son devoir en tant que souverain de veiller à ce que son peuple soit nourrit et non à le nourrir comme n'importe quel paysan.
Mais, loin de ces divergences, sachez tout de même que votre blog est très agréable et vos connaissances au niveau de la matière celtique semble être élevée, même si vous les réadaptez au besoin de votre jeu (ce qui, à mon goût, est dommage car un jeu traitant des celtes de mannière "historique" manque cruellement)
Bonne continuation à votre jeu!

Helgui le Gris a dit…

Merci de ce commentaire sympathique.

C'est toujours appréciable de pouvoir débattre de sujets et d'autres quant à une passion commune.

Par rapport au côté historique, je tiens à dire que d'autres personnes bien plus qualifiées que moi pourraient faire quelque chose de très intéressant. Je n'ai pas opté pour cette voie car mes connaissances sont trop limitées et ça ne serait pas faire honneur aux celtes.

Disons que lorsque l'on fait quelque chose autant le faire correctement sinon ce n'est pas la peine. J'ai choisi la voie onirique de la celtitude, elle est plus à ma portée.

N'hésitez pas à revenir donner votre avis, je suis parfois un peu sec mais, absolument ouvert à toute discussion.

Amitiés Bretonnes

Helgui le Gris a dit…

"mais au niveau du chaudron, c'est là que vos points de vue divergent.
Pour Guyonvarc'h, chaque fonction a un rôle déterminant sur la fonction qui la succède et un droit de regard. Pour être plus précis, le symbole du chaudron chez le Dagda est son devoir en tant que souverain de veiller à ce que son peuple soit nourrit et non à le nourrir comme n'importe quel paysan."

Je reviens encore sur votre commentaire, veuillez m'en excuser. Si la notion de troisième fonction chez le Dagda ne vous semble pas concorder avec l'idée que je m'en fais par rapport au chaudron, peut être conviendrez vous que la notion de fertilité est omniprésente. Il suffit de voir le nombre de femme que le Dagda ensemence de sa virilité exacerbée.
Image de fécondité liée à la nourriture de la terre par la procréation ?