04 août 2005

Complainte du vieil homme

Ô Morrigan toute puissante,
Tout au long de mon existence, mon bras a servi ta grandeur,
Sans que jamais ma foi en toi ne sois défaillante.

J'ai tant voyagé, tant vu de choses, toujours si étonnantes,
Je me suis assis près des grands de ce monde, couvert d'honneur,
Toujours dans leur bienveillante hospitalité, si réconfortante.

Ma chair a été meurtrie par tant de plaies béantes,
Mais mes prières à Dana ont su apaiser ces nombreuses douleurs,
Et pourtant, j'aurai pu subir tellement de fins effrayantes.

Chevalier un jour, pauvre erre à la destinée vagabondante,
Maître de multitudes d'esclaves, toujours capturées sans peur,
J'aurai pu m'enorgueillir de toutes ces femmes opulentes.

J'ai préféré, en ton nom Dagda, garder une humilité décente,
Car je suis un guerrier et je suis si petit face à ta grandeur,
Alors toujours aux gens de peu, mes prises j'ai données sans aucune attente.



Ô forêts aux mille essences, aux feuillages et ramures si verdoyantes,
Combien de fois vos fûtaies épaisses m'ont caché des pisteurs,
Magnifique domaine de Cernunnos aux clairières si accueillantes.

Ô flots et rivages des mers Nemediantes,
J'ai si souvent vogué avec pour seuls compagnons vos oiseaux rieurs,
Tellement effrayé par cette immensité animée de vagues déferlantes.

En ton nom Ogma, j'ai usé de phrases chantantes,
Pour redonner aux femmes et aux enfants ces visages rieurs
Et c'était mon rôle et mon plaisir pendant mes brefs moments de détentes.

Aujourd'hui, je suis heureux, même si ma vie est partante,
Je sais que le temps m'est compté, le moment est venu que je meure,
Mais qu'importe, car j'ai vécu tant d'événements qui ont rendu ma vie si attrayante

Enfin je vais retrouver mes frères dans le Sidhe aux lueurs chatoyantes,
Je peux partir sans regrets rejoindre mes dieux, sans peur,
Désormais je sais que mes fils seront fiers, car mon âme sera toujours présente.

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