12 juillet 2007

24. De la puissance de l'oeil unique de Balor (part one)

Enfin, lorsque le soleil se couchait, les combats prenaient fin et chacun récupérait morts et blessés. Et, mon jeune ami, le lendemain, les rangs ennemis ne semblaient pas pour autant avoir diminué ; la motivation de tous restait inflexible. Diancecht avait creusé des puits de guérison dans lesquels les moribonds retrouvaient vigueur et force, grâce aux savants principes magiques que le Tuatha De et les Korrigans avaient élaborés. Oui, mon enfant, en ces âges mythiques, la mort existait mais n’était pas toujours irréversible.

Alors, à la fin du sixième jour d’affrontement, aucun des deux camps ne prenant l’avantage, après que des messagers soient envoyés de part et d’autre, une trêve fut instaurée. Il fut décidé que les combats singuliers opposant les chefs et les héros de l’armée Ténébreuse à ceux des Premiers nés départageraient les antagonistes.

Les valeureux combattants qui croisèrent le fer se succédèrent comme si les duels ne devaient jamais prendre fin. Tous étaient braves ; moult laissèrent la vie et aujourd’hui encore mon jeune ami, les récits de leurs exploits sont chantés et contés autour du feu comme s’il ne s’agissait que de légendes.

L’enjeu était si important que Nuada et Lug eux même entrèrent sur la plaine pour se confronter aux héros Formoirés et Fir Bolg. Peu survécurent aux armes enchantées que le père et le fils maniaient sans relâche de l’aurore au couchant. Pas un instant ils ne prirent le temps de se reposer. Jamais ils ne défaillirent, mon fils, en cela on put voir quelle majesté les habitait.

Le Troisième jour de ces sanglants affrontements, les Obscurs qui jusqu’à présent n’étaient pas rentrés en lice levèrent les bras au ciel en psalmodiant des sortilèges dont les paroles même écorchaient les oreilles de ceux qui les entendaient. Les sons qui émanaient de leurs gorges inhumaines étaient si atroces que nombre furent ceux obligés à déposer les armes pour se boucher les oreilles.

Le spectacle mon fils, était apocalyptique. Le climat était oppressant et la voûte céleste si basse que l’on aurait cru qu’elle allait toucher les casques des guerriers. Les ténèbres de la nuit la plus sombre venaient de s’abattre sur la Moy Tura. Seuls quelques éclairs d’un bleu aveuglant permettaient d’entrevoir le carnage qui continuait de se dérouler.

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