06 avril 2006

Diancecht, dieu de la médecine.


Demata !

Après avoir parlé de Morrigan, Lugh, Oghma, je vais traiter aujourd'hui d'un dieu celte qui n'est pas assez évoqué à mon sens. Personnifiant l'habileté et l'ingéniosité, Diancecht est le dieu de la médecine, dieu guérisseur, dieu de la vie.

Diancecht est un des membres de la tribu de Dana, un Tuatha De Danann. Sa connaissance de la médecine est si importante qu'il est capable de redonner la vie aux défunts après avoir plongé leurs corps dans un puits de guérison, sorte de fontaine aux propriétés magiques que l'on pourrait comparer au Chaudron du Dagda. Ce puits de guérison est d'ailleurs mentionné à plusieurs reprises dans les récits concernant la bataille de la Moy Tura. Il est dit que les morts y étaient baignés et que le lendemain, les troupes Tuatha De Danann étaient toujours aussi nombreuses et les guerriers les composant, vifs et en aussi bonne santé que s'ils n'avaient jamais été blessés. A cet aspect particulier de la médecine, il est bien évidemment impossible de ne pas associer la magie. Toutefois, c'est aussi une image de l'efficience absolue des médecins Celtes, ils connaissent des remèdes et des potions dont les propriétés curatives sont si efficaces que le commun des mortels les encense au point de les déifier.

Notons que la virtuosité de Diancecht est principalement mise en avant grâce à la prothèse en argent qu’il réalise pour remplacer le bras de Nuada. Encore un aspect important de la médecine chez les Celtes, là il n’est pas question de plantes et de potions, il s’agit de chirurgie et de la mise en place d’une prothèse !

Diancecht a plusieurs enfants : Cian, le père de Lugh, Oirmiach, une fille Airmed et un troisième fils, Miach. Ce dernier va se montrer plus habile que son père et greffer un bras à Nuada. Jaloux de cette réussite prodigieuse, Diancecht va tuer Miach de trois coups d’épée dans la tête. Sur la tombe de Miach pousseront ensuite 365 plantes que sa sœur Airmed classera et répertoriera.

Un autre récit, bien moins connu, fait aussi mention de l’intervention de Diancecht, et pas dans la moindre des conditions, car le dieu de la médecine sauve l’Irlande. Morrigan donna naissance à un enfant qui était si horrible que Diancecht décida qu’il valait mieux le tuer que de le laisser en vie. L’enfant fut tué et Diancecht trouva dans son cœur trois serpents. Les trois créatures, si elles avaient vécu, auraient détruit l’Irlande aussi Diancecht les détruisit et les brûla. Leurs cendres furent jetées dans la Boyne dont les flots entrèrent aussitôt en ébullition.