28 février 2006

Océan impitoyable

Demata !

Aujourd'hui je vous offre un petit texte d'ambiance qui m'est venu à l'esprit et que j'ai rédigé pendant l'heure du déjeuner. Il fait suite aux textes que j'écrivais pour le background du peuple Gaël, j'espère qu'il vous plaira.

Les doigts invisibles et acérés des dieux sauvages de l’est lointain et glacial passent dans ma chevelure, leur force persistante gonfle les voiles de notre fier navire, avec fougue et entrain. Ils portent le message d’une victoire que nous arracherons à nos ennemis avec fureur, toute notre détermination enflant à mesure que les vagues coléreuses nous portent vers les des cieux nouveaux. Les embruns fouettent ma peau à la façon de mille lanières mordantes que Manannan lancerait d’un bras animé par la désinvolture méprisante d’un dieu se riant des faibles. Je suis pris de frissonnements, les griffes acérées et fugaces de mon ardeur guerrière sont autant de signes de cette impatience haïe et pourtant si naturelle chez nous les loups de Tyr Bam Radon. Je n’ai pas froid et pourtant je grelotte, mes dents s’entrechoquent comme mon instinct primitif refait surface. Mon corps vibre comme la corde tendue d’un arc, à la perspective du pillage, perspective d’un combat foudroyant qui ne durera qu’un instant, à peine le temps d’un orage en pleine mer. Le sang bouillonne dans mes veines à la façon de mille torrents de lave, répandant la haine de centaines de générations de Gaëls qu’aucun adversaire aussi puissant soit-il, n’a jamais pu stopper. Mes compagnons de toujours, ma horde aux lames noires et coupantes tel le blizzard d’Hyperborée, trépignent, ils n’en peuvent plus de cette attente insupportable. Les ondulations de cette chevelure d’azur et d’écume rageuse nous secouent rudement, tentant en une mutinerie ingérable de nous faire passer par-dessus bord, de nous happer de ses défenses liquides et gourmandes. Elle nous incite à plus de prudence, annonçant le tourbillon rougeoyant de la tourmente à venir, nous rappelle que le fil qui nous retient sur cette terre mouvante peut être sectionné en un battement de paupière. Le vent souffle ses bourrasques rageuses, chassant les nuées qui masquent l’horizon, la mer s’enfle en une plaine émeraude animée de la vigueur d’innombrables destriers écumant, et dont le grondement des sabots de tonnerre me déchire les tympans. Je serre un peu plus mon glaive, d’une poigne affermie par la joie simple de savoir que bientôt il tranchera et fendra les chairs de mes ennemis, comme la proue effilée de notre serpent des mers à l’assaut des flots. Ca y est, je les vois ! Ils sont à quelques cordes devant nous, minuscules et impuissants, je sens déjà que la brise froide m’apporte l’odeur de la peur qui leur noue le ventre. J’imagine l’effroi qui les envahit à mesure que notre dragon des océans fond sur leur coque offerte. L’offrande aux dieux oubliés des plaines ondoyantes va encenser l’honneur de mes frères, et nous assurer une place de choix, à leurs côtés, lorsque le moment sera venu de chevaucher tous ensemble, telle une meute de loups, dans la vallée sans fin de la jeunesse éternelle.




Les cordes sont lancées, les grappins enfoncent leurs serres de métal dans la chair de bois tendre de l’esquif adverse. Nos coques se heurtent, nos muscles tendus et douloureux nous catapultent de leur puissance féline sur le pont de cette proie que nous avons traquée depuis tant de lunes. Ma gorge me fait mal tant je hurle ma fureur, en inondant ce navire de toute ma rage. Mon hurlement est lame qui fouaille, acier qui pénètre et tranche, il est sauvagerie primitive du lion qui sait qu’il n’a rien à perdre. Le combat fait rage, je croise des yeux où se reflète mon image, en un tourbillon virevoltant de métal et de sang. Les os craquent, les membres amputés, tels des oiseaux sans perchoirs, volent dans des gerbes purpurines aux reflets scintillants. Mon glaive chante sa joie effroyable, en dansant comme un démon qui tue, et reprend sa mélopée en sifflant, sans cesse. Un voile carmin se glisse devant mes yeux, ma gorge est sèche et pourtant je sens la salive qui s’écoule en flots tièdes dans ma barbe tressée, cascadant sur mon torse vibrant. Nous sommes cinquante à entamer cette sarabande infernale dont les draps de satin vermillon recouvrent le sol que nos pieds foulent avec la légèreté de la plume. Frères de mort et de carnage, nos haches et nos épées se fraient une voie royale vers un butin que nous désirons à n’importe quel prix. La compagnie sombre des faucheurs de vies moissonne et taillade en entonnant la mélopée funeste des dieux sauvages qui nous ont engendré. Ni casque, ni cuirasse ne peuvent stopper notre acier déchaîné en un torrent de colère, explosant avec la vivacité et la force de dix ouragans. Il n’y a pas de pitié dans nos regards, gris comme les nuages des basses terres Gaëlles, seulement la folie et l’amour de la victoire, la victoire qui dans nos cœurs brille tel un joyau noir de désir insensé. Cet amour, nous le vivons à l’unisson, virils conquérants sans peur des contrées inconnues ou oubliées. Je saute et virevolte, ouragan dévorant de mes injures et de mes rires incontrôlés, l’acier des mailles impuissantes à protéger ces corps que je déshonore de taille et d’estoc. Je sens la morsure du fer sur mon flanc, la sève qui s’écoule de cette plaie dont je n’ai cure, et encore plus de brutalité dans les coups que j’assène. La mort m’entoure, elle est partout, amante insensible de ce pont où elle enlace des ses ailes chaudes et grises les victimes de notre rage. La mort plane, plonge, prend le rythme du mouvement des vagues, de nos haches et de nos glaives, elle hurle, jubile, prend son tribut, puis dans un regret sans remord repart vers les cieux en un souffle glacé. Le bois du pont est glissant de cette pulpe cramoisie et gluante qui enserre aussi nos mains et nos bras de sa viscosité chaude, telle une seconde peau, épiderme rouge mêlant nos sangs ennemis. Les braves tombent, mon crâne saigne, les autres supplient en pleurant, et d’une foi mal appropriée prient leurs dieux absents de cet océan nébuleux. Puis le calme revient. Le roulis est là, qui nous berce comme une mère attendrie et émerveillée de tant de combativité. Le tangage lent et grinçant de la nef de sang nous ramène à la réalité d’une quiétude qui domine de sa grâce divine tous les champs de batailles. Ca y est, tous sont morts, les râles d’agonie remplacent les cris de terreur que nourrissait le feu de notre acier insatiable. Des frères sont morts, d’autres ne vont pas tarder à les rejoindre, pour finalement embrasser en une étreinte funeste et sans concession nos valeureux ancêtres. Ensemble ils boiront l’hydromel qui coule en de doux flots ensoleillés, dans la verte prairie du Sidhe, attablés au festin des héros, avec tous les braves de notre race. L’heure est venue de quitter ce navire brillant de sang et brûlant des flammes vigoureuses que nous offrons en un hommage respectueux aux défunts. Les plaines ondoyantes nous attendent, notre vie n’est que carnage, pillage et aventure au creux des vagues, les oiseaux marins nous remercient pour le tribut que nous leur laissons, flottant dans une aura vermillon indiquant que la vie est un combat sans fin.

Les doigts invisibles et acérés des dieux sauvages de l’est lointain et glacial passent dans ma chevelure, leur force persistante gonfle les voiles de notre fier navire, avec fougue et entrain. Ils portent le message d’une victoire que nous avons arrachée à nos ennemis avec fureur, avec gloire et sans remords.

19 février 2006

Un aperçu de la mégalomanie Elcmariane

Demata !

Nous avons vu que Nemedia est un monde barbare, tant par ses peuples aux coutumes tribales d'un autre âge, que par la violence qui semble régir toute relation. Six peuples humains, dont les fondateurs ne sont autres que les Fils de Nemed, le Premier Homme, sont établis sur tous les territoires connus des terres médianes : Les Gaëls, les Cornics, les Sigoles, Les Northlanders, les Otrybes et les Elcmarians.

Les Elcmarians sont certainement les individus dont la civilisation est la plus avancée, et la société la plus étonnante par son développement. Toutefois, le confort de la civilisation, et la situation géographique les séparant du continent et de du combat pour survivre au quotidien ont amené les Elcmarians, au cours des siècles, à se détacher des réalités. Prisonnier d'une civilisation où la luxure est omniprésente, ce peuple se considérant comme la race supérieure a dérivé dans les brumes des paradis artificiels. Le culte de l'Empereur divinisé est le fondement même de la politique et de la religion régissant la vie des cruels Elcmarians, bercés par les rêves de conquêtes, afin d'assouvir leurs plus vils instincts sur ceux qui par malheurs seront asservis par leurs troupes.

" Depuis longtemps déjà, l'état de paix paraissait insupportable aux Elcmarians. Ils devaient se contenter de leurs ressources propres, alors qu'ils étaient accoutumés à vivre aux dépens d'autrui et que leurs besoins devenaient considérables. La cause en était cette avidité naturelle dont ils étaient les esclaves, celle qui les faisait vivre continuellement comme des fauves en quête d'une proie, ne reconnaissant personne comme ami, considérant tout le monde comme ennemi. "

Ce petit extrait devrait déjà vous donner une idée de la mégalomanie excessive du peuple d'Elcmar. Cependant, un petit descriptif de la salle du trône, sise dans la capitale Ouranos, devrait vous éclairer un peu plus quant à la fantasmagorie régnant en cette île maudite.

"La salle du trône atteste encore de la mégalomanie évidente des Elcmarians. Afin d’affirmer davantage encore l’esprit divin censé l’habiter, Elcmar fit ériger une statue de bronze à son effigie. L’idole est assise en tailleur, ses coudes sont appuyés sur ses cuisses. Les mains reposent solennellement l’une sur l’autre, paumes ouvertes tournées vers le ciel. Elle est haute d’une corde et s’étale sur presque autant en largeur. Mais si cette représentation massive de l’Empereur te semble disproportionnée, ce n’est rien quand tu sais qu’il s’agit en fait de son trône ; une place est aménagée dans la paume de ses mains, pour qu’il s’asseye et domine ainsi l’assemblée de toute sa hauteur.

D’ingénieux conduits sont disposés face à ce siège d’airain pour que les paroles de l’Empereur s’amplifient et sortent de la bouche de la statue. Je te laisse imaginer un instant quelles sensations devaient éprouver les interlocuteurs du suzerain lorsque ce dernier s’exprimait, sa voix gonflée plus de dix fois en un écho repris par les voûtes de la salle. Un système dissimulé de rails et de poulies entraînées par des rouages complexes permet, lorsque l’Empereur le désire, que la statue se déplace. Ainsi, actionné par près de cinq cents esclaves, ce mécanisme meut l’idole impériale qui peut traverser la salle du trône pour s’ériger, impérieuse, devant la foule amassée sur le parvis extérieur. Elle peut également bifurquer sur la droite, et en passant de l’autre côté d’un pan de mur amovible, prendre place dans une tribune dominant la nef du temple.

Sur les flancs de cette salle du trône aux proportions insensées, sont encastrées des dizaines de cages dans lesquelles sont exposés les trophées vivants de l’Empereur. Oui tu m’as bien entendu, des trophées vivants ! Pour la plupart, ce sont des Mendjis, souvent des nobles Elcmarianes que l’Empereur a asservies pour son bon plaisir et aussi pour assouvir son instinct pervers de domination. Mais il y a aussi des prisonniers de guerre que les officiers des légions impériales ont ramenés et offerts à leur monarque, tribut humain prouvant leur dévotion ineffable. La plupart sont les chefs de clan ou les héros de Tuaths écrasés par l’armée, lors de leurs incursions sur le continent.


Selon son humeur, le suzerain s’amuse avec ces jouets de chair, les humiliant ou, si l’envie lui en prend, les torturant. La salle du trône a été agencée à la façon d’une gigantesque clairière vallonnée dont les parties distinctes sont composées d’éléments naturels. Ainsi, plusieurs tonnes de terre ont été apportées et répandues à même le sol afin de donner du relief. Rocs et arbustes ont été plantés à la convenance de l’Empereur, en un jardin paradisiaque et mystérieux. Les plantes grimpantes serpentent en entrelacs verdoyants le long des colonnes de marbre. Les glycines et les lotus cascadent en rideaux ravissants et frais, répandant de délicates effluves qui se mêlent aux senteurs épicées de l’encens brûlant dans des vasques en airain. Pour parfaire l’illusion, plusieurs variétés d’animaux vivent en ce jardin fascinant, et y évoluent en toute liberté. En cela, vois le paradoxe si cher aux Elcmarian, le raffinement et la beauté dans un lieu où les pires atrocités sont commises. Ainsi, mon jeune ami, tu peux te figurer les suppliques et les hurlements des victimes soumises aux tortures au milieu de cette ambiance bucolique égayée du chant des oiseaux voletant d’arches en corniches…"

16 février 2006

Le forum de Nemedia

Demata !

Et bien, après m'être taté pour savoir si j'arrêtais le forum de Nemedia qui n'est plus guère fréquenté, j'ai en fait opté pour lui changer de tête.

Pour ceux qui ne savaient pas qu'un forum existait, il suffit de cliquer dans la marge de droite sur la petite bannière orangée "Nemedia", sinon pour plus de facilité, cliquez sur le lien suivant :

http://nemedia.forumactif.com/index.forum

C'est avec plaisir que je vous y retrouverai, ainsi que les membres de la dream team Nemedia, pour répondre à vos questions ou juste délirer.

09 février 2006

Croquis Northlanders

Demata !

Allez juste deux croquis d'étude qui ont été réalisés il y a quelques mois de cela pour le peuple Northlander.

Donc une petite guerrière, pour la parité des sexes et car en Nemedia les femmes prennent les armes pour défendre leur Tuath comme les hommes. En gros, méfiez-vous de ne pas trop vous frotter à ces redoutables créatures !


Et si la fumelle ne vous fait pas fuir, ou si vous avez eu la chance d'échapper à l'esclavage, alors méditez cinq minutes sur l'effet que ça peut faire de se trouver à une compagnie de mercenaires Northlanders ivres de fureur et de bière !

06 février 2006

Esclaves de plaisir

Demata !

Nemedia est un univers à l'ambiance barbare mais aussi aux plaisirs raffinés. Les Mendjis, esclaves de plaisir, en sont un élément omniprésent, tout guerrier peut être amené à en posséder, à en capturer ; elles sont la fierté d'un homme. Je vous livre un petit texte d'ambiance qui devrait vous donner un aperçu des possibilités offertes à celui qui sait mettre à l'oeuvre ses esclaves, pour servir ses intérêts...

Ce texte ne convient pas aux mineurs !

Deux silhouettes encapuchonnées avançaient d’un pas léger et rapide. Elles suivaient un homme qui portait le collier des esclaves, traversant une succession de salles luxueuses au mobilier somptueux, ignorant les colonnades et les riches tentures. Quelques fenêtres ornées de rideaux carmin donnaient sur les quartiers populeux de Ménémarzin. De ce point de vue, on pouvait embrasser du regard les différentes terrasses marquant les nombreux niveaux sur lesquelles s’échelonnaient les quartiers de la cité Cornique. On voyait les flots paresseux de l’Elorn aussi, scintillants d’une myriade de reflets mouvants. A l’horizon, plus loin que le mur de la première enceinte, embrasant la forêt de lueurs rougeoyantes, le soleil n’allait pas tarder à disparaître, pour laisser place aux astres nocturnes. L’esclave avait dû être un guerrier, à en juger par les nombreuses estafilades qui barraient son corps musculeux. Toute sa fierté n’avait pas été anéantie par les années d’asservissement et son port altier n’en avait été que peu affecté, à peine gommé.

Après avoir franchi une porte au chambranle voûté, gravé de délicats entrelacs d’un autre âge, il invita les deux visiteurs à attendre un instant, le temps d’aller avertir son maître de leur arrivée. Le spectacle qui s’offrait aux nouveaux venus était à la hauteur de la réputation de leur hôte. Au centre de la pièce, allongé sur le flanc, sur une couche recouverte de précieuses fourrures, Findaël Mac Roth, l’un des Négociants les plus réputés de Cornouaille buvait du vin de Cabidos. Sa tête était renversée en arrière et une esclave vêtue de chaînettes en argent laisser couler le nectar d’une coupe finement ciselée jusque dans sa bouche. Calé contre une montagne de coussins et de poufs aux couleurs chatoyantes, Findaël laissait courir ses mains couvertes de bagues sur le corps allongé d’une autre femme à la plastique parfaite. Celle-ci léchait avec délectation le vin coulant sur le torse de son maître. Son corps sublime était huilé et brillait à la lueur des nombreux candélabres, rehaussant d’un éclat flamboyant, les courbes sensuelles de ses hanches et de ses seins lourds ornés de fines coupelles d’or. Ses mains délicates et expertes exploraient le torse et le bas ventre du marchand, excitant tous ses sens. Une délicate musique tirée d’une harpe et d’un flûtiau était ponctuée du langoureux tempo d’un bodran, réchauffant encore un peu plus l’ambiance de la scène. D’autres femmes voluptueuses, que seuls quelques voiles arachnéens habillaient, s’enlaçaient, se couvrant de baisers et de caresses, laissant échapper quelques éclats de rires et des soupirs évocateurs, leurs longues chevelures cascadant le long de leurs poitrines offertes. Un jeune homme imberbe au corps athlétique faisait langoureusement l’amour à une Mendji rousse à la peau immaculée, adaptant le mouvement de ses reins au regard lubrique et concupiscent de Findaël qui s’en délectait en grognant tel un fauve en rut.

La tête baissée, l’échine courbée, l’esclave se rendit auprès de son maître, enjambant les corps enlacés et luisant de sueur. Il se pencha et glissa quelques mots, indiquant du doigt les deux visiteurs. Les yeux du Négociant s’illuminèrent et il fit signe aux nouveaux venus de s’approcher, tout en chassant son serviteur qui s’en fut sans bruit, par où il était arrivé. Findaël repoussa l’esclave qui léchait le vin sur sa peau, agacé, puis il frappa dans ses mains, par trois fois. Le rythme de la musique changea, devenant plus bestial, résonnant comme les mélopées Otrybes au fin fond de la forêt. Alors les deux silhouettes encapuchonnées se rapprochèrent, d’un pas léger et aérien. Elles stoppèrent à quelques mètres de Findaël et de sa compagnie débauchée. Irréelles et évanescentes, elles se tinrent une seconde, droites et immobiles, entourées des volutes lourdes et paresseuses des effluves de l’encens. Créatures d’un autre monde noyées dans les strates en suspens d’une fumée bleue diaphane et entêtante.

Les manteaux glissèrent après que leurs fibules aient été ôtées, laissant apparaître deux sculpturales créatures, encore plus magnifiques que les félines déesses asservies qui occupaient la salle. Findaël retint son souffle, la bouche entrouverte, l’air béat, stupéfait par tant de perfection. Il ne savait laquelle était la plus belle, la rousse au yeux verts et aux hanches majestueuses, ou la brune aux bras tatoués dont les seins aux tétons agressifs pointaient menaçants… Puis, au son des instruments, les deux jeunes femmes se mirent à danser, mettant encore plus en valeur leur fabuleuse anatomie, comme il leur avait été enseigné lors de leur éducation de Mendji, avec volupté, grâce et sauvagerie. Les danseuses entamèrent un ballet démoniaque où se mêlaient arabesques et pirouettes exquises, baisers et caresses, circonvolutions et déhanchements endiablés. Elles mimèrent la scène de l’asservissement, à genou, les reins cambrés, les poignets croisés, gorges et poitrines tendues à l’extrême, s’offrant au maître triomphant et dominateur. Leurs lèvres brillaient, découvrant l’ivoire pur de leurs dents parfaites, leurs yeux étincelaient d’une lueur soutenue par les flammes des candélabres. Leurs corps avaient éveillé le désir, leur gestuelle amoureuse explicite, la concupiscence. Le couple faisant l’amour s’était arrêté, intrigué et attiré par tant de grâce et de volupté. Findaël était au bord de l’apoplexie, toutes les veines de son cou et de son front ressortaient, vibrant au rythme des battements emballés de son cœur. Son désir était au comble. Son sexe turgescent ne demandait qu’à explorer les voluptueux et humides replis des deux créatures carnassières…

La rousse s’approcha d’une démarche chaloupée, en souriant vicieusement, passant sa langue sur ses lèvres humides. Ses mains caressaient langoureusement les courbes chaudes et pulpeuses de son corps brillant de transpiration. Délicatement, sans précipitation, mesurant chacun de ses gestes, elle esquiva tous les corps haletants qui la séparaient de Findaël. Nonchalante, outrageuse, sa compagne brune commença à se caresser, s’avançant imperceptiblement dans un mouvement de hanches et d’épaules alangui et provocateur. Enfin, lorsque les deux Mendji arrivèrent à la hauteur du Négociant, elles mêlèrent leurs langues, en une complicité coquine, puis glissèrent lentement vers le bas, frottant leur épiderme nu sur son corps transpirant et moite. Findaël tenta de saisir les deux femmes pour plaquer sa bouche sur leurs seins et glisser ses doigts tremblants au creux de leur intimité. Sans brutalité, elles le repoussèrent puis, tandis que la brune tatouée prit fermement les poignets de l’homme, la rousse ondula lentement afin de l’exciter encore un peu plus. Se laissant glisser vers le sol couvert de coussins, elle mit ses mains derrière sa tête et s’arqua, ses fesses fermes appuyées sur ses talons, les cuisses écartées, observant à quel point il était subjugué. L’instant d’après, elle se lova contre lui, serpentant en une suite d’ondulations savantes et osées, s’arrêtant pour ne reprendre que d’une détermination encore plus appuyée par des soupirs languides. Enfin, lorsque ses lèvres ne se trouvèrent plus qu’à quelques centimètres du visage de Findaël, elle plongea son regard émeraude dans les yeux de l’homme au souffle court et haletant. Elle ne le quitta pas des yeux et sourit encore un peu plus, dévoilant des canines acérées. Lentement, au son de la musique, ses mains défirent sa chevelure qui était attachée sur le haut de son crâne. La crinière fauve retomba sur ses délicates épaules en une cascade orangée et parfumée emplissant le Négociant d’un peu plus de ce désir qui le rongeait désespérément. Il tendit le cou pour mordre la rouquine, la prise de la brune aux bras tatoué se raffermit, l’immobilisant, impuissant dans son aspiration.

Sans qu’il comprenne ce qui lui arrivait, Findaël poussa un glapissement rauque et humide, écœurant. Ses yeux s’embuèrent et sa bouche cracha un flot bulleux de sang chaud au goût de cuivre. Il sentit sa semence partir en un jet incontrôlé, jouissant sans l’avoir voulu… Il se convulsa en de nombreux spasmes tandis que la pièce s’emplissait des cris et des hurlements de terreur de l’assemblée dépravée qui s’égaillait à la vue de la scène d’horreur en cours. Les deux Mendjis avaient été éclaboussées du liquide purpurin et liquoreux giclant de la gorge du Négociant, là où la rousse avait planté les délicates tiges de bronze qui retenaient sa coiffure. Elle avait frappé deux fois pour être sûre que Findaël ne survivrait pas… Puis avant qu’il n’ait rendu son dernier soupir, elle lui avait délivré le message de son maître, celui pour le compte duquel elle et sa compagne avaient œuvré. Personne ne l’avait entendu, seul le destinataire en avait pris connaissance, il l’emportait avec lui dans la mort. Alors, telles deux louves, couvertes de sang, les Mendjis ramassèrent leurs manteaux puis prirent la fuite, par où elles étaient arrivées. Leur maître serait satisfait, c’est tout ce qui leur importait.

04 février 2006

Imbolc : le renouveau

Demata !

Nous avons vu que l'année chez les Celtes est ponctuée par quatre grandes fêtes, Samain, Imbolc, Beltaine et Lugnasad. Nous sommes en février et si pour les chrétiens c'est la chandeleur, il reste que c'est Imbolc, qui en est à l'origine. Imbolc symbole de renouveau, de fécondité et fin de la période difficile pour le peuple.

En effet avec Samain, commençait la période des frimats, la période sombre où il est difficile de nourrir les clans. Imbolc symbolise le début de la lactation, le moment où après avoir souffert les rigueurs de l'hiver, les hommes vont pouvoir à nouveau bénéficier des bienfaits des vaches et des brebis.

C'est Brigit qui est à l'honneur. La déesse Tuatha De Danann gardienne de la Mémoire et de la Connaissance. Elle encourage à la production de la terre et donne le savoir et la sagesse pour la protéger.


Imbolc c'est aussi la fête du feu, pas par rapport à la châleur qu'il dispense, mais pour la lumière qu'il procure. Car en effet, avec Imbolc on voit les jours rallonger.
Cette lumière est purificatrice et chasse les sombres idées qu'avait charrié l'hiver, c'est une purification spirituelle. Mais ne l'oublions pas, Brigit est aussi l'inspiratrice des Poëtes, la gardienne des Forgerons et la protectrices des puits de guérisons. Encore un symbole, en cela il faut comprendre, la libération de tout ce qui était emprisonné, ici le dégel délivrant les aux des sources et des rivières du sol.

Avec Imbolc, je vous annonce donc par la même occasion, les grandes avancées de "Nemedia, les Chemins d'Avallac'h" ! Voici le verso d'un petit dépliant que vous pourrez bientôt trouver, au salon du jeu à Cannes, mais aussi dans vos magasins de jeu de rôles préférés. Le recto est un poster couleur que vous pourrez garder, mais cela, vous ne le verrez que lorsque Iceberg éditions le distribuera...

Cliquez sur l'image pour la voir dans le détail et lire le contenu