30 décembre 2005

l'ère des hommes

Demata !

En cette veille de fin d'année, j'ai envie de vous faire partager un extrait de Nemedia, les sentiers d'Avallac'h. C'est juste en finissant de le rédiger que je me suis dit qu'il était tout à fait d'actualité et correspondait à ce changement d'époque que nous vivrons tous demain. Chacun en tirera ses propres conclusions...



De la séparation des hommes.
La colère de Bran avait ébranlé la terre médiane et, même avec son départ, les éléments continuèrent de se déchaîner. Conscients qu’il n’était plus possible de résider dans leurs cités d’antan, les nobles enfants de la race des hommes se réunirent.

Nemed trônait en père vénérable ; face à lui ses fils aînés qui dorénavant étaient tous à la tête d’une branche bien distincte de son peuple. O, mon enfant, comme ils étaient magnifiques tous ces fiers seigneurs. Il y avait Badra le Secret dont on ne s’apercevait qu’il était là uniquement lorsqu’il ressentait le besoin de le faire savoir. Près de lui, Sengann à la noire épée au sang bouillonnant et à la parole incisive. Et aussi Cormac le voyageur qui avait établi son royaume au milieu des plaines de Manannan auquel il vouait une amitié sans borne. Inapprivoisable et renfrogné siégeait Slaine l’opiniâtre qu’aucune situation ne faisait revenir sur ses décisions quoiqu’il lui en coûte. Près de lui, querelleurs mais inséparables, Elcmar l’arrogant connu de tous pour sa jalousie et Conan le circonspect dont la prudence était illustre. Quelques Tuatha De Danann étaient là aussi, les premiers nés, car ils avaient encore de l’amour pour les humains même s’ils ressentaient de l’amertume. Les autres Tuatha De, plus jeunes, avaient préféré se détourner de la race maudite qu’ils considéraient comme responsable de tous les malheurs survenus.

Ainsi, l’inquiétude et l’angoisse gouvernaient cette assemblée fabuleuse dont les spectres des disparus hantaient chaque membre. Pour beaucoup, il n’était pas question de demeurer sur le territoire que la fureur de Bran avait marqué de son courroux. Le déchaînement des éléments poursuivait son œuvre destructrice en écho à ce qui semblait être une damnation sans fin. L’avis d’aller vers des cieux nouveaux en quête de contrées plus accueillantes afin de recommencer une vie nouvelle n’était pas général. Le désaccord quant aux directions que chacun voulait suivre leva le voile sur l’ambition individuelle. Les litiges opposant les enfants de Nemed virent s’étioler la magie de la fraternité et bientôt, mon enfant, la discussion fit place à des joutes verbales acerbes.

Les Premiers nés écoutaient chaque argument avec détachement, n’intervenant que judicieusement pour raisonner les propos les plus immodérés. Mais les humains habités par l’effroi, mon jeune ami, n’écoutaient que leur cœur et non la sagesse des enfants de l’aurore. Les Tuatha De Danann, bien qu’ils usaient de diplomatie, ne réussirent pas à se faire entendre. Alors chacun des fils de Nemed quitta le conseil, car aucune parole n’était à même de changer la décision que chacun avait déjà prise. Le temps de l’émancipation était venu ; le sort des hommes était écrit, leur détermination venait de le sceller. A cet instant, la terre médiane se mit à trembler encore plus fort, les cieux s’assombrirent et le tonnerre gronda avec tant de puissance que les merveilleuses cités Tuatha De Danann se disloquèrent.

Dieux et hommes, malgré le vent et la tempête, entendirent distinctement cette complainte qu’entonna Morrigan :

« Que les étoiles vous bercent,
O héros De Danann,
Nul plus jamais ne verra vos pareils.

Contemplez la terre médiane
La terre verte qui est vôtre,
Payée de votre sang et de votre vaillance
Dans une gloire mythique.

Que la paix règne en vos cieux
Et qu’elle règne sur le Sidhe,
Qui désormais sera votre exil
Car ici prend fin votre règne. »

26 décembre 2005

Solstice d'hiver

Demata !

Et oui, cette fin de mois de décembre voit Noël et les célébrations qui y sont liées embellir de sapins, de guirlandes et de bonshommes rouges à barbe blanche cette période faiche que tous les enfants attendent avec impatience. Pour les catholiques et beaucoup de peuples qui suivent des traditions proches, c'est la nativité, et bien entendu le Père Noël, Santa Claus etc. Remontons un peu le temps et projetons-nous bien des siècles en arrière...


Les peuples préhistoriques adoraient la lumière et ils avaient construit des temples qui aidaient à comprendre l'arrivée des saisons pour les premiers agriculteurs européens, les hommes du néolithique.

Dans le temple mégalithique de New grange en Irlande, la lumière du soleil ne rentre que le jour du solstice d'hiver, le 25 décembre.

De même dans le temple de Stonehenge en Angleterre, le soleil ne se lève dans une pierre percée que le 21 juin, jour du solstice d'été.

Les Celtes faisaient de grands feux aux solstices pour lutter contre les ténèbres. Ils avaient très peur de ces périodes sombres avec le jour plus court mais en même temps, ils savaient que le soleil allait réchauffer le sol et les plantes.

Au 6ème jour qui suivit le solstice d'hiver, notre 1er janvier, ils coupaient en grande cérémonie le gui sacré qui montrait que la nature revivait sur les chênes qui semblaient morts ; le druide criait alors:
"o ghel an heu!" qui signifiait "que le blé lève" et qui est devenu "Au gui , l'an neuf".



23 décembre 2005

Trois fois quatre saisons

Demata !


Je vous laisse découvrir un petit texte qui illustre le retour d’un brave au sein de son village après une longue quête. Juste l’illustration de l’humilité d’un homme après de nombreux sacrifices pour laver l’honneur des siens.

"Trois fois quatre saisons sont passées depuis mon départ de Kerroc’h des deux rivières.

Aujourd’hui je reviens après tout ce temps durant lequel je n’ai fait que mon devoir de Gaiscedach. Je rentre chez les miens, fier d’avoir mené à bien ma quête, quoi qu’il m’en ait coûté.

Sensation étrange que de fouler à nouveau le sol du territoire de mon clan. Les braves qui m’ont accueilli n’étaient que des enfants lorsque je suis parti. Beaucoup de mes frères ne sont plus là non plus, ils doivent avoir rejoint nos ancêtres dans les jardins fabuleux des dieux. Je prie Dagda et Dana de leur accorder la joie éternelle. A leur famille je ferai don d’une bonne moitié de mon butin, pour leur montrer le respect qui leur est dû, car tous ces enfants de mon Tuath étaient les frères avec qui j’avais grandi.

Le Tuath s’est agrandi, je vois que de nombreuses demeures arborent les trophées de victoires auxquelles je n’ai pas eu le bonheur de participer. Les troupeaux qui paissent l’herbe grasse de la vallée prouvent que notre village est prospère. En cela je suis heureux et à notre Druide j’irai offrir trois fois trois de mes esclaves. Car il faut encenser les Aes Dana pour que toujours ils montrent à notre peuple la voie à suivre. Car sans l’esprit de nos sages, le village ne bénéficie pas de la bonté des dieux. Car sans les dieux, les hommes ne sont rien…

Mes fils ont grandi et, bien que ma fière compagne libre n’ait cessé de leur parler de moi chaque jour, ils ont eu du mal à me reconnaître. Le poids des ans nous a marqué de ses stigmates, les rides qui sillonnent mon visage se mêlent aux cicatrices, vestige des nombreux combats que j’ai menés. Je remercie Morrigan de m’avoir protégé. Pour sa bienveillance je lui fais offrande de trois chevaux, de trois porcs et de trois lames en acier que j’ai prises à mes ennemis. O Morrigan je te vénère, ma vie est tienne.

La mine de mon chef, Kasuvalios est souriante, à la vue de mon retour. Je sais quelle joie il éprouve à me voir et quelle tristesse l’accable. Car sur neuf que nous étions, je suis le seul à être en vie. Car la mort a prélevé son tribut, huit de mes frères, courageux et plein de fougue ne reverront pas les leurs… Mais leurs familles peuvent être fières, car pour une cause juste, leur mort n’a pas été vaine.

Kasuvalios, voici la tête de ce traître que nous avons traqué toutes ces années. Voici le trophée par lequel la honte peut dorénavant quitter nos épaules. Regarde en face celui qui a violé ta fille. Voici la réparation à l’affront que tu as subi, Ô mon chef.

Maintenant que ma quête a été accomplie, je te laisse, je retourne à mes champs. Car le temps de la vengeance est pour moi fini. Car la terre a besoin de mon amour, pour qu’enfin je puisse à nouveau l’ensemencer et nourrir les miens. En cela je vénère tous nos dieux et je remercie Dana."

16 décembre 2005

La réalité Celtique de Nemedia dans la chimère

Demata !

Il est vrai que souvent lorsque je parle de Nemedia, je fais référence à la Chimère. Une petite explication s'impose.

Si j'ai choisi pour appellation "Jeu Chimérique Celtique", c'est que je voulais différencier le genre de celui très répandu qu'est le médiéval fantastique. Ce n'est pas que je n'aime pas ce style, bien au contraire, mais il est important de distinguer ce qui n'est pas semblable !

Nemedia peut être traduit (c'est même un anagramme) par Terre médiane, terre du rêve. Pourquoi ? Tout simplement car cet univers a pris pied dans une réalité onirique, dans le songe du Créateur. Il est donc normal que ce soit un univers alternatif qui ne colle pas à la réalité historique. Il s'en inspire, mais comme tout rêve, il subit des changements que l'on ne peut expliquer, des altérations dont la logique n'est vraisemblablement pas la notre, mais qui sont régies par les lois de la Chimère.

Nemedia est loin d'être un jeu historique, déjà car ce n'est pas un créneau qui m'intéressait en tant qu'auteur, d'autres sont bien plus à même de faire correctement ce qui m'aurait vite fatigué.





Même si mes inspirations sont pour beaucoup basées sur les légendes celtiques, c'est indéniable, le véritable esprit Nemediant est plus proche de l'épopée de sword & sorcery sombre, violente et barbare. L'homme est un prédateur pour l'homme, les créatures et les forces mystiques sont terrifiantes.




Mais pour en revenir à la chimère, je vous livre ici le début d'un des textes de la version nouvelle qui devrait vous en dire un peu plus...


Bien entendu, tu sais ce qu’est un rêve ? Oui, j’imagine, car tout le monde fait des songes… Lorsque nous rêvons, notre esprit quitte son enveloppe corporelle et voyage à travers des sphères aussi nombreuses que variées. Chacune de ces sphères est en fait une réalité qu’une personne a créée avec ses souvenirs, ses joies, envies, fantasmes et peines. La Chimère est l’ensemble de ces réalités. Je suis une partie de la Chimère ; c’est elle qui m’a insufflé l’infime parcelle de magie nécessaire à te trouver et te conduire en ces lieux. Avant toute chose, n’oublie jamais que la Chimère est l’essence de toute entité en ce monde. Bien qu’elle existe, Nemedia n’est toutefois qu’un songe parmi tant d’autre, il peut être amené à disparaître à tout moment si nous n’y prenons pas garde. Maintenant que je t’ai donné quelques notions fondamentales sur la réalité de ce rêve, je vais te présenter celui que tous nomment ici le Créateur. Laisse-moi te présenter Bran, celui sans qui ce monde n’existerait pas.

Il y a de cela fort longtemps, tes ancêtres vivaient sur une terre pas si différente de ce qu’est à ce jour Nemedia. Aujourd’hui, pour la plupart, vous avez oublié ce qu’était cette époque héroïque où l’on vivait à la force de l’épée pour l’honneur de son clan. C’était un âge ou l’on mourait heureux de rejoindre ses ancêtres, en sachant que ce ne serait que le début d’une grande aventure où banquets et festins seraient sans fin, au son des harpes, avec pour compagnes éternelles des créatures de rêve… C’était l’âge d’or des Celtes, celui où les hommes marchaient encore au côté des dieux. Bran était un de ces hommes valeureux et fiers que rien n’effraie, ses frères le nommaient Bran-le-Corbeau, fils de Fébal Mac Febail. Les voyages sur les mers fascinaient les conteurs Celtes, qui relataient d'étranges aventures dans des îles lointaines, celles notamment de l'autre monde où vivaient les dieux et les déesses et où les âmes venaient se reposer quelque temps avant de renaître à la vie. Bran fut certainement l’un des plus célèbres navigateurs de son époque. Il voyagea plus loin que quiconque et vécut des aventures si extraordinaires qu’il te semblerait impossible d’y croire. Mais juges-en par toi-même. Un jour, une femme magnifique apparut à Bran alors qu’il observait la magnificence de l’océan. Elle lui parla de merveilles à découvrir en des contrées situées par-delà les mers, les îles de l'autre monde. Chacune d'elles était plus grande que l'Irlande et peuplée de belles femmes qui ignoraient tout de la tristesse, de la maladie et de la mort. Le bonheur, lui chanta-t-elle encore, était le lot de tous les êtres vivant dans ces contrées fabuleuses. C’était plus qu’il n’en fallait pour que Bran ne décide de partir à l’aventure...

09 décembre 2005

Fidélité absolue

Demata !

Nemedia est une terre où bien des peuples se cottoient. Les êtres s'aiment, se déchirent se battent et meurent pour leurs convictions. Les Elcmarians ne dérogent pas à cette règle. Je vous laisse découvrir le récit qui suit...


Fidélité absolue

Un vent doux et régulier évaporait les vapeurs méphitiques du champ de bataille. Plusieurs centaines de corps étaient emmêlés dans une accolade fraternelle morbide. Dernier contact physique avant le départ de leurs esprits pour les contrées joyeuses du festin éternel, près de leurs ancêtres. L’herbe de la plaine avait pris une teinte purpurine que le soleil viendrait roussir de ses rayons jour après jour. Les charognards eux, nettoieraient les carcasses de ce qui avait autrefois été de fiers combattants. Ils ne laisseraient que des os blanchis, une forêt de membres décharnés et dressés dans d’improbables postures. Empilement d’armes brisées, de pièces d’armures rouillant avec les caprices du temps, de crânes grimaçants et obscènes, personne n’y songerait plus avec la bataille suivante.

Horaxos de Tyros détourna son regard de ce macabre paysage. Il inspira une bouffée d’air et se concentra sur la cohorte sans fin des guerriers Elcmarians qui prenait le chemin du ponant. Là bas aurait lieu la prochaine confrontation. Là bas d’autres braves mourraient, d’autres lâches fuiraient… Beaucoup de ses hommes périraient encore. L’officier impérial soupira, puis se dirigeant vers sa monture ajusta son manteau sur ses épaules, pris de frissons. L’Otarque Medox d’Ouranos l’attendait patiemment, juché sur son cheval, le torse bombé comme en ont l’habitude tous les servants d’Elcmar ; dédaigneux et conquérants. Raffermissant son assise sur sa selle, il cracha sur un corps démantibulé, près des pieds de son cheval.

- Ces chiens de Northlanders se battent comme des damnés. L’Empereur sera satisfait de savoir que ses légions ont encore vaincu. Tu peux être fier de ta promotion Horaxos, tu honores la confiance dont on t'a gratifié. Bientôt tu seras à la tête d'une légion d'Arpenteurs, si la victoire te sourit… Encore.

- Je sais cela Medox, j'en suis bien conscient. Mais j'en ai assez, je suis las de ces tueries. J'ai quitté Elcmar depuis trop longtemps… Il me tarde de rentrer chez nous et de retrouver ma compagne, de serrer dans mes bras nos enfants. L'Otarque soupira, longuement, sans se soucier du regard inquisiteur de son ami.

- N'es-tu pas fier de notre vague de conquêtes ? Les hurlements d'agonie de ces barbares ne t'emplissent ils pas de joie, lorsque nous les écorchons ? As-tu perdu la foi en notre mission ? Souffla froidement Medox les yeux étrangement plissés.

- Que veux-tu que je réponde à cela ? Bien sur que je suis fier mais…

- Mais quoi ?

- As-tu vu quel courage anime ceux que tu nommes barbares, quand à cinquante ils luttent jusqu'à la mort alors que nous sommes dix fois plus ? Même leurs femmes prennent les armes et se jettent sur nos lances en riant de nous. Quelle bravoure, quelle fierté… Quel courage, je les admire. Ils honorent des dieux oubliés, se battent nus et jamais ne renoncent…

- C'est bien en cela que ce sont des barbares, coupa net Medox offusqué des paroles de son compagnon. L'Empereur a ordonné que nous écrasions toute trace de rébellion en ces territoires sauvages, sois au moins à la hauteur de cette tâche plutôt que d'admirer ces animaux !

- Certainement Medox, certainement, tu dois avoir raison. Mais et si l'Empereur se trompait…Un corbeau croassa longuement, comme pour souligner des dernières paroles de l'officier Elcmarian. L'écho de son chant lugubre se répercuta un moment le long des parois rocheuses du défilé dans laquelle la cohorte s'était engagée. Presque un rire moqueur ampli de sarcasme et d'ironie. Plus puissant que le cliquetis des cuirasses et des armes s'entrechoquant. Plus fort que le pas cadencé des guerriers fatigués d'Elcmar.

- Comment…Ecoute, nous sommes amis de longue date, nous avons affronté de nombreux périls tout au long de ces années. Tu sais que je donnerai ma vie pour l'Empire. Tu sais à quel point tu peux compter sur moi.

- Oui mon frère, je le sais, lâcha Horaxos, le regard encore plus sombre. Je te suis reconnaissant de cette amitié et grâce à toi jamais je ne manquerai… L'Otarque ne put finir sa phrase, le glaive de son ami avait jailli dans un éclair d'acier. Froid et impitoyable. Tranchant et aveugle. La tête d'Horaxos se décolla de son tronc, dans une gerbe de sang qui éclaboussa sa monture pas même inquiétée de ce qui se passait. Indifférente à la folie des hommes…

Le corbeau croassa à nouveau. D'autres lui répondirent, puis ils s'envolèrent vers le ponant, messagers de Morrigan allant annoncer l'arrivée d'une armée. Apporter la nouvelle d'un combat dont peu leur importait le résultat… Le festin serait le même. La chair n'a pas de goût sur un champ de bataille.

- En effet Horaxos, je sais que tu ne manqueras jamais à ton devoir, j'étais là pour m'en charger. Medox essuya sa lame purpurine sur le manteau de son ami, puis il appela un légionnaire.

- Gaeldit, ramasse la tête de ce chien. Apporte-la à notre Empereur tout puissant et dis lui que le traître est mort. Va soldat, que ni fatigue, ni ennemi ni tempête ne t'arrêtent ! Sois fidèle à l'Empire. Puis quand tu seras chez nous, va chez Horaxos. Vends ses enfants sur le marché aux esclaves. Ecarte les cuisses de sa femme et amuse-toi, car dorénavant elle est mon esclave et sa demeure est mienne. J'attends de toi une fidélité absolue…

02 décembre 2005

Le sanglier animal sacré

Demata !


Les celtes ont déifié nombre d'animaux pour leurs caractéristiques évidentes. Les bêtes constituent un des thèmes majeurs dans l'art, mais aussi dans les récits fabuleux. Il convient de rappeler que la symbolique celtique est assez développée et que chaque animal n'a pas été choisi au hasard. La chasse à la biche, dans la tradition mystique des Celtes, symbolise la poursuite de la sagesse par exemple... Une fois encore les Aes Dana ont mis en avant la profondeur de leur sage ingéniosité et par le biais de petites histoires distillent un enseignement particulier. Sans entrer dans le détail nous pouvons citer quelques animaux important dans l'emblématique celte. L'ours symbolise la fonction royale, le corbeau est l'animal de Lug... Le cygne, ou l'oiseau en général, est le messager de l'Autre-Monde, le cheval est magicien, etc. Le sanglier quant à lui symbolise la fonction sacerdotale.

Il est le symbole de la combativité et de l'invincibilité, mais aussi celui de la classe sacerdotale (pouvoir spirituel). Il représente le prolongement de Lug sur la terre. Il possède la connaissance, c'est pour cette raison que les rois et héros des textes légendaires celtiques cherchent à le capturer. En Gaule, on ne part jamais à la chasse au sanglier sans avoir au préalable consulté les puissances surnaturelles.

Comme le Druide, il est en rapport avec la forêt. il se nourrit du gland du chêne et la laie, symboliquement entourée de ses neuf marcassins, fouit la terre au pied du pommier, arbre d'immortalité.

Dans Nemedia
Il semblait normal que j'incorpore d'une manière personnelle le sanglier dans les terres Nemediantes. C'est ainsi que partant d'une légende Galloise, j'ai défini quel serait la symbolique de la créature fabuleuse dans mon univers et je me suis laissé aller à le décrire de la façon dont je le désirai vraiment. Je vous le livre ici.

Twhyth le sanglier géant albinos

Blanc comme la neige, deux gigantesques défenses jaunes comme le soleil, tranchantes comme le bien-jugé et aiguisées comme sa droiture, Twhyth darde de ses yeux rouges sanguins tous ceux qu’il toise de sa taille gigantesque, du regard impitoyable de la justice. Monstrueux comme un Fenris et puissant comme un Elobuk, le sanglier albinos est l’une des créatures fabuleuses les plus étranges de tout Nemedia. Aussi impressionnant soit-il, ce gigantesque porc sauvage n’est pas une menace pour les personnes bien intentionnées. Bien au contraire, l’animal sacré est plutôt le cauchemar vivant de ceux qui abusent de la déloyauté et n’oeuvrent que dans un but de malveillance et de persécution. Twhyth n’intervient que rarement dans les affaires des hommes, préférant de loin vagabonder dans les vastes forêts de l’Eld monde où il demeure habituellement et se prélasse auprès des membres du Tuathan. Redoutable dans ses charges, Twhyth peut à lui seul renverser cinquante hommes et détruire une bâtisse par ses coups de boutoir qui font vibrer le sol à la façon d’un tremblement de terre. Son souffle est si puissant qu’il couche les arbres et fait voler les pierres comme une nuée de grêlons. On le dit si vorace de corruption qu’il peut avaler un homme mauvais et malintentionné sans même se rendre compte. Animal de compagnie du Dagda, le sanglier albinos et aussi un des plus fidèles compagnons de Cernunnos avec qui il aime discuter au cœur de la sylve primordiale pendant des saisons entières. Twhyth n’est en fait qu’une des nombreuses incarnations de Myrdhin dans son rôle de justicier divin. Etre fabuleux s’il en est, il peut prendre l’apparence d’un gigantesque corbeau blanc qui se matérialise pour tourmenter les individus qui dispensent leur fiel par des moqueries dont la conséquence est préjudiciable aux braves gens. Sous sa forme de corbeau, il adore venir planter des coups de bec dans le crâne des détracteurs et personnes venimeuses. Twhyth peut également intervenir par le biais d’une mystérieuse voix caverneuse surgie de nulle part qui résonne comme l’écho d’une avalanche le long des flancs montagneux. Cette voix met en porte à faux et publiquement les menteurs et les médisants en posant des questions dont les réponses ne visent qu’à démasquer ces derniers aux yeux de tous.