02 avril 2007

8. De la naissance des Gruagachs

Satisfait des relations existantes entre les deux peuples, Bran lors de ses rêves passait de longs moments sur la terre médiane. A chacune de ses venues, les Premiers nés et la seconde race aînée déployaient des trésors d’ingéniosité pour encenser comme il se doit celui sans qui ce royaume n’existerait pas. Festins et banquets aux accents bucoliques animaient les enchanteresses cités Tuatha De, emplissant le monde des douces notes de la harpe magique que rehaussaient les choeurs célestes des enfants magnifiques de la création. Le Créateur était accueilli avec les attentions et le faste qui s'imposaient, Nemedia baignait dans l’euphorie.

O mon enfant, tu aurais vu comme l'équilibre qui régnait pouvait métamorphoser la plus infime des créatures au rang de merveille unique. Bran était si satisfait de voir à quel point ses enfants étaient en harmonie avec Nemedia que dans un élan de liesse, et car il désirait offrir à tous ses enfants la possibilité de contempler la magnificence des contrées chimériques, Notre Père à Tous créa les Gruagachs.

Il imagina un peuple robuste et courageux qui sculpterait les montagnes en de sublimes palais d’où il serait possible à tous de poser le regard sur l’ensemble de la création. Alors, enfant, arrivèrent les Gruagachs auquel le Créateur confia la roche. Aussi massifs que le roc qu’ils travailleraient et suffisamment petits pour se glisser dans chaque faille afin d’aller y graver de leur subtil art les symboles de leur puissance, les membres de la troisième race surgirent du sol. Gris comme la roche, leur peau aussi dure que le granit, leurs yeux étaient d’émeraudes et leurs fronts rehaussés de gemmes. Car dans sa grande bonté, le Créateur ne voulait pas que ses derniers enfants puissent avoir honte de leur physique, il leur fit le don de la fierté mais aussi la connaissance des secrets de la terre.

Infatigables et soucieux de répondre aux attentes de leur père, amoureux de leur œuvre sans fin, les Gruagachs ciselèrent chaque pouce de ce divin présent qu’était pour eux la pierre. Ainsi mon fils, les petits êtres, sous les regards pleins d’admiration de leurs aînés, accomplirent-ils le travail titanesque qui ennoblit la terre médiane d’une nouvelle parure pour laquelle ils gagnèrent l’amour de tous.

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