31 octobre 2005

Samain, le passage

Demata !

En ce 31 octobre, quoi de plus normal que de traiter de Samain, l’une des principales fêtes celtiques, si ce n’est la plus importante, dont la résurgence sous le nom d’halloween montre à quel point les traditions celtiques païennes sont restées ancrées dans notre société moderne.

Le culte des morts est aussi ancien que la race humaine. Les Celtes envisageaient la mort non comme une dissolution de l'être, mais comme un simple changement d'existence. « Les druides, raconte César, veulent surtout persuader que les âmes ne meurent point, mais que des uns elles passent à d'autres après la mort ; ils pensent que c'est par cette croyance que principalement on excite le courage en ôtant aux hommes la crainte de la mort »

Mais Samain c’est la « réunion », le moment où le monde des vivants s’ouvre à celui des morts ou au Sidhe, l’eld monde, contrée des dieux, celui où le passage est possible. Samain est la nuit qui symbolise la frontière de l’année passée avec le premier jour de la nouvelle année. Samain marque le début de la période sombre, l’hiver où les jours raccourcissent. La fête est marquée par de grands festins imitant ceux des dieux où l’on ne manque de rien et à l’image des banquets éternels qui attendent les braves après la mort. Elle dure une semaine pleine, trois jours avant, et trois jours après. La mort n’est pas une finalité, il ne faut pas en être effrayé.

"Toujours jeune, toujours beau, couronné de fleurs, le guerrier celte passait ses jours, entouré de femmes magnifiques, dans de longs festins où la bière ne cessait de couler et où la viande de porc ne manquait pas. Jamais il ne s'élevait de contestations pour savoir à qui devait revenir le meilleur morceau. Les combats étaient au nombre des plaisirs du peuple des morts ; les guerriers étaient armés d'armes éclatantes ; ils brillaient de l'éclat de la jeunesse ; les batailles étaient plus acharnées et plus terribles que chez les vivants et des fleuves de sang coulaient dans la Grande Plaine. Ainsi le Celte retrouvait dans l'autre vie tout ce qu'il avait aimé sur la terre, la musique, la bonne chère et la guerre."

La littérature irlandaise relate le passage de héros illustres dans le Sidhe, il s’effectue généralement à bord d’une barque qui les conduit par delà les mers, généralement sur des îles à l’image de ce qu’est le paradis pour les celtes. On apercevait une grande tour transparente aux contours indécis ; dans les ouvertures des créneaux apparaissaient des formes qui ressemblaient à des hommes. Au delà de la tour s'étendaient des plaines fertiles plantées d'arbres étranges. Quelques-uns avaient des branches d'argent auxquelles pendaient des pommes d'or. Quand on heurtait ces pommes les unes contre les autres, elles produisaient un son si harmonieux qu'on ne pouvait l'entendre sans oublier tous ses maux. Au pied des arbres coulaient des ruisseaux de vin et d'hydromel. La pluie qui rafraîchissait la terre était de bière. Les porcs qui paissaient dans la plaine renaissaient, une fois mangés, pour de nouveaux festins. Partout une agréable musique flattait l'oreille et ravissait l'âme par ses douces mélodies.


Le cérémonial de Samain vise aussi à honorer les Ancêtres et à établir un contact avec les disparus, considérés comme source de conseil, de sagesse et d’inspiration, car pour la traversée de la période obscure qui s'annonce, il nous faudra une lumière qui éclaire nos pas. C'est pourquoi, à cette période où la Porte est ouverte, nous pouvons solliciter d'être guidés par des Ames supérieures.

Alors ce soir en vous enivrant et en dansant, déguisés en monstres et autres revenants, songez-y…

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