10 août 2007

31. Des Otrybes, maîtres des sylves (part two)

Les cauchemars du Créateur avaient donné naissance à nombre d’abominations et de créatures surnaturelles qui avaient élu domicile dans les sombres forêts Nemediantes. Les gens de la branche de Badra n’avaient aucune intention belliqueuse, leur seule erreur avait été de vouloir fuir la tourmente et la violence. Las, la sylve primordiale n’était plus l’endroit enchanteur des temps anciens. Et mon enfant, les Otrybes livrèrent alors un combat incessant. Car la nature profonde des bêtes avait changé et en l’humain, elles ne voyaient que prédateurs acharnés ou proies qui calmeraient leur appétit. Mais les bêtes n’étaient pas les seules à hanter les forêts. Il était d’autres étranges créatures. L’une d’entre elle était Cernunnos le fils difforme de Morrigan et de Balor. Oui mon ami, celui que les Otrybes appelèrent le Dieu Cornu, car il était effrayant et régnait sur les Trolls et nombres d’entités monstrueuses dont aujourd’hui le nom même a disparu.

Badra, dont la furtivité lui avait valu le nom de « Secret », enseigna aux gens de sa branche à se dérober avec finesse. Employant la ruse, s’adaptant à ce nouveau territoire dont chaque élément pouvait être propice à se fondre dans la nature, les Otrybes comprirent rapidement que leur seul espoir de survivre serait de rester solidaires. Cependant, l’infériorité en nombre des gens de Badra les ferait très rapidement massacrer s’ils ne parvenaient pas à trouver un arrangement avec le souverain de la faune monstrueuse. Oui mon fils, le Dieu Cornu était impitoyable envers les intrus et chaque jour, il accablait un peu plus les humains.

Après de longues concertations avec les chefs des clans de sa branche, Badra se présenta au Dieu Cornu. Le fils de Nemed supplia Cernunnos de lui accorder un territoire où son peuple pourrait vivre en paix. Un lieu où ils ne lui causeraient pas le moindre désagrément. Le Dieu Cornu désapprouvant la présence d’autres créatures que les siennes dans ce qu’il avait décrété être son royaume, resta inflexible aux suppliques. Tout retour en arrière était impossible… Les humains s’étaient installés, ils devraient subir les conséquences de leur audace. Badra était accablé, il avait compris qu’il avait conduit les siens dans un piège bien pire que ce que leur aurait réservé les cataclysmes.

Les chefs Otrybes ayant décidé de suivre leur guide, entendirent les paroles lugubres du Dieu Cornu. Ils furent bien avisés mon enfant. Comprenant que Badra allait faire les frais de cette entrevue présomptueuse, ils se ruèrent sur Cernunnos. Tu les aurais vu, minuscules créatures tentant dans un élan de bravoure de capturer le dieu des bêtes. Alors, Cernunnos amusé par une telle audace repoussa les êtres chétifs, presque en les ignorant, car à ses yeux ils n’étaient rien.

Mais les gens de la branche de Badra avaient forcé l’admiration du Dieu Cornu. La sauvagerie que l’amour du fils de Nemed leur avait courageusement dictée venait de sceller le sort des humains. Oui mon fils, car dans la détresse ils s’étaient lancés à corps perdu dans une lutte farouche, Cernunnos décida qu’ils étaient dignes d’avoir leur place dans les forêts. C’est ainsi qu’il leur offrit la possibilité de résider dans son royaume.

Aucun commentaire: