21 juin 2007

20. Les prémices de la bataille (Part one)

A peine Dagda et sa suite eurent-ils quitté Thulé, le Sombre Seigneur réunit le plus formidable conseil de guerre que Nemedia ait porté. Rentrant sur les terres libres du peuple Tuatha De Danann, Dagda renvoya tous ses fidèles en leurs demeures pour aviser leurs gens. Il fallait que tous soient prévenus de l’ombre menaçante de la confrontation qui ne manquerait pas de se dérouler. Tous avaient reçu l’ordre de préparer harnachements et armes.

Alors mon jeune ami, Brug Na Boyne, Findias, Murias, Gorias Falias et d’autres cités fabuleuses dont le nom nous échappe encore aujourd’hui furent soumises à l’inhabituelle agitation précédant les sombres évènements. Humains et Tuatha De Danann habituellement si plein de joie s’équipèrent pour livrer bataille. Si le prix de la paix était la guerre, il en serait ainsi et chacun donnerait son sang pour la terre médiane et au nom de Dagda.

Mais, mon enfant, loin des affres de la fièvre guerrière qui enivrait jusqu’aux plus sages, se déroulait un étrange conseil. Après une concertation grave entre Dagda, Lugh, Goibniu, Nemed, Diancecht, Oghma, Lars, premier souverain suprême des Korrigans et les mages les plus érudits et les plus éclairés du territoire, ces illustres seigneurs, se rendirent au royaume des Gruagachs.Hormis Dagda et sa suite, aucun de ceux restés dans les territoires libres pour aménager leur défense n’avait été mis dans le secret enveloppant la raison de ce départ, pas même Dana.

Les côtes de la terre médiane, habituellement si paisibles, étaient animées par le grouillement incessant des sombres mille-pattes formés par les cohortes maléfiques de Balor. Harnachés, hurleurs, écumant d’une bave née de la rage longuement instillée par le Sombre Seigneur tous étaient exaltés à l’idée d’anéantir ces adversaires qu’ils haïssaient tant. Oui mon fils, les frères allaient à nouveau faire couler le sang des leurs, l’ombre était parvenue à semer un trouble qu’il serait désormais impossible d’effacer des mémoires.

Heaumes à cimiers de bronze, cuirasses d’airain, épées, piques et haches d’acier venaient hérisser agressivement de leur lueur haineuse ce pathétique et monstrueux géant aux mouvements tentaculaires et désordonnés. La mer habituellement turquoise et si sereine était désormais dardée d’une multitude de navires et d’esquifs que trois fois dix personnes ensemble auraient eu du mal à dénombrer. Leurs voiles à moitié noyées dans un brouillard magique tissé par les nécromants Formoirés et Fir Bolgs laissaient toutefois clairement apparaître l’œil unique marquant leur texture sombre de son éclat mauvais.

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