Quitter l’archipel ne fut pas une mince affaire, mon ami. La navigation fut éprouvante et risquée, car les courants, sans cesse, dirigeaient l’embarcation sur les récifs ceinturant l’archipel. Mais le fier navire était mu par la volonté de Cormac et après une semaine de lutte, Radon réussit à éloigner son navire, triomphant de tous les brisants. Oui le courageux navigateur avait vaincu, enfin put-il mettre toutes voiles dehors et prendre la direction du levant comme il l’avait projeté. La vie reprit son cours sur l’archipel et chacun espérait que le chef parviendrait à trouver les bêtes qui faisaient si cruellement défaut à la population. Dés lors, pas un jour ne se leva sans que l’on visse Cormac se poster sur les falaises, priant Manannan, pour que l’océan soit favorable aux siens.
Las, mon enfant, encore une fois le sort allait marquer les humains. Trois mois après que Radon ait quitté la terre, enveloppés d’une épaisse brume, d’étranges navires aux voiles noires dont les coques ne touchaient pas les flots firent leur apparition au large de l’archipel verdoyant. Oui fils, flottant dans les airs, menaçants, ils avançaient à vive allure sans être gênés par les brisants que Radon avait mis sept jours à contourner. Puis ils accostèrent en quelques heures. Ils déversèrent leurs équipages hurlants qui investirent les quatre îles en une matinée…
La marée rugissante captura tous ceux n’ayant pas eu la chance de pouvoir s’abriter. Le teint sombre et la peau marquée d’effrayants et nombreux tatouages du rouge le plus éclatant qui soit, les envahisseurs bien qu’assez petits étaient effrayants de bestialité. Leur férocité n’avait d’égale que leur vivacité et en une journée, ils se saisirent de la moitié de la population. Lorsque les pillards eurent leur compte de prisonniers, ils repartirent comme ils étaient venus, sans que personne ne sache quelle direction ils avaient prise.
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