06 septembre 2007

35. Des Northlanders, fils du peuple maudit (part two)

La sorcière de l’hiver prononça des mots que Slaine ni aucun de ceux de sa branche n’entendirent. Alors mon enfant, un charme puissant pétrifia tous les hommes, leur rendant impossible toute tentative d’intervention, aussi forte soit leur détermination. Impuissants, ils assistèrent à la capture de leurs compagnes et de leurs filles. Imagine un instant quelle anéantissement envahit le peuple de Slaine… Les serviteurs inhumains d’Eved repartirent avec leurs captives, les emmenant au-delà du brouillard magique tissé par leur maîtresse.

Imperturbable, à leur passage, Eved avait marqué de son sceau chacune des femmes. Puis, lorsque les dernières infortunées eurent disparu à la suite de leurs esclavagistes, Eved resta seule. Le sortilège se dissipa et les hommes furent libérés de l’engourdissement les ayant jusqu’alors paralysés. A leur tête, Slaine s’élança pour tenter de rattraper les guerriers de glace et libérer celles dont ils s’étaient emparés avec traîtrise. Cependant, jeune ami, aucune trace ne subsistait de leur passage, à peine quelques nappes brumeuses. La rage au cœur, Slaine se retourna contre Eved. Fidèle à sa nature tenace lui ayant valu son nom, le fils de Nemed était résolu à reconquérir les fières filles de sa race. Alors les humains séquestrèrent Eved après l’avoir capturée. Et, mon jeune ami, menaçants comme des loups, ils mirent en garde la sorcière qu’elle ne recouvrerait sa liberté qu’à la condition unique que leurs femmes leur soient rendues.

La fille de Balor s’amusa des menaces des gens de la Branche de Slaine. Pour se moquer d’eux et leur montrer à quel point ils étaient faibles, elle déchaîna la plus importante tempête de neige qui fut. Nombre des humains moururent gelés et les survivants réalisèrent qu’ils allaient subir le même sort. En leur nom à tous, Slaine ravala sa fierté et implora le pardon de la sorcière. Eved accéda à la requête du suzerain et calma le souffle du blizzard magique dont la force faisait se fendre les rochers.

Lorsque le calme revint, les hommes implorèrent la sorcière de les épargner. Oui mon fils, la créature du froid était si effroyable que les fiers durent s’abaisser à la supplier. Slaine l’Opiniâtre plaida la cause des femmes de sa branche pour qu’elles leur reviennent. Audacieux, le chef des humains mit sa vie en jeu, car jamais il ne renonçait et car les filles de son peuple étaient innocentes de quelque méfait qu’Eved ait pu leur reprocher. Durant trois fois sept nuits, sans dormir ni jamais renoncer, Slaine tenta de convaincre Eved que son courroux n’était nullement justifié.

La sorcière rit et se moqua de la naïveté du fils de Nemed. Elle lui expliqua que les femmes reviendraient après un an si ceux de sa branche la vénéraient sans jamais faillir durant cette période. Mais écoute mon enfant, car la fille de Balor avait hérité de la sournoiserie de son père et le marché comportait une autre contrepartie. Chaque male devrait également donner un fils à la reine des glaces pendant cette année maudite. Si cette condition n’était pas respectée, la mort serait l’unique dénouement envisageable.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je viens de me faire happer dans un autre monde en quelques lignes en quelques secondes. Si ce texte provient d'un livre, il me faut le titre! Bravo Helgui le Gris, il y avait longtemps que je ne m'étais laissé emporter aussi vite.
Aliénord'avalon

Helgui le Gris a dit…

Demata Aliénord d'Avalon !

Et bien ma fois c'est un commentaire fort agréable comme il ne m'en avait été donné depuis longtemps !!

Il ne s'agit que de quelques lignes tirées de mes humbles écrits, "la légende ignorée de Nemedia" qui vient s'ajouter à d'autres textes, le tout formant "les Chroniques de Nemedia".

Cela serait un livre si un éditeur décidait de le publier...

A bientôt merci de la visite