21 septembre 2007

36. Des Northlanders fils du peuple maudit (Part three)

Slaine savait qu’il était piégé et le cœur lourd il répéta à ses gens le marché que proposait Eved. Comprenant qu’Eved n’était pas de nature humaine et qu’elle ne pouvait être défaite comme n’importe quel adversaire, les hommes acceptèrent le pacte. La sorcière s’installa parmi ceux qu’elle avait dupés et commença à s’accoupler, mais ses desseins étaient bien plus sombres…

Oui mon fils, la fille de Balor, née de Graal ne pouvait être que d’une engeance singulière. Bien entendu les projets qu’elle avait ourdis étaient à la hauteur de sa sombre nature. De fait, la fécondation avec les hommes ne pouvait se faire que si Eved plaçait en eux les larves qu’elle produisait. Le développement de ces dernières ne prit que quelques jours pour mettre en évidence la tragédie du sort lié à leur éclosion. Les malheureux ayant subi l’accouplement contre nature se virent dévorer par leurs indésirables hôtes en souffrant le martyr. Alors mon ami, Slaine pris de pitié, officia pour mettre fin à l’ignominie. Hurlant sa peine, il tua de sa main ceux qu’il avait livrés aux caprices monstrueux de la sorcière des glaces. Mais hélas, déjà cent rejetons d’Eved naquirent en se nourrissant des entrailles des hommes.

Horrifiés et conscients d’avoir été dupés, les humains s’acharnèrent sur les enfants de la créature du froid et les jetèrent dans les flammes. Un des fils de la sorcière réussit pourtant à fuir en glissant dans une crevasse… La chaleur qui se dégagea des rejetons enflammés était telle que la glace fondit sur plusieurs kilomètres. Effrayée par la colère des hommes aveuglés par la haine, Eved préféra disparaître de peur d’être à son tour détruite par le feu vengeur.

Le destin est bien étrange mon ami. Alors que plus aucun enfant de la Branche de Slaine ne croyait au retour de leurs compagnes et filles, quelques jours après l’affront subi par la créature des glaces, elle les renvoya auprès des leurs. Les hommes explosèrent de joie car ils pensaient avoir effrayé Eved au point qu’elle renonce à les persécuter. Mais leur joie fut de courte durée… Car Slaine et les siens comprirent que les créatures revenues de l’endroit mystérieux où les avaient conduites les guerriers de glace n’avaient plus rien en commun avec celles qu’ils avaient tant aimées.

Oui, mon enfant, les femmes étaient devenues aussi froides que la glace. Elles étaient distantes comme des étrangères. Refusant de rejoindre leurs maris, elles s’installèrent à l’écart des villages, là où la glace persistait depuis le départ d’Eved. Pensant qu’elles avaient été choquées par une telle expérience, les guerriers convinrent lors d’une assemblée extraordinaire réunissant tous les clans qu’il serait fait comme elles le désiraient. Il leur serait accordé le temps nécessaire pour se remettre de leurs émotions. Car telle expérience pour qui que ce soit est traumatisante au-delà de ce que tu peux songer.

Cependant, les semaines succédèrent aux jours sans qu’aucun changement ne survienne. Avec la froidure qui résidait en permanence maintenant dans ces contrées, le dégel se faisait toujours attendre. Etrangement de sourdes vibrations se mirent à résonner des tréfonds de la terre. Après un mois, sur l’ordre de Slaine l’Opiniâtre, plusieurs hommes allèrent s’enquérir auprès des femmes de la décision qu’elles avaient finalement prise. Les émissaires se heurtèrent à une farouche opposition et furent refoulés dés qu’ils tentèrent d’approcher de leurs concubines.

Etonnés d’un tel comportement, les messagers expliquèrent les faits à Slaine. Le fils de Nemed pressentant que la sorcière des glaces était responsable de ce bouleversement décida de faire part de ses inquiétudes aux chefs de clan de sa branche. Poussés par la curiosité, les plus déterminés décidèrent de se rendre au campement des femmes afin de contraindre leurs épouses à regagner leurs tribus respectives. Le soir même une centaine de guerrier s’organisa pour aller chercher les femmes.

La terre vibrait graduellement à mesure qu’ils approchaient. Oui mon fils, et ces vibrations étaient rythmées par une insolite litanie scandée par les femmes. Une mélopée envoûtante qui résonnait aux oreilles de ceux qui l’entendaient comme un chant funèbre. Au fur et à mesure qu’ils approchaient, les guerriers furent saisis d’un indicible malaise que rien ne parvenait à dissiper. Le spectacle qui s’offrit alors aux malheureux les pétrifia d’horreur…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Alors mon Geoff, t'en es ou? :)

E.

Helgui le Gris a dit…

Demata ami Elwin !

Et bien rien que pour la peine que tu as prise de me demander où ça en était, je mets la suite...


Enjoy !

@ bientôt